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Le Druidisme

Le Druidisme

Titel: Le Druidisme Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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cheval. N’oublions pas non plus que Pollux
est, des Dioscures, celui qui est mortel. Pourquoi un culte à Pollux et non pas
à Castor ? De toute façon, on sait que les Dioscures étaient invoqués
essentiellement par les marins, parce qu’ils avaient la réputation d’assurer
une bonne navigation et qu’ils évitaient aux navires de se perdre sur
l’immensité de la mer. Le culte des Dioscures, comme celui de Poséidon, est
caractéristique d’un peuple de navigateurs. Si l’on considère que le culte de
Castor et Pollux, ou de deux divinités jumelles assimilées, prouvé vers l’an
300 avant notre ère sur la côte atlantique, à l’ouest de la Loire, est un culte
maritime, pourquoi ne pas conclure qu’il s’agit des Vénètes ? On ne voit
pas pourquoi ceux-ci, classés par César comme étant les meilleurs navigateurs
de l’Atlantique, n’auraient pas eu des égards particuliers pour des divinités
maritimes, ou protectrices de la navigation. Si nous n’avons aucune preuve, du
moins avons-nous des présomptions très fortes en ce sens.
    Oui, mais Strabon affirme que ce
culte venait de l’océan . Cette information pose plus de problèmes
qu’elle n’en résoud. Tout en restant dans le domaine des conjectures, il est
quand même permis d’aller plus loin.
    Les Vénètes de Vannes, les hommes de Gwynedd et les Fiana d’Irlande, seraient peut-être les rescapés de
l’Atlantide échoués sur les côtes occidentales de l’Europe, et les Vénètes de
l’Adriatique les rescapés de l’expédition atlante en Méditerranée. Cela ne
constitue qu’une hypothèse, une simple hypothèse de
travail . Cela expliquerait d’une part la terreur qu’ont les Celtes de la
mer et les légendes du type de la Ville d’Is, d’autre part le rituel de
conjuration signalé par Aristote et suggéré d’ailleurs par Strabon (VII, 2).
Mais en aucun cas nous ne pouvons considérer les Celtes comme les descendants
des Atlantes – s’il y en a. À l’heure actuelle, certains auteurs, qui se retranchent
d’ailleurs derrière Fabre d’Olivet et Édouard Schuré, affirment péremptoirement
que les Celtes sont des Atlantes et que le druidisme est l’héritage de
l’ancienne religion de l’Atlantide. C’est une contre-vérité absolue [237] ,
doublée d’une méconnaissance complète des éléments du problème [238] .
L’histoire, l’archéologie et la mythologie nous montrent clairement que la
civilisation celtique est articulée sur les structures indo-européennes de
base. C’est une certitude. Mais il serait tout aussi stupide de négliger les
apports indigènes et autres qu’on décèle dans la civilisation celtique et le
druidisme. C’est pourquoi il est possible d’envisager des hypothèses comme
celle des Atlantes, mais seulement à propos des Vénètes, dont l’identité exacte
et l’origine demeurent un mystère. C’est tout.
    Cela dit, il y a peut-être un souvenir de ce rituel de
conjuration de la mer dans un poème gallois attribué à Taliesin. La référence
est imprécise, mais on peut comprendre que le roi-magicien Math, qui est de Gwynedd , « avait libéré les éléments ».
Alors, « la tempête se déchaîna pendant quatre nuits en pleine belle
saison. Les hommes tombaient, les bois n’étaient même plus un abri contre le
vent du large ». Mais le magicien Gwyddyon, lui aussi héros de l’épopée de
Gwynedd, personnage qui incarne assez bien le druidisme, au même titre que
Merlin, tient conseil avec un certain Aeddon, qui doit être en réalité
Amaethon, le « Laboureur », fils de Dôn et frère de Gwyddyon (tous
deux étant d’ailleurs neveux de Math). Et « ils firent un bouclier d’une
telle puissance que la mer ne put engloutir les meilleures troupes » [239] . Tout
y est : le vent druidique, le pouvoir druidique sur les éléments, la
parade druidique opérée par Gwyddyon, l’antagonisme entre l’oncle maternel
Math, dont le nom est celui de l’ours, emblème royal, et son neveu Gwyddyon
dont la « science » est liée au bois, et à la mise en œuvre de
l’énergie végétale, la participation d’Amaethon, le « Laboureur ».
Cela dénote une opposition entre terriens et marins, et dans un cadre qui est
celui de Gwynedd, c’est-à-dire dans un pays marqué par les Vénètes, les
« Blancs », les « Sacrés ». Il resterait à savoir ce que
signifie exactement le bouclier fabriqué par Gwyddyon. Mais ces traces de
rituel nous plongent

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