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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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juste avant que vous n’arriviez...
    La voix de Seagrave s’éteignit.
    — Je pense qu’il fallait que je vous le dise.
    Corbett le remercia et le rassura. Lorsqu’ils se furent éloignés de l’auberge, Corbett mit pied à terre et mena sa monture par les rênes. Claverley, intrigué par ce comportement, et Ranulf, se demandant ce qui lui arrivait, le suivirent dans les ruelles et les passages encombrés, puis dans le cimetière silencieux d’une petite église. Le magistrat s’assit sur une tombe usée par le temps et regarda son cheval brouter nonchalamment l’herbe haute et fraîche.
    — Si j’étais à moitié aussi malin que je le crois, je serais le phénix des clercs.
    Il poussa un profond soupir.
    — Mais la vérité, c’est que je suis dans le noir, comme un joueur de colin-maillard. Si je découvre quelque chose, c’est dû plus au hasard qu’à la réflexion.
    — Vous avez éclairci cette énigme des pièces d’or, pourtant, le réconforta Ranulf.
    — Simple question de chance ! Je croyais que la cire désignait Seagrave comme faux-monnayeur, mais il n’en était rien !
    — Pourquoi ne pas l’avoir arrêté ? s’étonna le shérif adjoint.
    — Je vous l’ai dit. C’est un avare, certes, mais il a femme et enfants. Je ne veux pas avoir son sang sur la conscience. Et puis nous avons Baddlesmere et Scoudas. Ils sont venus au Manteau Vert pour un rendez-vous amoureux, prenant comme prétexte l’envie de Seagrave d’acquérir le terrain. Pour éviter le scandale et les rumeurs, Baddlesmere est parti rejoindre le grand maître. Mais l’élément important, c’est que Scoudas n’aurait pas pu m’attaquer, puisqu’il se trouvait à l’auberge. Donc, conclut posément le clerc en laissant son cheval lui souffler dans le cou, ces deux templiers n’avaient pas plus l’intention d’attaquer le roi et moi-même que de se pendre. Ils sont venus à York pour être ensemble et ils n’ont pas quitté l’auberge pendant tout ce temps.
    — Mais les menaces de mort ? Le plan trouvé dans les sacoches de Scoudas ? observa Ranulf. C’est tout écrit de la main de Baddlesmere.
    — En effet, cela m’intrigue. Le templier nourrissait-il certains soupçons ? A-t-il dessiné ce plan pour mieux réfléchir ?
    Il prit les rênes et remonta à cheval.
    — Sir Hugh ?
    Arraché à ses réflexions, il regarda Claverley.
    — Si vous le désirez, lui proposa ce dernier, je vous accompagne à Framlingham ou à la maladrerie.
    Corbett déclina l’offre en souriant.
    — Comme le dit le proverbe : « A chaque jour suffit sa peine. »
    Il lui serra la main.
    — Vous avez fait du bon travail, Roger. Je ne manquerai pas d’en informer notre souverain. Je vous suis fort reconnaissant pour votre aide et votre courtoisie.
    — On m’avait dit que vous étiez un homme dur, Sir Hugh. Mais Seagrave n’oubliera jamais votre mansuétude, confia Claverley avec un mouvement de tête vers l’auberge.
    Corbett haussa les épaules.
    — J’ai trop vu de sang et de morts l’année dernière... Eh bien, au revoir, Claverley ! Dieu vous garde !
    Il talonna sa monture et quitta le cimetière. Ranulf s’attarda pour saluer le shérif adjoint.
    — Il lui tarde de rentrer à Leighton, murmura-t-il en se penchant sur l’encolure de sa bête. Mon vieux « Maître Longue Figure » se languit de son épouse.
    — Et toi, Ranulf ? demanda Claverley avec un sourire narquois.
    Le jeune clerc arbora une mine des plus dévotes.
    — La vertu est sa propre récompense, Messire Roger, énonça-t-il avec solennité.
    L’éclat de rire de Claverley lui résonnait encore aux oreilles lorsqu’il éperonna son cheval et rejoignit son vieux « Maître Longue Figure » avant que celui-ci n’ait eu le temps de sombrer dans l’un de ses accès de mélancolie.
    Corbett mit pied à terre dans la cour de la maladrerie. Un frère lai s’avança à sa rencontre. Le magistrat lui chuchota quelques mots à l’oreille. Le frère acquiesça.
    — Oui, oui, nous vous attendions. Ne bougez pas d’ici.
    Il se précipita à l’infirmerie et revint peu après, accompagné d’un franciscain.
    — Voici le père Anselm, notre infirmier.
    Ce dernier saisit la main de Corbett dans les siennes.
    — Venez, mon frère, le pressa-t-il avant de se retourner vers Ranulf qui allait suivre son maître. Non, pas vous ! dit-il d’un ton désolé. Le chevalier a demandé à voir Sir Hugh seul.
    Intrigué,

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