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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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dissimuler dans ce lieu exigu. Certes, il était âgé, mais son expérience de soldat lui avait affiné l’ouïe : il aurait entendu qu’il était suivi. L’assassin était-il un commandeur, l’un des cinq que Corbett venait de rencontrer ?
    En ce cas, il n’aurait pas pu être là quand avait péri Reverchien.
    Corbett fixa le sol calciné sur une assez grande largeur.
    — Et s’il y avait eu plusieurs assassins ? murmura-t-il. Si ce manoir de Framlingham abritait ce groupe de templiers rebelles ? Si un homme était entré dans le labyrinthe bien avant Sir Guido ? Mais en ce cas, il lui aurait fallu ressortir, chose impossible sans se faire voir.
    Le garde du Sceau privé leva les yeux vers le firmament et entendit alors le gravier rouler sous une botte, derrière les troènes, puis un grincement comme si on ouvrait une porte. Il se jeta de côté au moment même où une longue flèche en bois d’if se brisait sur la croix. S’abritant derrière la pierre, il dégaina sa dague. Le bruit de gravier à nouveau. Et puis une autre flèche qui frôla sa tête pour aller se perdre dans la haie. Sans attendre la troisième, il s’élança en direction de l’entrée en suivant la corde et s’enfuit à toutes jambes, les yeux rivés sur ce fil d’Ariane qui serpentait et se tortillait dans le labyrinthe. Il entendit, derrière lui, le pas résolu de son assaillant. Soudain, il contourna une haie... et ne vit plus la corde. Elle avait disparu ! Il s’immobilisa, haletant, pour reprendre son souffle. Où aller ? À droite, à gauche ? Il voulut escalader le mur de troènes, mais les courtes branches pointues lui entaillèrent les doigts et il lui fut impossible de trouver un point d’appui. Il s’accroupit en avalant de grandes goulées d’air et en s’efforçant d’apaiser les battements affolés de son coeur. Il se rappela la distance parcourue et estima qu’il ne devait pas être loin de l’entrée. Mais, s’il se trompait, il risquait de se retrouver perdu, pris au piège, cible facile pour l’assassin. Il attendit un moment, l’oreille aux aguets, mais le silence n’était troublé que par le croassement des corneilles et, parfois, par l’envol d’une fauvette nichant dans la haie.
    Enfin, il se sentit assez maître de lui pour passer à l’action. Il ôta sa cape et se mit à arracher des morceaux de tissu qu’il pendait à des rameaux.
    — Au moins, marmonna-t-il, je saurai si je tourne en rond.
    Il s’avança en rampant, essayant de se rappeler comment il était entré dans le labyrinthe.
    — Par la gauche, chuchota-t-il, j’ai constamment tourné à gauche.
    Il choisit l’allée à sa droite et repartit prudemment. De temps à autre, il s’égarait, tombait sur un morceau de tissu accroché à un buisson. Il revenait alors sur ses pas en pestant et corrigeait son erreur. Il n’entendit à nouveau son persécuteur qu’une seule fois : le gravier craqua soudain, son coeur fit un bond dans sa poitrine. L’assaillant était à présent devant lui. La nuit tombait. Quelque part, un chien poussa un hurlement lugubre tandis que déclinait la lumière du jour.
    Au bout d’un moment, le magistrat se sentit hors de danger. On ne le poursuivait plus, on ne l’épiait plus. Il comprit qu’on avait enlevé la corde, non pas pour le prendre au piège, mais – au cas où il survivrait – pour le retarder et permettre à l’assassin de s’enfuir. Il avança encore avant d’entendre la voix de Ranulf.
    — Messire !
    — Oui ! Ici ! hurla-t-il en agitant sa cape très haut au-dessus de sa tête.
    — Je la vois ! s’égosilla Ranulf.
    — Continue de crier ! lui ordonna Corbett.
    Ranulf s’exécuta avec joie, l’encourageant à tue-tête.
    Corbett poursuivit sa marche en se guidant sur la voix de son serviteur. Bientôt les haies devinrent moins épaisses et il parvint à l’entrée du labyrinthe où l’attendaient Ranulf et Maltote, radieux.
    — Vous devriez être plus prudent ! s’exclama Ranulf.
    — Je l’ai été ! gronda Corbett. Mais un pendard a enlevé la corde et a essayé de me tuer.
    Ranulf jeta un coup d’oeil à la ronde.
    — Alors où se trouve-t-il ? Il doit encore rôder à l’intérieur.
    — Non, il s’est envolé. Ranulf, as-tu vu quelqu’un ?
    — Personne, à part un jardinier poussant sa brouette.
    — Décris-le-moi.
    — Il portait une esclavine. Mais le manoir regorge de serviteurs.
    Corbett ferma les yeux. Il se

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