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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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Ce
n'était pas facile pour une reine princesse de solliciter une faveur.
    « Des projets de mariage pour le successeur du Seigneur
de la Vie, Altesse Royale? Moi, un cheveu, ai toujours supposé que ce serait
Votre Altesse Royale qui épouserait le successeur de Sa Majesté. Qui d'autre
serait digne de vous? » Toute autre réponse, elle le savait, aurait offensé la
princesse.
    Chao Fa Noi était-il vraiment amoureux de la princesse?
se demanda-t-elle. Au palais, les opinions divergeaient sur ce point. D'aucuns
disaient que le jeune prince ne s'intéressait au mariage que pour des raisons
politiques : cela conforterait largement ses prétentions au trône, surtout
compte tenu de la santé fragile de son frère. D'autres affirmaient qu'il était
résigné à voir son frère aîné lui succéder de façon légitime et qu'il était
sincèrement amoureux de la princesse. Thepine regardait Yotatep. On ne pouvait
pas dire qu'elle était belle. Elle était grande, presque gauche, et elle avait
les épaules un peu voûtées comme pour faire oublier sa haute taille. Mais elle
possédait un peu du charme de son père et l'on ne pouvait assurément lui nier
ni la fortune ni le rang. Thepine n'avait vu qu'une fois Chao Fa Noi, au moment
où il sortait des appartements de Sa Majesté. Il était beau et n'avait pas
manqué de réagir en l'apercevant. Mais n'était-ce pas le cas de tous les hommes
?
    « Certes, répondit Yotatep. Mais Sa Majesté ne vient-elle
pas d'interdire à Chao Fa Apai Tôt de sortir des limites du palais royal en
raison de sa conduite bruyante et désordonnée? Et mon père s'attend-il à faire
d'un homme pareil son héritier? »
    Thepine n'eut pas le temps de répondre : Plern revenait
avec l'onguent et une serviette propre. La princesse la congédia en disant
qu'elle appliquerait elle-même la pommade.
    Elle ôta le bandage qui protégeait le genou de Thepine et
tressaillit en apercevant la profonde entaille. Peut-être avait-elle été
téméraire de proposer ses services, se dit-elle. La blessure paraissait plus
sérieuse qu'elle ne l'avait cm. Il fallait absolument les soins d'un médecin.
    Thepine avait le visage crispé de douleur quand Yotatep
la massa avec l'onguent. La princesse résolut — à son grand regret — de
remettre l'audience à plus tard, en attendant d'avoir convoqué le médecin du
palais. Mais Thepine la devança.
    « Le Seigneur de la Vie, je le sais, est très navré de la
santé de son héritier présomptif, tout comme de sa conduite inconvenante,
murmura Thepine, maîtrisant sa douleur. J'en suis certaine, il va soigneusement
examiner la situation. Peut-être dans sa sagesse jugera-t-il nécessaire —
compte tenu de circonstances aussi particulières — de rompre avec la tradition
et de désigner pour lui succéder son plus jeune frère, Chao Fa Noi. Bien sûr,
ajouta-t-elle habilement, l'épouse que choisira Chao Fa Noi pourrait peser aussi
dans la balance. »
    Yotatep sentit son cœur battre très fort : elle fit de
son mieux pour garder un air impassible. Elle parut songer un moment.
    « Je crois, Pi, que pour le bien du pays je vais devenir
l'épouse de Chao Fa Noi. Comme tu le dis, cela consoliderait ses prétentions au
trône.
    — Si vous me le permettez, Altesse Royale, j'estime
que pour le bien du pays c'est une nécessité absolue.
    — Alors, Pi, voudrais-tu exposer ces opinions à Sa
Majesté? demanda-t-elle en contrôlant son excitation.
    — Ce serait un honneur pour moi de le faire,
répondit Thepine. Peut-être pourrai-je aborder le sujet la prochaine fois que
le Seigneur de la Vie aura la bonté de me convoquer. » Thepine tressaillit et
serra son genou. « Si seulement ma blessure se cicatrisait rapidement. Je me
sens trop indigne pour apparaître dans cet état devant Sa Majesté.
    — Laisse-moi appeler sans tarder le médecin du
palais. »
    La princesse allait en donner l'ordre quand Thepine
courtoisement intervint.
    « Votre Altesse Royale, je connais le chirurgien du
palais. C'est un excellent homme, naturellement, mais... » Elle fit semblant de
chercher le mot juste.
    « Je sais ce que tu veux dire, interrompit Yotatep
    d'un ton compatissant, mais c'est le meilleur que nous
ayons. À moins que tu ne préfères faire venir un de ces Jésuites farangs ? »
    Thepine marqua un temps. « Votre Altesse, j'ai une autre
idée. Je connais un chirurgien hollandais. Un des gardes du palais m'a parlé de
lui. Il est apparemment expert à faire rapidement

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