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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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sont également parvenues jusqu'à nous, Vichaiyen, et nous pensons comme Petraja que Piya aura besoin de protection tant que la
    fausseté de ces allégations n'aura pas été prouvée. Malheureusement, le temps travaille contre nous. Le Seigneur Bouddha a annoncé ce matin ma mort imminente. »
    Phaulkon devait faire quelque chose. 11 ne pouvait laisser le roi autoriser Petraja à lever des troupes.
    «Auguste et Puissant souverain, répliqua-t-il vivement, moi, misérable grain de poussière, j'ose suggérer que si Votre Majesté veut parler du gros poil tombé sur le sol, celui-ci ne peut se rapporter à votre noble personne. Avec la meilleure des imaginations, il est impensable qu'un poil venu du menton d'un homme du commun ait un rapport quelconque avec le puissant monarque du Siam, Seigneur et Maître de la Vie. Le règne illustre de Votre Majesté est loin d'être achevé et ce poil sur le sol concerne plutôt le sort d'un de vos plus anciens courtisans qui projette dans son cœur de faire échouer vos projets. Moi, un cheveu de votre tête, je ne vois pas la nécessité de rassembler une armée. J 'y suis même nettement opposé. La situation actuelle est délicate et toute levée de troupes serait considérée par nos hôtes français comme un acte d'hostilité. »
    Le roi leva un sourcil et une lueur fiévreuse apparut dans ses yeux. « Et qui est ce courtisan qui ose s'opposer à nous?
    - Auguste et Puissant Seigneur, je dévoilerai bientôt son nom. Mais, connaissant le sens élevé de la jus tice de Votre Majesté, je ne peux m'avancer à accuse • l'un de ses plus anciens courtisans sans une preuve irréfutable. »
    Naturellement, Phaulkon pensait à Petraja en parlant ainsi et il avait conscience des risques qu'il prenait en s'attaquant à l'ami de jeunesse du roi, ce surcroît président de son Conseil privé. Mais il fallait gagner du temps, calmer Naraï et montrer à Petraja qu'il gardait l'œil sur lui.
    «Auguste Seigneur, interrompit le général, noire honorable Pra KJang est trop modeste. Nous avens confiance dans son jugement et le prions donc de
    désigner ce courtisan félon. Il est urgent que nous soyons informés d'une affaire aussi grave.
    - Nous sommes de cet avis, Vichaiyen, murmura le roi. Apprends-nous son nom.»
    L'esprit de Phaulkon était en ébullition. Visiblement, Petraja semblait sûr de lui. Le moment n'était pas encore venu de l'accuser. Mais comment sortir, maintenant, de cette situation ? Comment aviser Naraï, sans preuve réelle, que son loyal et fidèle conseiller complotait derrière son dos? Ce même Petraja qui, par amitié pour le souverain, avait pris à son compte la lourde charge d'élever Sorasak, allant même jusqu'à assumer la paternité de ce bâtard cruel et débauché ?
    Il fallait reculer, mais quel délai réclamer alors que le roi était convaincu de se trouver sur son lit de mort ? Et comment empêcher à tout prix Petraja de * lever son armée ?
    « Auguste et Puissant Seigneur, si je devais dévoiler maintenant ce nom sans véritable preuve, je me diminuerais aux yeux de Votre Majesté. Et je ne me pardonnerais jamais d'avoir causé une aggravation de son état de santé par des révélations insuffisamment étayées. Mais si Votre Majesté, dans sa grande bonté, veut bien m'accorder une semaine, je préparerai un rapport complet.
    - Auguste et Puissant Seigneur, intervint aussitôt Petraja, les révélations de l'honorable Pra Klang ne font qu'augmenter mes craintes. Avec la menace d'une telle trahison, il n'en est que plus urgent de lever des troupes sans retard. »
    Avant que Phaulkon n'ait pu répondre, le roi leva un bras pour réclamer le silence.
    « Nous accordons trois jours à Vichaiyen pour son rapport, pas davantage. Nous prendrons alors une décision. Entre-temps, Petraja, nous t'ordonnons d'aller à Ayuthia pour y chercher notre fille Yotatep. Tu verras si l'exil a adouci son humeur et si elle est à présent disposée à épouser Piya. Tu feras, j'en suis certain, le meilleur usage possible de ta force de persuasion.
    Quant à toi, Vichaiyen, nous t'ordonnons de rester dorénavant à Louvo près de nous.
    - Auguste et Puissant Seigneur, nous recevons vos ordres», déclarèrent à l'unisson les deux hommes.
    9
    Dans le langage qu'ils avaient élaboré - un mélange de signes et de mots -, le capitaine fit comprendre à Mark que les vents étaient favorables. La jonque ventrue aux voiles en forme d'aile de chauve-souris

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