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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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d’un ton glacial. Il a dormi dans une étable et s’est traîné à la maison au lever du jour. Il n’était pas beau à voir.
    — Ah, fit Isaac, l’ivresse a aussi des avantages. Je suis heureux qu’il n’ait pas été dehors cette nuit-là.
    — Il y a autre chose de très important, dit Rebecca.
    En signe de pardon, elle déposa une généreuse portion dans l’assiette de son mari et la plaça devant lui.
    — Tu te souviens ?
    — Ah oui, fit le jeune mari sur un ton plus léger. La cathédrale. À la messe, dimanche dernier, j’ai vu ce même Romeu, élégamment et richement vêtu, en compagnie d’une dame.
    — Avait-il l’air aussi riche quand il est venu à la taverne ? demanda Isaac.
    — Ah non, pas du tout, dit-il en attaquant son repas avec une grosse cuiller et un morceau de pain. Ses chausses n’étaient pas à sa taille et sa tunique était élimée par endroits.
    — La dame portait une fortune sur elle, l’interrompit Rebecca. De la soie et des bijoux.
    — Vêtue comme une fille de joie ? demanda Isaac.
    — Oh non, papa. Vêtue comme une dame de la cour. Riche et belle, mais pas indécente. On ne pouvait que la remarquer. Et ses cheveux… roux, d’un roux profond, coiffés à la française, des tresses enroulées sur les oreilles. Des émeraudes et des fils d’or y étaient fichés pour tenir son voile.
    Isaac se leva.
    — Je dois voir l’évêque, dit-il. Il voudra entendre cela. Où est Yusuf ?
    — Dans la cuisine, avec Johan. Ils sont encore en train de manger, et Yusuf lui apprend à dessiner des chevaux avec un morceau de charbon de bois. Mais, papa, vous avez à peine touché votre repas. Restez dîner avec nous, ensuite vous pourrez voir l’évêque.
    — Nous avons déjà perdu trop de temps, répondit Isaac.
     
    — Maître Isaac ! s’écria l’évêque en se levant pour l’accueillir. Vous tombez à point. Je viens d’envoyer quelqu’un vous chercher. Comment va l’enfant ?
    — Il a eu peur mais cela s’arrête là, je crois. Il a bien mangé et dort maintenant profondément.
    — Votre missive ne disait pas où il était caché…
    — Cela m’a paru peu judicieux. Une lettre peut tomber dans bien des mains.
    — C’est très prudent de votre part. Et je vous inciterai à ne pas me révéler cette information dans cette pièce, dit l’évêque doucement. Venez dans mon cabinet particulier, nous pourrons y parler sans témoins indésirables.
    Berenguer prit Isaac par le coude et le conduisit vers les escaliers.
     
    — J’ai reçu aujourd’hui même une lettre de Sa Majesté, portée par Don Arnau, dit Berenguer une fois qu’ils se furent installés dans son cabinet. Le roi nous prévient d’une nouvelle attaque à son encontre, dans des termes aussi voilés que diplomatiques. Il croit qu’elle pourrait bien démarrer de Gérone.
    — C’est ce qui s’est passé, dit Isaac.
    — Bien entendu, ce sot de portier qui a pris votre missive l’a transmise à Francesc en disant que ce n’était pas important. Il y a une heure, je ne savais encore rien de l’enlèvement du prince et je pensais que Sa Majesté évoquait une action sur la personne de dame Isabel. Mais dès que j’ai lu votre lettre, mon ami, j’ai compris qu’il s’agissait d’un geste à l’encontre de l’infant.
    Il s’arrêta un instant de parler.
    — Saviez-vous que la nourrice de l’enfant a été retrouvée la gorge tranchée ?
    — Je savais seulement que l’enfant avait vu quelque chose de terrible lui arriver. Mais que faisaient-ils dehors seuls ?
    — Personne ne semble comprendre, répondit Berenguer. J’ai écrit à Sa Majesté dès que j’ai reçu votre missive pour lui exposer ce que je savais de la situation et lui demander de nouvelles instructions. Je lui ai conseillé de placer le prince auprès des sœurs, où nous sommes certains qu’il sera en sécurité, jusqu’à ce que Sa Majesté envoie Arnau et ses hommes le ramener au palais de Barcelone.
    — Il est très perturbé par la perte de sa nourrice, dit Isaac. Il a trouvé son corps – c’est du moins ce que j’ai cru comprendre. Sa propre fuite a été, vous serez d’accord avec moi, miraculeuse, ajouta-t-il. Pour l’heure, il est en sécurité, et je vous suggère qu’on le laisse ainsi jusqu’à demain.
    L’évêque eut l’air gêné :
    — C’est dans le Call ?
    — Non, fit Isaac, à la limite de la vérité. Il se trouve chez un chrétien, honnête

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