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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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la pièce, comme si elle redoutait de voir maintenant
Thepine se dépouiller également de son panung devant elle, cette dernière fut
ravie. Quelle joie ce serait de la séduire, celle-là !
    « Vous pouvez vous changer là-bas, Pi, dit précipitamment
la jeune fille.
    — Je vous en remercie, ma Dame. » Thepine traversa
la pièce : son regard se posa sur un crucifix en bois accroché au mur du fond
et ce détail lui dicta l'attitude qu'elle devait adopter.
    Elle allait s'adresser en confiance à cette enfant, lui
confesser ses péchés d'un air grave et repenti et la supplier de garder le
silence sur toute l'affaire : elle avait entendu son amant dire que les
chrétiens agissaient ainsi quand ils se confessaient à leurs prêtres. Oui, elle
allait la supplier en pécheresse repentie.
    Thepine sourit en se glissant derrière le paravent pour
draper autour d'elle le panung propre et boutonner la blouse que la fille lui
avait donnés. Elle avait l'impression d'avoir les seins emprisonnés dans cette tenue
inhabituelle et l'envie la prit un moment d oter de nouveau la blouse. Mais
mieux valait ménager cette petite chrétienne, surtout si cela devait lui
permettre de faire venir le docteur Daniel.
    « En quoi puis-je vous aider? » demanda son hôtesse tandis
que Thepine revenait s'installer sur le siège en face d'elle.
    Celle-ci parut hésiter. « Je vois, ma Dame, que vous êtes
une bonne chrétienne. Et j'ai péché gravement. Je ne sais pas si Dieu me le
pardonnera jamais.
    — Il n'est rien que le Dieu tout-puissant ne
pardonne à qui se repent vraiment, répondit la fille d'un ton convaincu.
    — Mais même si Dieu devait me pardonner, ma Dame, je
doute que le bourreau du palais en ferait autant. » Thepine baissa les yeux et
se mit à sangloter doucement.
    La jeune fille se leva et posa sur son épaule une main
apaisante. « Alors, vous êtes employée au palais ?
    — Oui, ma Dame. » C'était le moment de se lancer. «
Puis-je me confier à vous totalement?
    — Cela dépend de ce que vous avez à me dire. »
    Ce n'était pas tout à fait la réponse qu'attendait
    Thepine. Elle n'allait pourtant pas changer de tactique.
    « Je suis amoureuse d'un capitaine portugais et je me
suis échappée pour le rejoindre. Maintenant, les gardes du palais me
recherchent. Mon sort est entre vos mains, ma Dame. » Elle jeta à son hôtesse
un regard éperdu.
    La fille l'observait en silence, comme si elle essayait
de se rappeler quelque chose.
    « Quelle est votre position au palais ? » demanda-t-elle.
    Thepine marqua un temps. « Je suis une des concubines de
Sa Majesté. » Elle baissa la tête, comme si elle reconnaissait la gravité de
son crime.
    La jeune fille se raidit un peu. « Et quel est votre nom
? demanda-t-elle.
    — Thepine, ma Dame. »
    La fille la dévisageait maintenant avec une curiosité
accrue. « Moi, c'est Maria de Guimar. »
    Maria se rappelait maintenant. Bien sûr, Thepine. Cela
faisait quelque temps que des bruits circulaient dans le quartier portugais sur
cette scandaleuse affaire. Voilà plusieurs mois, son nom était sur toutes les
lèvres. Puis, brusquement, les rumeurs avaient cessé. On supposait qu'elle
avait été exécutée. Et pourtant, elle était là, comme si elle avait ressuscité.
Que c'était excitant! Et quel agréable changement après le pieux ennui du
couvent. Tout cela, songea-t-elle, ne faisait que montrer à quel point les
communautés siamoise et portugaise gardaient leurs distances. Sa Majesté
ignorait manifestement le comportement de sa scandaleuse concubine. Et si l'on
s'apercevait de sa présence dans cette maison ? Maria éprouva un malaise en
songeant à tout ce qu'impliquerait une telle découverte. Thepine avait de la
chance qu'oncle Phanik ne fût pas là. Il l'aurait renvoyée sur-le-champ au
palais sous escorte. Une voix soufflait à Maria qu'elle devrait peut-être agir
de même.
    « Ne feriez-vous pas mieux de regagner le palais avant
qu'on vous trouve ici ? » suggéra-t-elle, espérant en son for intérieur que la
femme allait repousser sa proposition. Quand une autre occasion aussi excitante
se présenterait-elle?
    « J'aimerais bien, ma Dame, mais c'est trop dangereux.
Les gardes me recherchent en ce moment même. Je les ai aperçus il y a quelques
instants.
    — Où cela?
    — Devant la maison du capitaine Alvarez.
    — Êtes-vous certaine qu'ils ne vous ont pas vue
entrer ici?
    — Tout à fait sûre, ma Dame.
    — Alors, vous feriez mieux de

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