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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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êtes tous allés en France pour le chapitre général, n’est-ce pas ? Grand maître, pourquoi êtes-vous venu en Angleterre ? Et pourquoi êtes-vous restés ensemble au lieu de regagner vos différents postes ?
    — Il entre dans mes attributions de visiter chaque province, et d’être, pour ce faire, accompagné de commandeurs.
    — Quand êtes-vous arrivés ?
    — Sept jours avant que les menaces de mort ne soient clouées à la porte de St Paul, précisa sarcastiquement Jacques de Molay, et quelques jours après la tentative d’assassinat sur la personne du roi Philippe, dans le bois de Boulogne.
    — D’autres questions ? dit Legrave, coudes sur la table, se léchant les doigts.
    — Et vous êtes venus à Framlingham ?
    — Oui, riposta Legrave d’un ton narquois. Nous y étions lorsque s’est déroulé ce crime atroce sur la route d’York.
    — Et nous nous trouvions à York même, déclara Branquier, quand ont eu lieu ces attentats contre notre souverain et vous-même.
    — Mais tout cela, renchérit Baddlesmere, est pure coïncidence, et non preuve de haute trahison.
    — Et rappelez-vous, intervint Odo, qu’au moment où Guido périt dans le labyrinthe, aucun de mes frères n’était resté ici. Ils avaient tous quitté Framlingham la veille pour rencontrer le roi Édouard au prieuré St Léonard.
    — Sir Guido était votre ami, n’est-ce pas ?
    — Oui. Toutefois je m’empresse d’ajouter que sa mort ne me cause aucun chagrin, mais plutôt un certain soulagement, car il passait son temps à se torturer. À présent, il repose dans l’amour du Christ. Il ne souffre plus, il ne doute plus.
    Le vieil archiviste cligna rapidement des yeux.
    — Nous l’enterrons demain. Il connaîtra enfin la paix éternelle.
    — Vous étiez au labyrinthe, n’est-ce pas ? reprit Corbett. Vous l’avez accompagné jusqu’à l’entrée ?
    — Oui, juste avant l’aube. La journée promettait d’être belle. Le ciel était d’un bleu outremer qui, me dit-il, lui rappelait l’Orient. Il s’est agenouillé, le chapelet à la main, et a commencé son pèlerinage. Moi, je me suis assis là, comme à l’accoutumée, respirant avec plaisir les senteurs qu’apportait la brise matinale et déplorant les supplices qu’il s’infligeait. Je me suis assoupi et, tout d’un coup, j’ai entendu ses horribles hurlements. Je me suis relevé d’un bond et ai aperçu une colonne de fumée noire qui s’élevait au-dessus du labyrinthe. La suite, vous la connaissez.
    — Et vous êtes sûr que personne d’autre n’était là ?
    — Dieu m’est témoin que non, Sir Hugh.
    Le magistrat observa les templiers.
    — Et vous êtes tous revenus tard dans l’après-midi ?
    — Comme nous vous l’avons déjà dit, répondit Molay, nous parcourions les rues d’York afin de régler nos affaires. Frère Odo n’a pas jugé utile de nous avertir. Sir Guido était mort. Rien ni personne ne pouvait le faire revivre.
    — Pas Branquier, rectifia Odo. Lui est revenu plus tôt. Il m’avait demandé de le retrouver à l’heure de sexte.
    Frère Odo avala quelques bouchées et sourit.
    — Il a dû me réveiller, car je faisais la sieste.
    Il eut un petit rire et ajouta :
    — Je deviens vieux. Mais quelle heure était-ce donc ?
    — La bougie des heures {24} atteignait juste le treizième anneau, répondit Branquier. Vous m’en avez fait la remarque.
    Le grand argentier se tourna vers Corbett.
    — Je voulais que frère Odo me trouve un certain ouvrage. Mais quand je suis arrivé à Framlingham, un serviteur m’a raconté ce qui était arrivé à Sir Guido, aussi ai-je immédiatement regagné ma cellule pour y laisser mes affaires avant d’aller voir Odo.
    — J’aurais besoin d’autres renseignements, déclara Corbett, et vous prie de me pardonner, grand maître, mais il me faut connaître vos faits et gestes en détail.
    Il fit un geste d’apaisement.
    — Ces questions, je n’en doute pas, mettront les choses au clair. Ni notre souverain ni moi-même ne voulons vous offenser. Au contraire, le roi, par mon entremise, vous offre un tonnelet de vin, un grand cru de Bordeaux, provenant des caves du Manteau Vert.
    Molay le remercia d’un sourire.
    — Ah oui ! Hubert Seagrave, le marchand de vin de la maison royale... Il a demandé l’autorisation d’acquérir certaines de nos terres, un terrain en friche...
    Un cri terrifiant, venant des cuisines, lui coupa la parole. Ranulf fut le

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