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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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l'aider.
    Maria remarqua son hésitation. « Encore un petit
renseignement, dit-elle d'un ton enjôleur, et vous avez ma parole que je vous
aiderai. Mais il faudra que ce soit intéressant. »
    Thepine décida de tenter sa chance. « Si je vous le dis,
demanderez-vous au docteur Daniel de passer ici ?
    — Le chirurgien hollandais?
    — Oui. Il est autorisé à panser ma plaie et j'ai un
laissez-passer du Palais pour le voir. Ce serait très dangereux pour moi de
quitter cette maison sans lui. » Elle jeta un coup d'œil par la fenêtre. « La nuit
va bientôt tomber.
    — Très bien, Pi. Je vais le faire. Mais vous devrez
dire que vous vous êtes perdue et que vous avez sonné chez moi pour demander
votre chemin. Le docteur Daniel est un ami de la famille et il se demandera
comment vous êtes arrivée ici. Je vais tout de suite envoyer un messager chez
lui. Heureusement, le quartier hollandais n'est pas loin.
    — Oh, je vous en remercie, ma Dame, fit Thepine,
sincèrement reconnaissante. Je vous suis profondément redevable. Vous pourrez
me demander n'importe quel service : je ne vous le refuserai pas. »
    La servante de Maria, prosternée à ses pieds, écoutait
ses instructions. Thepine, cependant, se demandait une nouvelle fois si elle
devait vraiment révéler la mission qu'on lui avait confiée de former Sunida.
Elle doutait de pouvoir inventer assez vite une autre histoire, et c'était de
toute évidence le genre de révélation qui comblerait d'aise cette fille.
D'ailleurs, en ne mentionnant aucun nom, pareille information serait inoffensive
et ce ne serait pas payer cher le fait qu'elle l'ait sauvée des gardes du
palais.
    « Maintenant, dites-moi, Pi, s'empressa de demander
Maria, sitôt la servante sortie, quelle sombre intrigue allez-vous me révéler?
»
    Thepine observa soigneusement Maria. Elle était jeune et
brûlait de la curiosité de la jeunesse, mais elle lui semblait quelqu'un de
sûr.
    « On m'a choisie pour former une nouvelle fille aux arts
de la séduction.
    — Vraiment! fit Maria, aussitôt intriguée. Comment
vous y prenez-vous ? »
    Thepine la regarda d'un air songeur. « Oh, ma Dame, on ne
saurait expliquer ces choses-là par des mots. Il faut en faire l'expérience.
Peut-être en une autre occasion pourrai-je... »
    Maria l'interrompit aussitôt. « Mais je veux tout savoir.
Qui devez-vous former? Est-elle belle? D'où vient-elle? » C'était ce qu'elle
avait toujours soupçonné. Même la vie confinée d'un harem était plus excitante
que celle qu'elle menait.
    « Ma Dame, je ne l'ai jamais vue. Elle n'est pas encore
arrivée. Mais je sais qu'elle est du Sud et on m'a dit qu'elle était d'une
exceptionnelle beauté. » Thepine en ronronnait presque de délice en repensant à
la belle novice provinciale.
    « La destine-t-on au harem de Sa Majesté?
    — Non, ma Dame. Chose étrange, on la destine à un
farang. Pour l'espionner. C'est tout à fait inhabi-tuel. » Il y avait à Ayuthia
des milliers de farangs de toutes nationalités : Thepine n'avait donc guère le
sentiment de révéler un grand secret.
    « Un farang ? Comme c'est bizarre. Je me demande qui ça
pourrait être... » Ce devait être un personnage important pour que le Palais
veuille l'espionner, se dit Maria.
    « Vous m'avez dit que je pourrais vous demander n'importe
quel service?
    — Tout à fait, ma Dame.
    — Alors, j'aimerais connaître le nom de ce farang.
Pouvez-vous découvrir cela pour moi ?
    — Je ferai de mon mieux, ma Dame.
    — Et quel est le nom de cette fille que l'on vous a
chargée de former? »
    Thepine hésita. Ce serait aller trop loin. « Je ne sais
pas, ma Dame.
    — Comment cela ?
    — Je ne l'ai pas encore rencontrée.
    — Au palais avez-vous entendu parler de farangs ?
    — J'ai entendu le Seigneur de la Vie parler à mon
frère, le général Petraja, d'un farang qui avait été honoré par le gouverneur
de... une des provinces du Sud, je crois bien.
    — Nakhon si Thammarat? » suggéra Maria, essayant de
réprimer l'excitation qui la gagnait. Son oncle lui avait raconté le grand
honneur décerné par ce gouverneur à Constant.
    « C'est cela ! s'exclama Thepine. Je crois que vous avez
raison. Comment le savez-vous ? »
    Maria ignora la question. « Et que disait de lui le
Seigneur de la Vie ?
    — Je n'ai surpris que des fragments de leur
conversation, ma Dame, mais le Seigneur de la Vie semblait fort intrigué. J'ai
entendu Sa Majesté dire qu'elle allait ordonner au

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