Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
Vom Netzwerk:
bas devant son maître. «Prends une centaine d'hommes et escorte ces dames sur le chemin qui les ramènera à leur province. Mets à leur disposition mes bateaux les plus rapides ainsi que mes meilleurs éléphants. N'épargne rien pour leur confort. Et ramène avec toi cette crapule de Sorasak. Je te donnerai pour lui une lettre le convoquant à la Cour. Fais-lui entendre qu'il est question de le récompenser pour services rendus au roi. Nous ne devons en aucun cas éveiller sa méfiance. Il sera jugé à Louvo pour ses crimes. »
    Il se tourna vers les deux femmes. «Voilà déjà longtemps que je nourris des soupçons quant au comportement de mon fils. Mais ce sera ses derniers excès. Je témoignerai personnellement contre lui. Soyez certaines, nobles dames, que nos lois sauront châtier à leur juste mesure les horreurs que ce cœur inique a perpétrées. Allez, maintenant. Et puissiez-vous retrouver la paix dans cette vie. »
    Les deux femmes s'inclinèrent profondément devant lui. « Saint homme, dit la mère, si jamais nous retrouvons la paix, c'est à vous que nous la devrons. »
    Comme elles s'apprêtaient à partir avec leur escorte, le moine demanda à Virât de rester encore quelques
    instants pour recevoir ses dernières instructions. Il renvoya également les porteurs de torches afin de rester seul dans la hutte avec son capitaine. La pièce fut bientôt plongée dans une totale obscurité.
    «Virât, souffla-t-il à voix basse, à combien de gardes as-tu dit que se montait la suite des femmes?
    - Une cinquantaine, Très Saint Homme.
    - Tous doivent mourir. Et tu devras aussi tuer les deux femmes. Nous ne pouvons laisser leur histoire se répandre à travers le pays. Il faut que cela ait l'air d'un accident. Elles appartiennent à une famille puissante - je me souviens à présent avoir rencontré le mari. Tu sacrifieras l'un de mes bateaux. Juste après Ben Sukit, le courant est très rapide et il n'y a pas de villages dans les environs. Au besoin, perce un trou dans le fond de la coque. Seul un bon et fort nageur pourrait échapper à la noyade dans un tel courant. Certains de nos hommes périront malheureusement aussi. Il le faudra bien car cet "accident" doit être plausible. Prends deux bons nageurs avec toi qui t'aideront à regagner la rive car je ne veux pas te perdre. Préviens ceux qui seront mêlés à l'affaire et paie-les bien mais, ensuite, tue-les. Tu régleras toi-même les détails. Après l'accident, rends-toi à Pitsanuloke avec les autres bateaux, informe le mari de la tragédie - il s'appelle Chaiboon - et ramène-moi ici ce bâtard de fils.
    - Vénérable, qu'il en soit fait selon vos ordres.»
    Le capitaine s'éloigna et le moine demeura seul
    dans le noir, songeant avec amertume à ce maudit «fils». Le fait d'avoir accepte d'endosser la paternité du garçon commençait à entraîner plus de soucis que d'avantages. Ce paquet non désiré avait été déposé il y a vingt ans à la porte du Palais et, pour rendre service à son maître, il s'était vu contraint de reconnaître pour sien cette toute jeune vie qui, avec le temps, était devenue un despote cruel et vicieux qui ne prenait plaisir qu'au mal. Même dans cette province reculée de Pitsanuloke, le comportement de Sorasak commençait sérieusement à porter atteinte à son nom. Et dans une société où les parents se voyaient tenus pour entièrement responsables des fautes de leurs enfants, les cruelles bouffonneries de Sorasak constituaient une verrue qu'il allait bientôt falloir extraire. Surtout maintenant que le moine mettait la dernière touche au plus ambitieux des plans qu'il ait jamais conçus.
    Mais comment répudier le garçon après tant d'années? Il perdrait alors la reconnaissance du roi dont il avait si longtemps bénéficié, ainsi que tous les avantages acquis. Non, il fallait continuer à mentir à propos de cette soi-disant paternité et trouver un autre moyen de maîtriser Sorasak.
    Il était trois heures du matin lorsque le général Petraja se glissa furtivement dans le monastère pour regagner sa cellule. Un billet avait été déposé sur sa mince natte. Il le prit et approcha de la chandelle pour le déchiffrer: «Vous êtes prié de vous rendre dans ma cellule à la première heure. »
    Le moine jura entre ses dents. Le billet portait le sceau de Sa Sainteté l'abbé de Louvo...
    5
    La nuit tombait, mais l'air était encore lourd d'humidité lorsque la barque de Phaulkon approcha des

Weitere Kostenlose Bücher