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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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d'un brusque coup de main, poussa la porte qui s'ouvrit en grand.
    Du fond de la maison où il se dissimulait, Sorasak avait entendu au loin un coup de fusil qui semblait monter du fleuve. Il avait laissé dix hommes de garde à l'embarcadère, mais aucun ne possédait d'armes à feu. Qui avait bien pu tirer? Sans doute quelque maudit farang. Il fallait aller voir ce qui se passait. D'un pas rapide, il gagna le quartier des domestiques et pénétra dans la pièce où il avait laissé Sunida sous la surveillance de deux hommes. Il constata avec surprise qu'ils lui avaient retiré son bâillon.
    «Pourquoi avez-vous fait cela?
    - Puissant Seigneur, elle étouffait. Votre Excellence nous a dit de la garder en bonne santé.
    - Remettez-lui son bâillon! rugit-il. Vous n'avez donc pas entendu ces claquements qui venaient du quai ? »
    Les gardes le fixèrent sans comprendre. Sunida prit la parole avant d'être à nouveau bâillonnée. « Moi, j'ai entendu, dit-elle. Ce sont les farangs qui viennent me délivrer. »
    Sorasak fronça les sourcils d'un air menaçant, il avait une furieuse envie de la frapper, mais il serait temps de le faire sous les yeux de Vichaiyen. Il tourna sa rage vers ses gardes.
    «Je vous ordonne de rester en alerte sans relâche. Vous m'avez bien compris?»
    Ils étaient sans doute en train de bavarder tous les deux quand on avait tiré.
    «A partir de maintenant, vous feriez mieux d'ouvrir vos oreilles ! »
    Ils s'inclinèrent en tremblant. «À vos ordres, Puissant Seigneur.
    - Je vais jusqu'au fleuve. Si je ne suis pas de retour dans quelques minutes, que l'un de vous vienne voir ce qui se passe. »
    Sorasak s'avança en silence, traversant la cour intérieure, jusqu'à ce que son ouïe exercée perçoive des pas qui s'approchaient. Un de ses hommes? Mieux valait être prudent. Dissimulé derrière le grand palmier-éventail, il prêta l'oreille. Les pas venaient dans sa direction et, manifestement, il y avait plusieurs personnes. Rapidement, toujours en silence, il se déplaça avec la légèreté d'un athlète, malgré sa lourde stature, et se glissa derrière l'une des portes dont il laissa le panneau entrouvert.
    Ses yeux s'écarquillèrent quand il aperçut un petit farang coiffé d'un chapeau conique de mandarin, entouré de quatre colosses à la peau sombre dont l'un était un véritable géant. Sorasak n'avait jamais vu d'être aussi monumental, même lorsqu'une troupe d'acrobates du nord de la Chine était venue à Ayuthia en tournée. Ses veux s'élargirent encore quand il distingua à quelque distance un second groupe de gigantesques hommes sombres accompagnant une mem et... non, c'était impossible! Vichaiyen! Qu'était-il donc arrivé aux gardes qu'il avait laissés sur le quai ? Comment avaient-ils pu les laisser passer?
    Sorasak recula et regagna en courant la pièce où se trouvait Sunida. Il avertit ses gardes de ne faire aucun bruit et vérifia le bâillon de la jeune femme. Puis, toujours courant, il reprit le corridor en sens inverse en soufflant toutes les chandelles sur son pas-
    sage. Il n'eut que le temps de se tapir derrière un paravent du hall d'entrée quand le panneau de la porte s'ouvrit en grand, dessinant une bande lumineuse sur le plancher de teck.
    Le petit farang entra prudemment en regardant tout autour de lui. Puis, apparemment satisfait, il fit un geste aux hommes restés derrière lui. La mem et Vichaiyen se montrèrent les premiers, entourés d'une demi-douzaine de ces gardes géants. Sorasak voyait maintenant très bien Vichaiyen, mais il y avait en lui quelque chose de bizarre qu'il ne parvenait pas à définir. Peut-ctre avait-il cherché à se déguiser?
    Le petit farang se lança dans une longue conversation avec la mem et Vichaiyen qui eut l'air de protester à un moment donné. Mais qu'est-ce qui lui donnait cette expression différente ?
    Tassé derrière son paravent, Sorasak écoutait, furieux de ne rien comprendre à ce qui se disait. Il vit le Barcalon suivre le petit homme à contrecœur et traverser le hall en compagnie de la mem et de deux gardes. Ils ouvrirent une porte à l'autre extrémité du hall mais, cette fois, Sorasak ne put voir ce qui se passait. Les gardes redoutables n'étaient qu'à deux doigts de lui et il n'osait pas bouger. Tous les sens aux aguets, il entendit des grattements, comme si l'on déplaçait quelque chose, et crut même distinguer le bruit d'un verrou que l'on tire. Puis les pas s'éloignèrent et bientôt le

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