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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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pour lui expliquer par gestes ce qui venait de se produire. Embusqués derrière eux à courte dis-
    tance, ils n'auraient plus qu'à s'emparer de leur chef Une attaque par surprise était toujours plus facile Ils lui couperaient également la langue et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'ils tombent sur quelqu'un d'assez important pour savoir où se trouvait Phaulkon.
    L'un des six gardes restants se dégagea soudain et partit en courant. Vif comme l'éclair, Vasco se jeta sur les jambes de l'homme qui tomba la tête la première, plaqué au sol. Vasco glissa un bout de tissu dans sa bouche et, d'un rapide coup de poignet, lui trancha la langue. Il fit un geste à ses compagnons et courut pour rattraper deux Siamois qui battaient en retraite.
    Joao se tourna vers les autres dont le corps était agité de tremblements incontrôlables. Il s'avança vers le plus proche, le saisit à l'aine et tira son couteau.
    « Si tu veux pouvoir encore coucher avec une femme, tu ferais mieux de me dire où se trouve le seigneur Phaulkon. »
    L'Eurasien traduisit ses paroles et les yeux de l'homme s'écarquillèrent sous l'effet de la peur. Il se mit à bégayer.
    Joao resserra sa prise et l'homme hurla de douleur.
    «Votre Honneur, supplia-t-il, je ne suis qu'un tout jeune garde. Mais je peux vous conduire à mon chef. »
    Joao sembla satisfait. Il lâcha l'homme qui se mit à uriner malgré lui le long de sa jambe.
    Puis il se tourna vers les autres gardes et les toisa d'un regard impérieux. «L'un de vous a-t-il quelque chose à dire ou voulez-vous tous mourir maintenant ? »
    Il y eut un terrible silence. L'un des Siamois bredouilla: «Je... j'ai... entendu dire que... qu'on l'a emmené aux cachots.
    - Bien, tu vas m'y conduire. » Joao contempla les trois autres. « Quant à vous, vous êtes tous des traîtres à votre roi et ne méritez pas de vivre. »
    Il se tourna vers ses hommes. «Ne gâchez pas votre poudre. Décapitez-les ! »
    L'ordre fut exécuté sans délai.
    Joao remit alors des mousquets supplémentaires à deux Espagnols en leur ordonnant de rester là pour garder la porte. Ils seraient sans doute obligés de reprendre ce chemin pour quitter le Palais, mieux valait donc assurer ses arrières. Il se tourna ensuite vers les deux Siamois survivants qui contemplaient, hébétés, les corps sans tête de leurs compagnons étendus sur le sol et chargea l'Eurasien de traduire ses ordres :
    «Toi, tu vas nous conduire à ton chef, et toi aux cachots. Ne cherchez pas à vous enfuir sinon nous vous abattrons. Avancez d'un air naturel comme si vous nous conduisiez de votre plein gré. Votre vie dépend de la manière dont vous vous comporterez. Si nous atteignons notre but sans incident, nous vous épargnerons. »
    Ils se mirent en route et traversèrent une autre cour. Il n'y avait que peu de végétation dans cette partie du Palais. C'était là que s'effectuaient les livraisons pour les cuisines royales. Des chemins de terre sèche traversaient des cours vides transformées en fournaise sous le soleil accablant.
    Tandis qu'ils avançaient, Joao nota que des petits groupes de gardes postés près des passages voûtés et des portes les observaient à la dérobée. Il fit semblant de les ignorer, dans l'espoir que son attitude paraîtrait suffisamment dégagée pour ne pas éveiller trop de soupçons. Plus ils s'approchaient du Palais lui-même, plus nombreux étaient les regards fixés sur eux et plusieurs gardes s'enfuirent comme des flèches, sans doute pour signaler leur présence.
    Ils arrivèrent enfin devant un arbre à pluie aux branches imposantes et les deux groupes se séparèrent. Joao s'éloigna avec dix hommes tandis que Manuel, avec l'autre moitié, suivait le garde qui les conduisait à son chef. Ils se mirent d'accord pour se retrouver aux cachots.
    Après avoir franchi une courte distance, l'homme qui guidait Joao désigna un passage voûté conduisant vers un bâtiment de bois, un peu plus loin. Les cachots, expliqua-t-il, se trouvaient juste en dessous. Joao fit attendre ses hommes et partit en reconnaissance.
    Il franchit le passage et étudia l'édifice, à une cinquantaine de mètres de là. Il était couvert d'un toit de tuiles en pente dont l'une des extrémités ne semblait pas symétrique par rapport à l'autre. En approchant, le Portugais aperçut un homme tapi sur une saillie, au-dessus de la porte. Au même instant, celle-ci s'ouvrit et deux hommes en sortirent, portant une civière. Joao se

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