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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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chercherait guère à lui
faire changer son mode de vie. Les esclaves qu'il avait achetées passeraient
sous le contrôle de la jeune femme et non plus de Phaulkon, mais elle ne
refuserait jamais cette présence. Elle ne s'attendrait même pas à ce qu'il
l'épouse officiellement : sur ce plan les Siamois étaient bien plus libéraux
que les Européens. On la considérerait de toute façon comme sa femme,
simplement parce qu'elle vivrait avec lui, et, à condition qu'il ne prenne pas
toute une série de secondes épouses, elle n'aurait aucune raison de revendiquer
le statut officiel de première épouse.
    Il marmonnait encore tout bas lorsqu'il arriva devant
Inventaire de Sri. Elle l'accueillit avec son effusion habituelle.
    « Quelle merveille de vous avoir pour moi toute seule,
Maître! Peut-être aujourd'hui voudrez-vous bien m'adresser la parole? Hier,
jetais de toute évidence une importune. » Elle fit semblant de se recoiffer et
de s'arranger le visage.
    « Mère, c'était simplement la surprise de tomber sur une
vieille amie.
    — Une vieille amie en effet, fit Sri en faisant la
moue. S'il n'y avait pas eu là cinq cents personnes, Dieu sait ce que vous lui
auriez fait. Vous sembliez prêt à l'enlever. Du reste, qui est cette fille?
    — Tu veux dire que tu ne l'avais jamais rencontrée
    avant hier? » Phaulkon la dévisagea avec attention. Au
début, il avait eu des soupçons.
    « Jamais, Maître, ma parole.
    — Elle s'appelle Sunida. Je l'ai rencontrée dans le
Sud. Qu'avez-vous pensé d'elle, mère?
    — Ma foi, je la trouve plutôt belle, gracieuse, bien
élevée, charmante, intelligente et, ajouta-t-elle en souriant, certainement
entichée de vous, Maître. Et je dois dire que je ne vous ai jamais vu comme ça
non plus. Aussi plein d'amour qu'une tigresse pour ses petits. Que comptez-vous
faire ?
    — Vous demander votre aide, mère. »
    Sri se rembrunit. « Mon aide? Pour que j'encoure le
courroux d'un puissant mandarin qui me retirera ma licence de marchande? Non,
Maître, à vous de vous débrouiller. Vous avez entendu ce qu'a dit cette fille.
Elle est promise à un mandarin.
    — Je sais, mère, mais vous pouvez l'aider à
s'échapper. Il semble qu'elle soit autorisée à vous rendre visite. »
    Sri le regarda d'un air méfiant. « On ne pense pas une
seconde à ce que risque la pauvre vieille Sri, hein?» Elle parut reconsidérer
la question. «D'ailleurs, qu'est-ce que ça me rapporterait? Et je veux plus que
de la gratitude, Maître. Il s'agira d'une entreprise extrêmement dangereuse. »
    Autant tirer de cette affaire le meilleur parti, songea
Sri.
    « Vingt taels d'argent. Ça fait exactement quatre ticals.
» Phaulkon la laissa digérer cette somme. « Qu'en dis-tu ? »
    Sri ouvrait des yeux grands comme des soucoupes. C'était
plus qu'elle n'en ven ait en une année. « Mais, ajouta Phaulkon en souriant,
pour ce prix-là il faut que tu la fasses partir sans problème pour Mergui.
    — Mergui ? C'est de l'autre côté du monde, Maître.
Je savais qu'il y avait un tour quelque part. Qu'allez-vous faire d'elle
là-bas? La vendre aux pirates? Je ne veux pas participer au malheur d'un ange
pareil.
    — Tout au contraire, mère, tu la sauveras. Tu la
sauveras d'un homme qu'elle n'aime pas. D'ailleurs,
    elle sera entre de bonnes mains là-bas. Je lui donnerai
une lettre pour un ami.
    — Et qu'est-ce qui me garantit que vous la traiterez
bien ? » demanda Sri, feignant de s'inquiéter du sort de la jeune femme. «
Qu'elle se trouvera au moins à la tête de votre maisonnée? Après tout, elle a
aujourd'hui la chance de devenir la concubine d'un mandarin. »
    Sri s'amusait énormément. C'était merveilleux de voir le
maître ainsi énamouré ! C'était bien fait pour lui, après tous les cœurs qu'il
avait certainement brisés, le sien y compris.
    « Bien sûr que je la traiterai bien, mère, répliqua
Phaulkon avec agacement. Comment peux-tu me poser une telle question ?
    — Eh bien alors, laissez-moi y réfléchir.
Voyez-vous, ce n'est pas simplement une question d'argent. » Elle marqua un
temps. « Si j'acceptais, jusqu'où devrais-je aller sur la route de Mergui ? Et
qui s'occupera de mon éventaire en mon absence? La concurrence me prendra toute
la clientèle. Mes voisines vous remercieront jusqu'à la fin de leurs jours. »
    Phaulkon se mit à rire. « Tu n'auras pas à aller plus
loin que les faubourgs de cette ville, mère. Je veux simplement que tu
t'assures qu'elle est bien en

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