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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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s'ouvrit toute grande et son cœur
s'arrêta. Sorasak se tenait sur le seuil, les bras croisés sur la poitrine. Il
bombait les muscles de ses jambes et de ses avant-bras et sa grosse tête carrée
reposait comme un bloc sur ses épaules. Il la contempla et un sourire
s'épanouit lentement sur son visage.
    Sunida le salua en souriant bravement.
    « Alors, dit-il, tu es la fille qui vient de Nakhon ?
    — Oui, mon Seigneur. »
    Il referma la porte et poussa le verrou. Il aperçut la
robe de jésuite pendue au mur et la décrocha.
    « Ôte tes vêtements et passe ceci », ordonna-t-il en lui
tendant la robe.
    Sunida eut un regard inquiet : instinctivement elle était
intimidée, voire effrayée, à l'idée de porter une tenue religieuse, surtout
celle des prêtres farangs.
    « J'ai dit : passe-la ! » Il parlait d'une voix dure aux
inflexions menaçantes.
    Il la regarda avec intérêt se dépouiller tout d'abord de
l'écharpe qui recouvrait ses seins charmants, puis se tourner vers le mur pour
dénouer les pans de son panung.
    « Tourne-toi par ici », ordonna-t-il. Elle pivota vers
lui d'un air gauche et enfila prestement la robe. Un moment, il la toisa du
regard puis son sourire s'élargit. Elle était parfaite dans cette robe brune,
ses longs doigts minces émergeant des manches et le contour de ses seins
superbes nettement visible sous les plis de letoffe.
    « Dénoue tes cheveux et resserre la ceinture », dit-il.
    Elle défit son chignon et laissa ses lourds cheveux
sombres ruisseler sur ses épaules. Puis elle resserra autour de sa taille la cordelière,
ce qui fit ressortir les courbes de son corps.
    Il la contemplait avec admiration. « Désormais, tu vas
être un prêtre farang. » Il marqua un temps. « Voyez-vous, mon Père, je suis
venu pour être baptisé. Et vous devez me préparer. »
    Les effets conjugués de la chaleur et de la crainte
faisaient perler des gouttes de sueur sur le front de Sunida. Elle se sentait
le ventre et les reins moites. Levant les yeux vers Sorasak, elle vit la
transpiration ruisseler sur la poitrine nue de l'homme, tandis que la lueur
dansante des chandelles projetait des ombres sur son visage grimaçant. Pourquoi
profanait-il la tenue des prêtres farangs? Une angoisse superstitieuse
l'étreignit, mais elle était en son pouvoir et elle jugea qu a ce stade il
était préférable de satisfaire ses caprices.
    « Tu veux devenir chrétien, mon fils? » demanda-t-elle.
Elle ne savait pas trop quel rituel suivre et espérait que les dieux farangs
lui pardonneraient.
    « Oui, mon Père. Mon frère s'est converti l'an dernier.
Dois-je me dévêtir maintenant pour que vous puissiez laver mon corps dans l'eau
bénite ?
    — Allonge-toi sur la natte là-bas. » Elle improvisa,
désignant la partie de la pièce la plus proche de la porte. Mieux valait être
près de la sortie, lui avait conseillé un jour Thepine. On ne savait jamais.
    Sorasak ôta son panung et s'allongea sur la natte. Elle
prit une serviette et la plongea dans la grande jarre d'eau posée dans la
partie réservée au bain. Puis, avec les longs mouvements sensuels que Thepine
lui avait enseignés, elle commença à baigner le corps de Sorasak. Il fallait
absolument qu'elle garde le contrôle de cette brute, elle le savait. Elle
remarqua que sa lance d'amour se dressait rapidement et qu'il avait maintenant
les yeux fermés.
    « Vous devez être un prêtre de haut rang, mon Père »,
observa-t-il tandis qu'elle continuait.
    Sunida était horrifiée de voir à quel point il devait
détester les prêtres farangs pour souiller ainsi leurs rites. Une fois de plus,
elle implora le pardon de tous les dieux, les dieux farangs aussi bien que les
siens.
    « J'ai fait de nombreux convertis, mon fils, c'est vrai
», ajouta-t-elle.
    Il eut un sourire mauvais. « Mon frère m'a dit que votre
saint livre parle du Paradis sur la terre et que c'est le devoir du prêtre de
montrer ce que cela veut dire. Voudrez-vous m'initier, mon Père, quand je serai
baptisé ? »
    Sorasak était maintenant très excité, elle le voyait
bien, et les veines de son cou de taureau étaient gonflées. À quel genre
d'initiation pensait-il ?
    « Bien sûr, répondit-elle nerveusement.
    — Où est le vin, mon Père? interrogea-t-il.
L'avez-vous apporté? »
    Elle hésita.
    « Vous avez de la chance, mon Père, car j'en ai. Dans le
recoin, là-bas. » Il désigna une cruche posée sur une table basse. « Allez le
chercher. »
    Sunida se leva, manqua

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