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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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par sa fatale rencontre avec Thepine. Il lui souriait d'un air engageant et elle vit qu'il continuait à la dévorer des yeux tandis qu'elle se prosternait devant lui. Elle nota cependant qu'il semblait très agité par le fait que son royal frère cherchait de nouveau à communiquer avec lui après tant d'années de silence.
    «Mes frères et moi avons reçu chacun un rubis semblable, commença-t-il. Ils n'ont pas de prix. En Chine, ils vaudraient une véritable fortune. Je suis enchanté qu'il me soit apporté par un aussi charmant messager. »
    Il coula vers elle un regard caressant. «Mais dites-moi plutôt comment se porte mon royal frère...
    - Mal, Puissant Seigneur. Moi, un cheveu de votre tête, j'aurais souhaité vous apporter de meilleures nouvelles. »
    Voyant que le regard du prince glissait sur ses seins, elle réajusta son écharpe.
    «S'il en est ainsi, il ne peut y avoir d'autres bonnes nouvelles. Dites-moi néanmoins, je vous prie, l'objet de votre visite», reprit Choa Fa Noi, visiblement très excité par une aussi séduisante visiteuse.
    « Puissant Seigneur, moi, un grain de poussière, j'ai reçu l'ordre de vous informer que le Maître de la Vie a été traîtreusement trompé par son vieil ami, le général Petraja. » Elle marqua une pause. « Le président de son Conseil privé projette d'usurper le trône. »
    La bouche de Chao Fa Noi s'ouvrit toute grande. « Le Seigneur de la Vie m'a chargée d'informer Votre Altesse que, de ce fait, tous les griefs familiaux sont désormais enterrés et que le pardon royal vous a été accordé. Sa Majesté désire que vous lui succédiez sur le trône. A cet effet, il octroie sa bénédiction royale à votre mariage avec sa fille, la princesse Yotatep. »
    Le prince demeura muet de stupeur. Le silence n'était troublé que par le bruit de l'air déplacé par les grands éventails sur les cordes desquels des esclaves tiraient en cadence. Une mouche bourdonna dans un coin. Sunida imaginait l'effet que ses paroles avaient pu produire sur le jeune prince coupé du monde depuis presque dix ans. Mais elle ne pouvait mesurer toute l'étendue de sa colère et de sa stupéfaction en apprenant la félonie de Petraja. Le Seigneur de la Vie n'était pas le seul à avoir été trahi par lui.
    «Ainsi, je suis donc pardonné!» finit-il par dire, rompant le silence.
    Son soulagement était si manifeste qu'il se mit à aller et venir tout en soliloquant, oublieux pour la première fois de la présence de Sunida. On sentait passer dans sa voix de la gratitude et de la colère.
    «Je prouverai ma reconnaissance à mon frère. Il ne doit pas mourir avant que je puisse agir pour le soutenir. Tout Ayuthia marchera avec moi. Petraja n'aura pas une seule chance. Petraja... cette vermine... »
    Sa voix mourut dans un soupir et, se rappelant soudain qu'il n'était pas seul, il baissa les yeux vers Sunida, l'air embarrassé. La vue de ses formes gracieuses le rasséréna et il laissa errer un regard affamé sur les longues cuisses dessinées par le panung turquoise.
    «Peut-être souhaitez-vous vous reposer quelques instants avant de poursuivre votre voyage ? proposa-t-il d'un ton encourageant. Je vous ferai donner la chambre la plus confortable de mes appartements et des esclaves pour vous masser. »
    Sunida comprit l'insinuation. L'insouciance du prince la surprit. Comment pouvait-il savoir qu'elle n'était pas une concubine royale? N'avait-il donc rien appris de sa mésaventure avec Thepine ?
    «Votre Altesse Royale est trop aimable. Mais le Seigneur de la Vie m'a ordonné de regagner immédiatement Louvo après vous avoir transmis le message. J'ai également ordre d'informer Votre Altesse qu'il serait de bonne politique de faire en sorte que les Français ne vous soient pas opposés. La mission des farangs ici a surtout pour objet de convertir le Seigneur de la Vie à leur religion chrétienne. Il serait donc utile que Votre Altesse Royale laisse entendre qu'elle n'est pas hostile à une telle perspective, ce qui influencerait grandement leur décision. L'honorable Pra Klang se chargera d'expliquer au commandant français que ses chances d'aboutir dans sa mission sont plus grandes avec votre aide qu'avec celle du général Petraja. »
    Le prince l'avait écoutée avec admiration. «Mais qu'en est-il de Pra Piya? Je croyais que c'était lui que les Français soutenaient?
    - Puissant Seigneur, c'est bien le cas. Mais le Pra Klang les convaincra que, sans la princesse Yotatep

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