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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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faudrait aux hommes de Petraja cinq jours pour aller à Bangkok le chercher, découvrir qu'il n'était pas là et revenir prendre leurs ordres à Louvo. A la condition, bien sûr, qu'ils soient tombés dans le stratagème consistant à envoyer Mark à Bangkok sur une civière. Lorsque les hommes reviendraient, les soupçons se porteraient sur sa maison de Louvo et les bâtiments seraient méthodiquement fouillés.
    Il avait appris aussi que des postes de contrôle avaient été disposés le long du fleuve à intervalles réguliers. Prendre ce trajet serait suicidaire. Le mieux était d'emprunter une route détournée traversant les vastes rizières au sud d'Avuthia. Son déguisement attirerait sans doute l'attention, mais il était peu probable que les paysans y voient un rapport avec lui.
    Il était essentiel qu'il atteigne Bangkok au plus vite pour user de son pouvoir de persuasion et convaincre l'indécis général français, toujours si versatile. Il savait pouvoir compter sur un bon nombre de ses officiers. Après tout, Desfarges avait prêté serment de défendre la monarchie, et il était clair désormais que l'arrivée de Petraja au pouvoir mettrait fin une fois pour toutes aux ambitions de la France au Siam. Sa dernière chance était de décider le général à agir.
    Toujours plongé dans ses pensées, il se leva et boi-tilla jusqu'à l'extrémité de la pièce. Adossé au mur, il mesura alors une distance d'un mètre et frappa le sol de son poing fermé jusqu'à ce que l'extrémité d'une planche se soulève légèrement. Il la saisit, la releva, puis plongea la main au-dessous et gratta des doigts la terre humide jusqu'à ce qu'il puisse saisir deux lourdes bourses qui contenaient une fortune en pièces d'or. L'une serait pour son fidèle serviteur Anek, l'autre pour lui.
    Peu après, des coups suivant une cadence précise furent frappés à la porte, annonçant Anek, le seul, avec Thomas Ivatt, à connaître l'existence de cet abri. Phaulkon gravit quelques marches de bois le long du mur et ouvrit la trappe qui, de l'autre côté, était dissimulée par un petit tapis persan dans la salle à manger.
    «As-tu apporté ma robe?» demanda-t-il.
    Les chandelles dont il disposait se trouvaient à l'autre extrémité de la pièce, près du matelas, et il faisait trop sombre près de la porte pour distinguer quelque chose.
    « La voici, Puissant Seigneur.
    - Montre-la-moi.»
    Phaulkon prit le paquet et s'approcha de la lumière pour l'ouvrir. Il contenait une robe safran dont il se revêtit aussitôt. «De quoi ai-je l'air?» demanda-t-il avec un sourire.
    Anek gloussa. «D'un authentique moine farang, Puissant Seigneur.
    - Ce soir tu viendras me raser la tête et les sourcils. Cela changera complètement mon aspect. Puisque les moines sont intouchables, aucun villageois ne songera à porter la main sur moi. » Il marqua une pause. «Tu es certain que personne ne sait que je suis ici ?
    - Puissant Seigneur, personne en dehors de moi. Vos domestiques et vos gardes sont tous persuadés que vous êtes parti pour Bangkok sur cette civière. Je veille toujours soigneusement à ce qu'il n'y ait personne dans les parages quand je viens ici.
    - Parfait. Je partirai dès qu'il fera nuit. Prends cette bourse, Anek. Tu en garderas la moitié et tu dis-
    tribueras l'autre au personnel comme tu l'entends. Les pièces d'or sont faciles à écouler.»
    Anek ouvrit de grands yeux quand il sentit le poids de la bourse. S'il s'agissait de pièces d'or, il y avait de quoi payer les gages de toute une armée pendant plus d'un an.
    «Montre-toi généreux avec mes gardes, Anek. Je veux qu'ils veillent sur dame Sunida et sur mon enfant. Mark et sa mère, eux, sont en sécurité au fort de Bangkok, mais je ne sais pas où est Sunida. Elle viendra certainement ici pour me retrouver et ton premier devoir sera d'assurer sa sécurité. »
    Anek s'inclina. «Il en sera fait selon votre volonté, Puissant Seigneur. »
    En soupesant la bourse, il fut ému par la générosité de son maître.
    «Maître, puis-je vous accompagner? Je me ferai passer pour un apprenti moine... »
    Phaulkon fit un signe de dénégation.
    «Des tâches plus importantes t'attendent ici, Anek. Je te confie dame Sunida et mon enfant.
    - Mais quand reviendrez-vous ? »
    Phaulkon sourit. «Ne t'inquiète pas. Tu entendras encore parler de moi. »
    Accroupi dans un coin de sa cachette, Phaulkon repoussa lentement le panneau ouvrant l'accès au passage secret. Il y

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