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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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postée à l'intérieur ni sur l'embarcadère afin de ne pas alerter le Barcalon qui, Virawan en était persuadé, enverrait sûrement quelqu'un en éclaireur. Il fallait lui laisser penser qu'on le croyait toujours à Bangkok. Mais à présent, grâce à Lek, il savait où il était. Le colonel maudit à nouveau Sorasak et son intervention. Il allait falloir poster des hommes sur le quai afin de guetter le retour de la barque de Vichaiyen et l'intercepter avant que cette brute de Sorasak ne vienne tout gâcher.
    Accompagné de quatre-vingts gardes, il entra dans la cour de la résidence par la grande porte et s'apprêta à déployer ses hommes autour de la maison, dans les jardins et sur le ponton. Soudain, il s'arrêta net en apercevant des gens en train de balayer le quai, des hommes grands à la peau sombre - certainement pas des Siamois. Des Indiens, peut-être? Que pouvaient-ils bien faire là? Ils levèrent les yeux vers lui et Virawan aperçut alors à côté d'eux un farang de petite taille qui le regardait également.
    A sa vue, les Indiens abandonnèrent leurs balais et se saisirent de leurs armes. Ils paraissaient féroces mais très inférieurs en nombre. Virawan réfléchit. Ce farang pouvait être un ami de Vichaiyen et il était préférable de l'interroger, plutôt que de le tuer.
    Le colonel ordonna à ses soldats de ne pas bouger et s'avança seul vers le farang qui devait parler siamois si l'on en jugeait par sa robe de mandarin. En s'approchant, un sourire aimable plaqué sur les lèvres, il constata que le visage du farang ne lui était pas étranger. Où l'avait-il déjà vu? Il s'arrêta à quelques pas de lui et le salua. «Il me semble vous connaître, monsieur. »
    Ivatt lui rendit son salut. «Colonel Virawan, n'est-ce pas ? »
    Ce visage, ravagé par la petite vérole, n'était pas facile à oublier. Le colonel s'efforça de dissimuler sa surprise.
    « Vous ne me reconnaissez pas car je ne porte pas
    mon chapeau, poursuivit Ivatt. Je suis le gouverneur de la province de Mergui. »
    Bien sûr... songea Virawan. Et le meilleur ami de Vichaiyen, si je ne me trompe.
    «Excellence, c'est un honneur pour moi, dit-il en s'inclinant. Puis-je vous demander ce que vous faites ici, si loin de chez vous?»
    Ivatt lui sourit. « La même chose que vous, Colonel. Je cherche le Barcalon, mais je peux vous dire qu'il n'est pas ici. Il est parti pour Bangkok et doit se trouver maintenant au fort.
    - Excellence, permettez-moi d'en douter. Voyez-vous, grâce aux soins de vos médecins jésuites, la santé du Seigneur de la Vie s'est améliorée de manière inattendue, et il a été horrifié d'apprendre que la guerre s'était déclenchée contre un allié avec lequel il avait signé un traité d'amitié. Le général français exige la libération du seigneur Vichaiyen avant toute négociation de paix. Vous voyez donc que nous avons tous deux intérêt à trouver le Barcalon au plus vite. »
    Ivatt garda ses soupçons pour lui. Au Siam, il était mal vu de contredire directement son interlocuteur. II se contenta donc de sourire sans répondre. Il n'allait pas tomber dans ce piège.
    «Je peux comprendre que vous éprouviez quelque doute, Excellence, poursuivit le colonel, mais je pense pouvoir vous convaincre. Vous avez sûrement remarqué que j'ai quatre-vingts hommes avec moi. Je peux en faire venir beaucoup d'autres. Si mes intentions à votre égard n'étaient pas amicales, il me suffirait de donner l'ordre de... »
    Il laissa la phrase en suspens. Une menace directe aurait été impolie, elle aussi.
    «En outre, Excellence, et pour vous prouver que nous poursuivons le même but, je vous informe que Luang Sorasak nous a déjà précédés dans cette maison. Nous devons absolument trouver le Barcalon avant qu'il ne le fasse lui-même, car le Seigneur de la Vie tient avant tout à arrêter les hostilités.»
    Le colonel jeta un coup d'œil sur le quai où des taches de sang étaient encore visibles.
    «Mais je constate, Excellence, que vous êtes déjà informé de la présence ici du seigneur Sorasak. » Il eut l'air impressionné. «Puis-je vous demander combien de ses gardes ont été éliminés?
    - Dix. Us nous ont attaqués les premiers et ne nous ont pas laissé le choix. Nous avons malheureusement perdu aussi un homme. »
    Le respect du colonel s'accrut encore et il jeta un coup d'œil appréciateur à la solide escorte d'Ivatt.
    «Avec votre accord, Excellence, nous allons les remplacer par dix

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