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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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entretenu et croulait sous 1 bougainvillées et les hibiscus. D'un côté, le panorama offrait une vue splendide sur l'océan; de l'autre, on pouvait apercevoir, perché sur une colline voisir e, un somptueux temple bouddhiste dont les colonres dorées scintillaient dans la lumière du matin.
    Levés à l'aube, Nellie et Mark s'étaient vêtus à la mode européenne pour se rendre à la messe de huit heures. Toujours flanqués de leur serviteur, ils escaladèrent la pente. Le soleil tapait déjà si fort qu'ils durent faire de fréquentes haltes pour essuyer la transpiration qui ruisselait de leur front. Pendan. la montée, Nellie était à ce point plongée dans ses pensées qu'elle ne jeta même pas un regard au splenc ide panorama en contrebas.
    « Macao appartient bien au Portugal, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle tout à coup à Mark.
    - Oui, mère. C'est un port situé sur la côte chinoise.
    - Que sais-tu de cette colonie ?
    - Eh bien, la Chine impériale l'a donnée au Portugal il y a environ cent cinquante ans. Il s'agit d'un comptoir commercial d'une exceptionnelle envergure et j'ai lu qu'on y trouvait de très belles églises. Il me semble même qu'on y a nommé un archevêque.»
    La porte de la chapelle était grande ouverte lorsqu'ils achevèrent leur ascension. Ils prirent place sur l'un des bancs et examinèrent la petite église dont l'intérieur austère témoignait du déclin de l'empire portugais. Le plafond était craquelé et écaillé, les bancs de bois rongés par les vers. Un groupe plutôt hétéroclite de fidèles - une douzaine d'Eurasiens, deux marins européens tatoués, quelques Indiens à la peau foncée et une poignée de Siamois à l'air timide - se retourna en bloc pour observer avec curiosité les nouveaux arrivants. Le serviteur du gouverneur, manifestement bouddhiste lui aussi, ne paraissait pas savoir comment se comporter. Il s'attarda quelques instants près du banc de Nellie puis, d'un geste, indiqua qu'il attendait dehors.
    Mark et sa mère s'agenouillèrent et firent mine de prier tout en observant discrètement les fidèles se diriger l'un après l'autre vers le confessionnal. Lorsque vint son tour, Nellie s'apprêta à se lever, mais Mark la retint par le bras en la fixant d'un air incrédule.
    «Mère, chuchota-t-il avec anxiété, comment son-gez-vous à vous confesser alors que vous n'êtes pas catholique ! »
    Elle le rassura d'un sourire. «Tu n'auras pas besoin de me suivre, Mark. » Elle gagna le confessionnal au fond de l'église et entra.
    A vrai dire, elle se sentait plutôt nerveuse, n'ayant jamais connu une telle situation auparavant. Pour l'essentiel, d'après ce qu'elle avait appris de ses amis catholiques, il lui faudrait confesser ses péchés. Cependant, elle ignorait comment se comporterait le prêtre.
    Mais il lui fallait aller jusqu'au bout de son plan au ;si risqué soit-il.
    Elle s'agenouilla et aperçut le profil du prêtre se découpant de l'autre côté d'une petite grille, ses traits à peine distincts derrière la fine gaze qui protégeait l'ouverture.
    « Parlez-vous anglais, mon Père ? »
    Il secoua la tête. « Portugues, mea filha. »
    Le cœur de Nellie se serra. « Français ?
    - Un peu »
    Soulagée, elle s'adressa donc à lui dans cette langue qu'elle avait apprise auprès des exilés huguerots employés sur les terres de son mari.
    «Pardonnez-moi, mon Père, parce que j'ai péché...» C'était la seule phrase rituelle qu'elle connaissait. Il y eut un silence. Fallait-il attendre que le prêtre pre me la parole? Comme rien ne venait, elle prit une profonde inspiration et se rapprocha de la grille.
    «Mon Père, j'ai commis le péché d'adultère.»
    Elle se tut, espérant une réponse. Mais tout ce qu elle put entendre fut un long marmonnement. On ai rait dit du latin, une langue avec laquelle elle n'était guère familiarisée.
    Le marmonnement cessa enfin.
    « Est-ce tout, mon enfant ?
    - Tout? répéta Nellie d'un ton mal assuré.
    - Est-ce là tout ce que vous avez à confesser?
    - Eh bien, je... je me suis laissé séduire par le gouverneur en échange de certaines faveurs. »
    Elle sentit qu'il se raidissait.
    « Le gouverneur de Mergui ?
    - Oui, mon Père.»
    Un long silence suivit cette déclaration.
    «Votre cœur est-il lourd de remords, ma fille? finit-il par demander.
    - Oh, certainement, mon Père. Car j'ai comrris un autre péché: j'ai connu la colère et j'ai même envisagé de tuer pour me venger. »
    1. En

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