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Le discours d’un roi

Le discours d’un roi

Titel: Le discours d’un roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Logue , Peter Conradi
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Logue.
    « La duchesse écouta avec grand intérêt et demanda si elle pourrait lui donner les coordonnées de M. Logue, se souvient Thornton. Pour la duchesse, il semblait très important que Lionel Logue soit australien, et que le duc et elle soient sur le point de se rendre en Australie 32 . » Peu après, Laye appela Patrick Hodgson, le secrétaire particulier du duc, et lui transmit le numéro de téléphone de Logue.
    Laye elle-même continua à consulter Logue pendant des années, surtout en 1937, quand elle donna la réplique à Richard Tauber, le grand ténor autrichien, dans l’opérette Paganini, un rôle des plus ardus. Avec les encouragements de Logue, elle entreprit aussi de donner au futur roi des leçons de chant, dont le but était d’améliorer la fluidité de son débit quand il parlait.
    Quelle que soit l’identité réelle de l’intermédiaire, la première rencontre entre le duc et Logue faillit ne pas avoir lieu. Bien que son épouse ait insisté pour qu’il consulte un professionnel, Bertie était de plus en plus exaspéré par l’inefficacité des divers traitements qu’il avait accepté d’essayer – d’autant que certains particiens partaient du principe que son bégaiement était lié à un problème nerveux, ce qui semblait empirer les choses au lieu de les améliorer. Mais la duchesse tenait à ce qu’il donne sa chance à Logue. Pour elle, il finit par céder et accepta un rendez-vous. Ces quelques minutes allaient changer sa vie.
    I - Le Roi des aulnes .

    II - Force de bombardement stratégique britannique formée en juin 1918.

    III - Association fondée en avril 1918 par le révérend Robert Hyde, et qui avait pour but d’améliorer les conditions de travail et de favoriser l’harmonie sur le lieu de travail.

Chapitre cinq
    Diagnostic
    « Mental : tout à fait normal, présente une tension nerveuse aiguë engendrée par le défaut… » Sur une fiche, couverte d’une écriture en pattes de mouche et intitulée « Son Altesse Royale le duc d’York – Fiche de rendez-vous », Logue consigna ses premières impressions du duc d’York, qui venait de grimper les deux volées de marches menant à son cabinet de Harley Street, à 15 heures, le 19 octobre 1926.
    « Physique [ sic ] : bien bâti, épaules larges, mais taille très flasque », continuait la fiche.
    Bon développement de la poitrine, respiration de la partie supérieure des poumons bonne. N’a jamais utilisé son diaphragme ou partie inférieure des poumons – cela a eu pour résultat par l’absence de contrôle du plexus solaire une tension nerveuse avec épisodes consécutifs de troubles de la parole, dépression. Contracte dents et bouche et ferme mécaniquement gorge. Baisse menton et ferme parfois gorge. Habitude extraordinaire d’avaler petits mots (à, dans, sur) et de dire la première syllabe d’un mot et la dernière d’un autre en avalant ce qu’il y a au centre, et hésitation fréquente.
    Pendant leur première rencontre, Logue attribua les problèmes de son patient aux traitements que lui avaient infligés aussi bien son père que ses précepteurs, qui semblaient ne pas avoir toléré son défaut d’élocution. Le duc lui fit part de l’incident quand, étant enfant, il avait été incapable de prononcer le mot quart , et des difficultés qu’il avait encore avec les mots king (roi) et queen (reine).
    « Je peux vous soigner, lui déclara Logue à la fin de la séance, qui dura une heure et demie, mais cela exigera de vous de formidables efforts. Sans ces efforts, nous n’y parviendrons pas. »
    Pour Logue, les ennuis du duc étaient liés à une respiration défectueuse, comme chez nombre de ses patients. Ils s’entendirent sur des consultations régulières. Logue lui prescrivit une heure de travail par jour, se composant d’exercices de respiration et de gargarismes à l’eau chaude. Le duc devait également se tenir devant une fenêtre ouverte et prononcer chaque voyelle l’une après l’autre, pendant quinze secondes.
    Logue insista néanmoins pour qu’ils se retrouvent non chez le duc ni dans un autre bâtiment appartenant à la monarchie, mais soit dans son cabinet de Harley Street, soit dans son petit appartement de Bolton Gardens. En dépit de la différence de rang entre eux, ces rencontres devaient se dérouler dans un climat d’égalité – autrement dit, leur relation devrait être informelle, contrairement à ce qu’un membre de la Couronne était

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