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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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rappela avoir vu une brouette près du labyrinthe, recouverte d’un drap sale.
    — Pourquoi vouloir me tuer ? reprit-il d’une voix rauque. Si ce groupe de rebelles veut la perte du roi, à quoi mon assassinat les avance-t-il ?
    — Ils craignent peut-être que vous ne meniez l’enquête.
    — Mais le roi nommerait quelqu’un d’autre. Pourquoi renforcer les soupçons ?
    Il regarda le ciel assombri.
    — Bon, c’est la seconde fois que leur tentative d’assassinat échoue aujourd’hui et c’est la dernière fois que je me promène seul dans ce maudit manoir. Qu’avez-vous découvert ?
    Une cloche sonna, signalant l’heure du souper. En revenant à la porte principale, Ranulf expliqua qu’ils avaient parcouru couloirs et galeries. Il s’arrêta soudain en agrippant le bras de son maître.
    — Framlingham est vraiment un lieu étrange. Certes il y a des chambres, des escaliers, des caves, et même un cachot, mais il est trop bien défendu avec des hommes en armes partout. Ils ne nous ont jamais refusé le passage sauf lorsque nous avons voulu monter à une certaine soupente, tout en haut. L’escalier est gardé par des soldats. Polis, mais fermes. Quand je leur ai demandé pourquoi nous ne pouvions pas passer, ils se sont bornés à sourire et à me dire de m’occuper de mes affaires.
    — C’est vrai, ajouta Maltote. Oh ! et puis parle-lui de l’autre chose.
    — Ah oui !
    Ranulf se pencha vers Corbett.
    — Au premier étage du corps de logis, il y a huit fenêtres.
    — Et alors ?
    — Il n’y a que sept pièces dans la galerie.

 
    CHAPITRE V
    Ils revinrent à l’hostellerie et revêtirent leurs plus beaux atours pour le souper.
    — Pas un mot sur cette tentative d’assassinat ! enjoignit Corbett à ses serviteurs alors qu’ils s’acheminaient vers le réfectoire.
    Les templiers s’étaient déjà rassemblés autour de la table, au centre de la petite salle confortable qu’égayaient des bannières accrochées à la charpente. Jacques de Molay récita rapidement le bénédicité et bénit la nourriture. Mais avant même qu’ils ne s’asseyent, un valet entra, portant un plateau avec un nombre égal de gobelets et de plats contenant du pain salé. Templiers et invités se virent offrir du vin et du pain.
    — Souvenons-nous, entonna le grand maître, de nos frères partis avant nous, de nos camarades gisant dans la poussière.
    — Amen ! répondit l’assistance en choeur.
    Corbett parcourut du regard la salle remplie d’ombres et réprima un frisson, comme si les fantômes de ceux qu’avait invoqués Molay se pressaient autour d’eux. Il but une gorgée de vin et mordit dans le pain salé. Ranulf se mit à tousser mais, sur un coup de coude de son maître, avala prestement son morceau de pain.
    — Souvenons-nous, poursuivit Jacques de Molay, de ces belles cités et de ces forteresses tombées aux mains de nos ennemis.
    Ils prirent à nouveau du vin et du pain.
    — Souvenons-nous, reprit Molay pour la troisième fois, des Lieux saints, où le Christ, Notre-Seigneur, mangea, but, souffrit, mourut et ressuscita d’entre les morts.
    Les serviteurs emportèrent alors gobelets et plats. D’un geste, Molay invita les convives à s’asseoir et le souper commença. Malgré la gravité du ton du bénédicité, le repas s’avéra délicieux : faisan aux épices, lièvre au pot, légumes frais, bordeaux, puis friandises accompagnées de vin d’Alsace frais. En sirotant sa boisson, Corbett se rappela le cadeau du roi. La conversation, autour de lui, portait surtout sur la situation à l’étranger, comme si les moines-chevaliers s’efforçaient d’oublier les récentes tragédies. Ils parlaient de navires, de pirates barbaresques, du chapitre général qui s’était tenu à Paris et du grand débat sur une éventuelle fusion de leur ordre avec celui des Hospitaliers.
    Sans négliger la présence de leurs trois invités, ils ne les mêlaient pas à leurs discussions et ce n’est que lorsque frère Odo, l’archiviste maigre au crâne chauve et à l’abondante barbe blanche, se joignit à eux qu’ils abordèrent des sujets moins austères. Corbett fut immédiatement séduit par les yeux rieurs et le sourire constant qui flottait sur les lèvres du vieil homme, marques d’un naturel enjoué.
    — Vous lassez nos hôtes, lança-t-il du bas bout de la table à ses compagnons. On dirait que vous n’êtes ni chevaliers ni gentilshommes, mais de vieux guerriers

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