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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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enchaîné. Pour miner son énergie et lui ôter toute velléité de résistance.
    Le garde le prit par les épaules et le força à s'étendre sur la dalle du milieu. Les lueurs de la torche jetaient des ombres inquiétantes sur son visage impassible tandis qu'il attachait les pieds et les mains du prisonnier aux solides anneaux de fer disposés à chaque angle.
    Puis il se retira, laissant Phaulkon contempler son destin en silence. Le cœur battant à tout rompre, une nausée au bord des lèvres, il sentit sa dernière heure venir.
    Il lui sembla qu'une éternité s'était écoulée avant que deux autres gardes surgissent de l'escalier qu'il avait emprunté. L'un était couvert de tatouages et l'autre avait sur le nez une verrue d'où sortait un long poil. Ils traînaient derrière eux deux Siamois qu'ils attachèrent sur les dalles situées de part et d'autre de Phaulkon. Ils étaient nus, comme lui, à l'exception du panung recouvrant leur sexe.
    Selon le rite, les gardes s'inclinèrent à tour de rôle, les mains jointes, pour s'excuser des souffrances qu'ils allaient leur infliger. Accablé, Phaulkon tourna la tête d'un côté et de l'autre et, à la lueur vacillante des flammes, lut la terreur dans les yeux des autres prisonniers. Les gardes attrapèrent deux torches pour les approcher lentement de leurs pieds. Dieu du ciel ! songea Phaulkon, ils vont leur brûler la plante des pieds...
    Les prisonniers furent torturés simultanément et il fut contraint d'endurer les cris qu'ils poussaient de chaque côté de lui. Il n'y avait aucune échappatoire et l'agonie des deux hommes le rendait fou. Bientôt, une terrible odeur de chair brûlée atteignit ses narines, s'ajoutant aux hurlements terrifiants qui assaillaient ses oreilles. Impuissant, il ferma les yeux et se mit à prier.
    Il pensait avoir atteint le bord de la folie quand, soudain, les cris cessèrent. Se risquant à ouvrir les yeux, il aperçut un homme penché au-dessus de lui. Petraja! Du coin de l'œil, il vit qu'on emportait sur une civière l'un des prisonniers, inconscient.
    « Vichaiyen, votre tour va venir. Votre sort dépend des réponses que vous me donnerez. Si vous voulez à nouveau marcher, je vous suggère de vous en tenir à la stricte vérité. »
    Il avait parlé d'une voix ferme, mais enjôleuse.
    «On vous a nommé comte de France, un général français a vécu chez vous et partagé vos repas. Vous devez donc bien connaître les plans des farangs. »
    En un suprême effort, Phaulkon tenta de se concentrer. Ainsi, comme il l'avait supposé, Petraja était réellement inquiet des réactions des Français...
    «Je connais leurs plans et aussi leur mentalité, répondit-il d'une voix rauque. Si vous osez porter la main sur moi, les représailles seront rapides et sanglantes. L'armée française a prêté serment de protéger le Seigneur de la Vie et son Barcalon.
    - Ils n'ont pas l'air de s'intéresser beaucoup à vous en ce moment, Vichaiyen, ricana le général. Mais je n'en désire pas moins connaître leurs intentions.
    - Les deux choses sont inextricablement liées,
    Petraja. Si vous touchez un cheveu d'un mandarin farang, non seulement le général Desfarges envahira Ayuthia, mais le roi de France enverra des navires de guerre avec des milliers de soldats pour dévaster ce pays. Le roi Louis est le plus puissant monarque de la terre et il n'aime guère perdre la face.
    - Vous ne répondez pas à ma question, Vichaiyen. Je veux connaître en détail les plans militaires des Français.
    - Vous les découvrirez bientôt par vous-même», rétorqua Phaulkon.
    Il avait compris que rien de ce qu'il pourrait dire ne satisferait le général siamois. L'issue de cette séance était déjà fixée et une vague de terreur le traversa quand il vit Petraja faire un signe aux tortionnaires. Ils s'approchèrent de lui en se lamentant suite mal qu'ils allaient lui faire et, à cet instant précis, il vit qu'on emportait le second prisonnier sur une civière.
    L'un des hommes lui bloqua la cheville dans une mâchoire de fer tandis que l'autre tenait la torche de manière à ce que la flamme lèche la plante de son pied. Une douleur fulgurante le traversa et s'enfla jusqu'à devenir insoutenable. Son corps se convulsa tout entier.
    Il poussa un cri perçant, suppliant qu'on arrête, près de confesser tout ce que l'on voulait entendre de lui. Penché au-dessus de lui, Petraja le regardait se tordre de douleur. Phaulkon sentit l'odeur de sa

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