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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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très sérieux à son égard.
    — Mais je croyais que tu lui avais écrit et qu'elle
avait repoussé ton offre?
    — Mais peut-être que si vous la présentiez...
éner-giquement à l'oncle... »
    Petraja se rembrunit. « Ce sont des catholiques, Sorasak
: voilà de toute évidence pourquoi elle t'a repoussé. Sinon ç'aurait été un
honneur pour la famille, j'en suis sûr. »
    Et une terrible tragédie pour elle, songea le général, en
se rappelant la gracieuse jeune beauté qu'il avait rencontrée à la réception de mestre Phanik.
    « Mais, père, si vous faisiez pression sur son oncle...
    — Je ne puis forcer personne à se marier contre sa
religion. Notre pays s'est toujours vanté de tolérer les croyances d'autrui. »
    Sorasak sentait croître sa frustration. « Mais ce sont
ces prêtres fanatiques qui l'ont corrompue en lui faisant croire qu'elle ne
peut se permettre de partager un homme avec d'autres femmes. Je la ferai vite
changer d'avis. Après tout, ce n'est que la nièce d'un marchand, alors que je
suis le fils de... (il hésita) le fils du héros le plus décoré du pays. Comment
ose-t-elle m econduire ? Et pourquoi me demandez-vous ce que je désire, père,
si vous n'êtes pas disposé à me l'accorder?
    — Parce que je m'attends à ce que tes requêtes
soient raisonnables, répondit Petraja en réprimant sa colère.
    — Raisonnable? éclata Sorasak. Qu'y a-t-il de
déraisonnable à proposer à la nièce d'un marchand une place au palais? C'est
une proposition plus qu'honnête, dirais-je, et que ne justifie même pas la
situation de cette fille. Elle devrait en être honorée.
    — Si elle n'était pas catholique, à n'en pas douter
elle le serait, répliqua Petraja en se demandant combien de temps encore il
allait pouvoir garder son calme.
    — Mais c'est mon anniversaire, insista Sorasak en
élevant la voix. Et si vous étiez vraiment mon père, vous vous préoccuperiez
davantage de mon bonheur. » Il regarda le général d'un air de défi. « Il est
vrai que vous n'êtes pas mon père, n'est-ce pas ? Vous croyez que je ne le sais
pas ? »
    La rage fit éclater le général qui gifla violemment
Sorasak. « Ne t'avise jamais de me parler encore une fois sur ce ton, misérable
ingrat. »
    Sorasak se frotta la joue, furibond, tous ses muscles
secoués par une fureur rentrée. Puis il tourna les talons et quitta la pièce.
Au diable son prétendu père, jura-t-il en descendant le couloir qui menait à
ses appartements. Au diable son hvpocrisie. Combien de fois n'avait-il pas
entendu le général déclarer que, si l'on ne s'opposait pas à eux, ces maudits
prêtres ne tarderaient pas à décréter à Sa Majesté qu'elle ne pouvait avoir
plus d'une épouse ? Il savait que le général considérait les farangs comme une
menace dont il fallait se débarrasser. Il avait même affirmé à Sorasak qu'une
faction de plus en plus importante parmi les courtisans du roi partageait cette
opinion. Alors, pourquoi son prétendu père n'affichait-il pas ouvertement ses
opinions? Il y attachait suffisamment d'importance. Qu'attendait-il donc?
    Sorasak fit jouer ses muscles : il sentait tout son corps
tendu vers l'action. Dans ces moments-là, il n'aimait rien tant que disparaître
dans la campagne pour s'adonner à son sport favori, la boxe. Et plus d'une
fois, l'organisateur du combat lui avait remis deux ticals pour avoir remporté
la victoire, sans se douter de son identité. Il décida de partir au matin; mais
il allait d'abord regagner ses appartements pour voir si le roi avait pensé à
lui envoyer pour son anniversaire cette superbe nouvelle concubine.
    Tendu et furieux, Sorasak poussa la porte.
    Sunida attendait, haletante, dans un coin. La pièce était
sommairement meublée : d'un côté, une table basse en rotin, des murs nus et sur
le sol des nattes de feuilles de bambou. Au-dessus de la porte était accroché
quelque chose qui ressemblait à ces robes de prêtres, ces longues robes brunes
qu'elle avait vu porter par les hommes de Dieu farangs. Se pouvait-il que
Sorasak fût chrétien? Elle n'avait jamais entendu dire...
    Il y avait une petite fenêtre tout en haut d'un mur, mais
elle était fermée et la chaleur était étouffante. Dehors, la nuit tombait et
deux petites bougies éclairaient chichement les recoins sinistres de la pièce.
Sunida se sentait mal à l'aise, son cœur battait à tout rompre. Elle serait
heureuse une fois que cette épreuve serait terminée.
    Soudain la porte

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