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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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avait peu de place et l'air humide y était rare. Il dut progresser en rampant, sa torche devant lui. Après la mousson, il était venu une fois inspecter les lieux avec Anek pour s'assurer que l'humidité n'avait pas détérioré les parois du tunnel. Mais, à la saison sèche, elles étaient aussi dures que du roc.
    Il avança lentement jusqu'à ce qu'une vague lueur indique qu'il approchait de son extrémité. Anek avait repoussé le rocher qui la dissimulait. Phaulkon sortit dans la nuit et inspira profondément, heureux de se retrouver à l'air libre. On pouvait entendre à quelques pas de là le murmure du fleuve dont la rive était déserte à cette heure. Péniblement, Phaulkon remit le rocher en place devant l 'issue du tunnel. Puis il ajusta sa robe safran et passa une main hésitante sur son crâne rasé. C'était une sensation étrange. Anek avait remarqué que la peau de son crâne était claire alors que son visage était tanné par des années d'exposition au soleil tropical. Cela lui donnerait certainement une drôle d'apparence à la lumière. Un ou deux jours d'exposition à l'air arrangeraient vite ce problème, mais il devrait veiller à ne pas prendre de coups de soleil. Heureusement, ses épais cheveux noirs ne tarderaient pas à repousser.
    Dans sa main droite, comme tout bon moine, il tenait un éventail pour se protéger des tentations qui pourraient s'offrir à sa vue en chemin. Et, dans la gauche, un bol à offrandes. Certes, il n'allait pas manquer d'éveiller la curiosité mais il n'était pas le premier farang à embrasser le bouddhisme, bien que le cas restât rare.
    Il devait être relativement facile de quitter Louvo sans se faire reconnaître. La nuit était sombre et, une fois en pleine campagne, il serait en sécurité. Plusieurs années auparavant, il avait passé trois mois dans un temple et connaissait les fondements du bouddhisme, ce qui allait lui permettre de remplir son rôle si nécessaire. Anek avait cousu à l'intérieur de sa robe une petite poche dans laquelle il avait dissimulé assez d'or pour faire face aux nécessités urgentes. Il était interdit aux moines de porter sur eux des objets de valeur, surtout des pièces, mais il devait prendre ce risque car il était bien certain qu'il ne tarderait pas à en avoir besoin.
    Toujours boitillant, il avança en silence sur le chemin qui longeait le fleuve, heureux de retrouver après si longtemps le contact du sol élastique sous ses pieds. Les moines marchaient toujours pieds nus et il devait respecter la coutume. Quand les dernières lumières de la ville eurent disparu derrière lui et qu'il se trouva plongé dans la campagne sombre et silencieuse, il fut soudain envahi par un terrible sentiment de solitude et prit conscience de la précarité de sa situation. Les paroles de la vieille mère Somkit revinrent le hanter. Il ne restait que quatre jours avant que le terme soit écoulé.
    Le matin suivant, peu avant l'aube, Sorasak quitta Ayuthia avec Sunida pour gagner Louvo. Il avait d'abord voulu se rendre à Bangkok où il espérait trouver Phaulkon. L'idée d'utiliser Sunida comme appât n'était pas mauvaise. Il lui fallait arriver au fort avant que le général français ne revienne de Louvo et n'ameute toute sa garnison après les humiliations que Petraja lui avait fait subir. Heureusement, son père avait promis de retenir suffisamment le général farang pour donner à Sorasak le temps d'accomplir sa mission. Mais, de manière inattendue, la femme de Vichaiyen avait envoyé à sa poursuite un messager pour lui demander de revenir chez elle. Là, elle avait tenté de le convaincre que Vichaiyen n'était certainement ni à Ayuthia, ni à Bangkok. Il était trop entêté pour s'éloigner du roi, avait-elle affirmé. Sorasak avait d'abord cru à un piège mais elle avait montré tant de bonne volonté qu'il avait fini par y réfléchir à deux fois.
    Malgré tout, il avait du mal à comprendre ses véritables intentions. Après avoir offert de l'accompagner au Palais - où on la connaissait bien - pour faire relâcher Sunida, elle avait réclamé une rencontre urgente avec Petraja à Louvo. Elle n'eut aucune peine à persuader le gardien de la prison de lui confier la jeune femme, accusée du meurtre de Chao Fa Noi. En retour, elle promit au capitaine d'obtenir du régent en personne qu'il le décharge de toute responsabilité dans cette tragédie.
    La première surprise passée, Sorasak s'était montré très

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