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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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faut-il s'arrêter?
    - A quelle distance se trouve le second village si nous sautons l'étape du premier?»
    Le capitaine réfléchit. «Une dizaine de minutes en forçant l'allure.
    - Alors, allons-y ! » décida Anek.
    Encouragés par la voix du capitaine, les rameurs lancèrent à pleine vitesse la mince et élégante embarcation dont la proue sculptée représentait une tête de tigre. Un frisson secoua brusquement Anek quand il réalisa qui était Sorasak. Le «Tigre», bien sûr! C'était sous ce nom qu'il pratiquait la lutte. On savait qu'il parcourait le pays pour participer à des compétitions de boxe où, disait-on, il était invaincu. Mais on savait aussi qu'il pouvait commettre d'abominables violences sexuelles. Anek devait absolument trouver son maître.
    Ils avaient dépassé le premier village depuis quelques minutes et approchaient du second quand le capitaine déclara : « Nous t'attendrons à quai. Ne t 'attarde pas !
    - J'espère ne pas en avoir pour longtemps», le rassura Anek.
    Il lui fallut plus de temps qu'il ne l'avait prévu pour interroger les villageois. Chaque fois qu'il leur demandait s'ils avaient vu passer un moine farang, ils se contentaient de le regarder curieusement.
    La barque reprit son chemin pour s'arrêter dix minutes plus tard dans un autre village. Là, Anek eut plus de chance. Un moine farang venant du Laos était passé justement ce matin et les villageois lui avaient fait l'aumône. Ils lui dirent qu'il s'agissait d'un homme
    de haute stature et qu'il faisait route en compagnie de trois autres religieux pour rejoindre un de leurs frères, originaire lui aussi du Laos. Celui-ci habitait en contrebas sur le fleuve dans un village dont ils ne se souvenaient plus du nom. Bahn Sukon ou Bahn Mae Sing... ils ne savaient pas au juste.
    Tout excité, Anek courut au bateau pour informer le capitaine qui eut l'air soulagé. Il n'aimait pas se trouver loin de chez lui en cette période de troubles et avait hâte de regagner Louvo, d'autant que les barrages de contrôle se multipliaient sur le fleuve et les retardaient.
    Deux villages plus loin, il accosta et Anek descendit s'informer, mais ce fut pour apprendre que le groupe de moines - dont un étranger plus grand que les autres - était passé un peu moins d'une heure plus tôt. Le capitaine décida de faire une dernière halte au village suivant, après quoi il retournerait à Louvo.
    Il était près de midi quand Phaulkon, escorté de ses trois compagnons de route, pénétra dans le village de Bahn Sukon. La chaleur était intense et tous avaient ouvert leurs ombrelles pour se protéger. Malgré cela, Phaulkon sentait la sueur ruisseler sur ses tempes. Le village se trouvait à l'intérieur, à quelques centaines de mètres seulement de Bahn Mae Sing, situé au bord du fleuve. Bahn Sukon s'était développé sur un sol qui donnait, disait-on, les meilleures mangues du pays.
    Phra Panya le Laotien était un grand amateur de mangues. Parti vers le sud pour voir du pays, il y a bien des années de cela, il était passé dans cette région et s'était juré d'y revenir un jour pour y déguster de nouveau ses délicieuses mangues. Il avait tenu parole.
    Les moines conduisirent Phaulkon dans la cour poussiéreuse du modeste temple de Bahn Sukon. Ils demandèrent à des novices qui s'y trouvaient où habitait Phra Panya et on leur indiqua sa petite maison en
    précisant toutefois que le moine était parti depuis deux jours pour Bahn Mae Sing. Il ne tarderait certainement pas à revenir. L'un des novices offrit d'aller l'attendre dans sa maison pour le prévenir.
    Dans la modeste habitation jouxtant le temple où vivaient les moines, les visiteurs prirent quelques rafraîchissements, les derniers de la journée avant l'interdiction de midi. Ils venaient de terminer quand le moine laotien apparut enfin, de retour de Bahn Mae Sing où, dit-il, les nouvelles étaient préoccupantes. C'était un homme de petite taille, au visage jaunâtre, rehaussé de pommettes saillantes. Les visiteurs l'accueillirent chaleureusement, lui présentèrent Phaulkon et s'assirent en cercle sur le sol. Phra Panya regarda longuement le Grec - un peu plus qu'il eût fallu normalement pour être poli -, curieux de rencontrer un compatriote.
    «Ainsi vous venez du Laos?» demanda-t-il avec l'accent chantant de son pays.
    Phaulkon n'avait entendu cet accent qu'une fois auparavant, quand un dignitaire de ce pays était venu à Ayuthia. La langue elle-même

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