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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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Vérité et nous avons un traître.
    —    Mais lequel... ?
    —    C’est ce que nous devons découvrir. Et me voilà alité comme un vieillard ! Sur une jambe, en plus !
    —    Il vous restera toujours votre vieille cervelle tordue ! blaguai-je en me levant.
    —    Gondemar ? fit Montbard.
    Je me retournai vers lui et attendis. Son visage avait pris une expression grave.
    —    Tu sais, le pire, c’est que si l’on m’avait expliqué la tradition des Neuf, j’aurais accepté la mort sans aucune hésitation. Elle n’est que la forme ultime du devoir.
    —    Et si on me l’avait expliquée, je ne vous aurais pas laissé faire, tête de mule. Sur une patte comme sur deux, j’entends bien vous traîner avec moi encore longtemps. Maintenant, reposez-vous.
    Je sortis avant qu’il puisse répliquer. Mais il souriait.
    Dehors, les premiers rayons du soleil chassaient la nuit. En sortant de l’infirmerie, j’avais grand besoin de me rafraîchir et de manger un peu. Lorsque j’entrai dans ma chambre, je trouvai Ugolin assis sur ma paillasse. Il leva la tête pour m’accueillir. Ses yeux étaient rougis et ses traits tirés.
    —    Je t’attendais, dit-il d’un ton morne.
    J’attrapai la cruche sur la table et nous versai deux gobelets de vin. On y avait laissé du pain frais et du fromage. J’en fis deux portions et offris le tout au Minervois, qui les accepta.
    —    Ravier t’a appris ? m’enquis-je.
    Il arracha une bouchée de pain avec ses dents et la rinça d’une longue rasade de vin. J’attendis, sachant fort bien qu’il éprouvait le besoin de parler.
    —    Tu sais, reprit-il, être considéré comme hérétique n’est pas chose facile. Nul n’aime être honni par ceux qui se prétendent seuls détenteurs de la parole de Dieu. On nous traite comme des lépreux, une corruption à nettoyer. Parfois, il m’est même arrivé de douter. J’ai toujours espéré qu’un jour, ma foi serait validée. Et maintenant, alors que je devrais me réjouir, j’ai du mal à le croire. Dis-moi, Gondemar, ces documents, tu les as vus, toi ?
    —    Oui.
    —    Ils sont authentiques ?
    —    Je n’ai aucune raison de penser le contraire.
    —    J’aurais voulu les tenir entre mes mains, ne fût-ce qu’une fois. Pour être certain.
    —    Je comprends. Nous les retrouverons, Ugolin, dis-je en lui posant la main sur l’épaule.
    —    Tu crois ?
    —    Je le désire plus que tu ne pourrais jamais l’imaginer.
    Je n’étais pas dupe. Je savais fort bien que celui qui avait subtilisé les documents était habile et qu’il ne se laisserait pas prendre facilement. Mais je ne soupçonnais pas qu’il me faudrait tant de temps pour y voir clair.

    5
    À l’intérieur des murs.
    6
    Celui qui est prévenu est prémuni.

Chapitre 7 Enquête
    La vie qu’on m’avait prêtée pesait plus lourd que jamais. Je me retrouvais à nouveau à courir après une Vérité que je devais protéger au prix du salut de mon âme. Sauf que cette fois il n’était plus seulement question de découvrir l’endroit où elle m’attendait, cachée depuis un siècle. Elle avait disparu et si je ne la retrouvais pas, je risquais fort d’avoir très bientôt l’éternité pour ressasser mes fautes. Pourtant, la situation avait beau être urgente, je ne savais toujours pas par où commencer. Et le fait que tous les membres de l’Ordre des Neuf étaient à sa recherche n’arrangeait rien. Je devais la retrouver avant eux. Mes raisons étaient peut-être égoïstes, mais elles étaient mille fois plus pressantes.
    Je décidai, dans un premier temps, de retourner discuter avec Montbard, dont l’esprit pratique ne pouvait que m’être d’un grand secours. Lorsque j’arrivai à l’infirmerie en compagnie d’Ugolin, le repas du matin venait tout juste d’être servi. Je fus surpris de trouver mon maître assis sur le bord de son lit, son seul pied posé sur le sol. Il était encore pâle, mais je reconnaissais l’expression ferme qui marquait son visage. Il avait pris une décision et rien ne pourrait l’en faire changer. Pernelle se tenait près de lui et haussa les épaules avec impuissance lorsque je l’interrogeai du regard.
    —    Il insiste pour dire qu’il va mieux, soupira-t-elle.
    —    Et comment va-t-il ?
    —    Il se porte bien, je dois l’admettre. Il mange comme un ogre, ajouta-t-elle en désignant deux bols en bois vides empilés l’un

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