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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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Nellie et de Mark pour la même destination.
    Tandis qu'ils suivaient le père de Bèze dans l'allée traversant le jardin de la splendide demeure de Phaulkon, au bord du fleuve, le cœur de Mark battait si fort qu'il avait l'impression qu'il allait éclater dans sa poitrine. En ce brûlant milieu d'après-midi, le parfum lourd des tubéreuses flottait dans l'air oppressant. Nellie avançait au côté de son fils en le tenant par le bras, respirant avec délices ces effluves enivrants. Mais, malgré ce cadre enchanteur, elle se sentait aussi anxieuse que Mark. De temps à autre, elle s'exclamait devant la beauté d'un majestueux palmier éventail ou d'un buisson sculpté en forme d'éléphant ou de daim. Des nuées de serviteurs s'affairaient autour d'eux, taillant les haies, balayant les allées. Ils croisèrent un groupe de servantes occupées à disposer avec soin des guirlandes de fleurs fraîches autour d'un autel placé sur un haut socle de marbre. Trop absorbé par ses pensées, Mark n'écoutait pas les commentaires émerveillés de Nellie.
    Le jour était enfin venu pour lui de connaître son père.
    Il avait hâte de pouvoir retirer les pansements qui lui emprisonnaient la tête et de redevenir enfin présentable. Mais il savait aussi qu'il n'aurait pas été prudent de révéler trop tôt son vrai visage. Ce n'était pas au dernier moment qu'il fallait abandonner le jeu. Il espérait toutefois qu'on leur donnerait l'occasion de se rafraîchir avant d'être introduits en présence de Phaulkon.
    Nellie lui jeta un regard en coin. Je sais bien que c'est ton jour, Mark, pensa-t-elle. Bien plus, même, que le mien.
    Elle se tourna vers le prêtre. «Mon Père, le voyage a été long, et nous aimerions nous rafraîchir avant de rencontrer le seigneur Phaulkon.
    - Bien entendu. Je vais m'en occuper dès que nous serons à l'intérieur.»
    Une superbe porte en bois de teck finement sculpté à laquelle on accédait par une série de marches évoquant davantage une échelle qu'un véritable escalier se dressa bientôt devant eux. A leur approche, les deux battants s'ouvrirent comme par magie, et deux domestiques en livrée se prosternèrent de chaque côté du seuil. Manifestement, le prêtre était un familier de l'endroit car personne ne leur avait posé la moindre question depuis qu'ils avaient accosté le long du quai privé.
    Tandis que Nellie et Mark attendaient anxieusement à la porte en s'efforçant de faire bonne contenance, un majordome aux cheveux blancs surgit et
    s'inclina profondément. Le prêtre lui parla en siamois, et le vieux serviteur lui répondit en leur faisant signe de le suivre.
    « Le seigneur Phaulkon est malheureusement absent, madame, expliqua de Bèze à Nellie. Il est actuellement au Palais et ses domestiques ne savent pas quand il rentrera. J'ai expliqué que vous étiez ici sur invitation du maître de maison et que l'on devait vous traiter avec tous les égards possibles. Je me suis également arrangé pour que l'on vous donne une chambre d'hôte équipée des installations nécessaires pour prendre un bain. Je dois me rendre immédiatement au Palais afin d'informer le seigneur Phaulkon de votre arrivée - du moins si je le rencontre. Il est probablement auprès de Sa Majesté à laquelle je dois moi-même rendre une visite attendue depuis longtemps. »
    Il s'inclina. «Ce fut un plaisir de vous rencontrer. J'espère que nous nous reverrons.»
    Nellie et Mark le remercièrent et suivirent le majordome par un long couloir faiblement éclairé. Ils devinaient la présence d'une foule de serviteurs qui, cachés dans tous les recoins de la vaste maison, les observaient à la dérobée. Un autre groupe d'esclaves marchait derrière eux en portant leur maigre bagage.
    Le vieux serviteur ouvrit enfin une porte et les introduisit dans une vaste chambre. Très excités, Nellie et Mark s'installèrent dans leurs nouveaux appartements. Comme il était extraordinaire de se retrouver enfin dans la maison de l'homme pour lequel ils avaient parcouru des milliers de kilomètres - et qui ignorait encore leur présence...
    La pièce n'était guère différente de celle que Thomas Ivatt leur avait attribuée à Mergui. Meublée dans le style du pays, elle était pourvue de longues nattes de jonc en guise de lits, d'un paravent japonais, d'un petit tapis persan et de nombreuses porcelaines Ming placées dans des petites niches creusées dans les murs recouverts de bois de teck poli. Les fenêtres,

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