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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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pas de peur. Fouillant dans ses cheveux, elle en sortit le rubis et vit le garde retenir son souffle à sa vue.
    «Voici le rubis royal, Capitaine. Il n'y en a que deux autres semblables au Siam. Chacun des princes royaux en avait reçu un. Son Altesse Royale Chao Fa Apai Tôt pourra vous le confirmer si vous le lui montrez.
    - Son Altesse Royale est morte elle aussi. »
    La gorge de Sunida se noua. Elle était si occupée à lutter pour sa propre vie qu'elle n'avait pas encore pris le temps de penser aux conséquences de la mort du prince cadet. Et voilà que le prince aîné avait été également assassiné! C'était là de bien mauvaises nouvelles pour son maître Phaulkon.
    « Vous saviez qu'ils n'étaient pas des prêtres, assura le capitaine des gardes. Je vous ordonne de me révéler leur identité.
    - Capitaine, quand je leur ai parlé, ils ont refusé de me répondre et ont détourné la tête. La manière dont ils se dissimulaient sous leurs capuches a éveillé mes soupçons et j'ai songé à signaler le fait à son Altesse Royale mais je me suis dit finalement que cela ne me regardait pas», ajouta-t-elle d'une voix chargée de regrets.
    Le garde resta un moment silencieux sans la quitter des yeux.
    «Avant de mourir, ces soi-disant prêtres ont donné votre nom. Nous savons que vous êtes leur complice.
    - Pardonnez-moi, Capitaine, mais c'est tout à fait impossible, protesta-t-elle.
    - Vous êtes bien Sunida, non?»
    La jeune femme se creusa l'esprit. Il bluffait, évidemment, mais elle sentait qu'il cherchait à l'inculper de toute manière. Il avait sans doute besoin d'un bouc émissaire, ce qui lui permettrait alors de reprocher aux gardes du Palais de l'avoir laissée entrer à la porte principale. Elle eut soudain une idée.
    « Capitaine, je peux vous prouver qui je suis. »
    Il eut l'air surpris. «Vraiment? Et comment cela?
    - Les esclaves de Son Altesse Royale chargés des éventails étaient présents dans la pièce et ils peuvent témoigner que leur maître m'a identifiée.
    - Vous savez très bien que les esclaves n'ont pas le droit d'écouter.
    - Mais ils ont cependant des oreilles, Capitaine.
    - S'ils s'en servaient, on les leur couperait.
    - Et s'ils révélaient ce qu'ils entendent, ils auraient les lèvres cousues. Je connais la règle. Au harem royal, nous respectons le même protocole. Mais il arrive parfois que, dans sa grande sagesse, le Seigneur de la Vie allège ces règles. Et c'est ce que je vous demande de faire dans l'intérêt de la justice car je suis totalement innocente. » Elle lui jeta un regard déterminé. «Je suis très proche du Seigneur de la Vie et je peux faire en sorte que votre sagesse soit récompensée... »
    Sunida vit que la remarque avait atteint son but. Une vie pour une vie, c'était peut-être sa chance d'obtenir le pardon du roi. On savait, à Ayuthia, que Sa Majesté était malade mais on croyait toujours le gouvernement entre ses mains. Petraja ne pouvait courir le risque de susciter une émeute dans la capitale en dévoilant sa conspiration. Il était dans son intérêt de faire croire qu'il recevait ses ordres du Seigneur de la Vie.
    Le capitaine la regardait d'un air calculateur, mani-festement tente par sa proposition. Mais il savait que, même en interrogeant les esclaves, le résultat n'était pas assuré. La rigueur du protocole royal pouvait les terrifier au point de les rendre incapables de parler, de peur d'être accusés d'avoir écouté les conversations de leurs maîtres. Ces pauvres créatures ne sauraient sans doute que faire et tout dépendrait de la confiance qu'ils mettraient dans leur interlocuteur.
    Il n'y avait pour l'instant aucune autre issue et il fallait que la jeune femme regagne d'urgence Louvo pour y faire son rapport à son maître et au Seigneur de la Vie. L'assassinat des deux princes allait sûrement entraîner de terribles conséquences.
    Il continuait à la dévisager. «Nous avons quelqu'un ici qui peut confirmer votre histoire et nous l 'avons envoyé chercher. »
    Le capitaine prit un air suffisant pour bien montrer qu'il était de son devoir de découvrir rapidement toute la vérité. Quelqu'un allait donc l'identifier? se demanda Sunida, brusquement inquiète. Qui donc cela pouvait-il être? Le capitaine avait-il décidé d'interroger les esclaves ?
    Elle espéra qu'il ne s'agissait pas du capitaine des gardes du Palais central qui la connaissait bien mais avait prêté serment au Seigneur de la Vie de

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