Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
arrivés à enlever deux jeunes femmes, dont l’une est très malade, à les arracher au couvent et à leur faire quitter la région. C’est pourtant ce qui a dû se passer.
    — Bien, Votre Excellence.
    — Dame Elicsenda, qu’a-t-on déjà fait ? demanda l’évêque alors que le petit groupe prenait la direction du couvent.
    — Nous avons déjà fouillé les lieux à l’exception des caves et des pièces inachevées qui donnent sur le cloître. Quatre sœurs sont à présent dans les caves. L’architecte et le maître d’œuvre ont été appelés pour nous aider à fouiller la nouvelle aile. Je ne m’attends pas à grand-chose. Une porte proche des cuisines était grande ouverte, alors qu’elle est toujours barrée et fermée à clef. Il est pratiquement certain que quelqu’un est entré par là. Je crains que dame Isabel n’ait été enlevée, et Raquel avec elle.
    — Que dit la sœur qui les gardait ? demanda Berenguer.
    — Sor Agnete ?
    L’évêque hocha la tête d’un air sombre.
    — Elle ne peut rien dire. Elle n’était pas là. Dame Isabel semblait bien mieux cet après-midi, et j’ai demandé à Sor Agnete de m’aider à mettre les comptes à jour. Elle a apporté à souper à dame Isabel et Raquel et les a laissées. Nous avons mis plus de temps que prévu, et elle a rejoint les sœurs à vêpres. À son retour, elles avaient disparu.
    — Un autre messager doit aussitôt partir prévenir Sa Majesté, dit Berenguer. Mais il nous faut commencer par examiner le couvent.
    — Vous pensez que quelqu’un du couvent… commença Isaac, incapable de terminer sa phrase.
    — Oui, dit Elicsenda. La porte a été ouverte ce matin pour recevoir des provisions, puis elle a été refermée à nouveau par une sœur converse. Cette dernière a remis la clef à Sor Marta, qui a elle-même vérifié que l’issue était bien close, n’est-ce pas vrai ?
    Sor Marta acquiesça :
    — Je suis responsable des portes du couvent, dit-elle, mal à l’aise. Je ne puis dire comment…
    — Quelqu’un, interrompit l’abbesse, une de nos sœurs, très certainement, a pris un double de la clef de Sor Marta, ouvert la porte et fait entrer les ravisseurs. Elle a dû ensuite les conduire à la chambre de la malade et les aider.
    La porte du couvent s’ouvrit et l’abbesse entra.
    — Même si j’ai du mal à y croire, c’est la seule explication possible.
    — Il y a une autre hypothèse, dit Berenguer, et il convient de l’énoncer, ne fût-ce qu’une fois. Je m’en chargerai donc. Si ma nièce avait décidé de partir – de s’enfuir –, Raquel aurait-elle accepté de l’aider ?
    L’abbesse s’arrêta pour se tourner vers Berenguer :
    — Cela fait deux questions. Je ne puis répondre que pour dame Isabel. Je ne crois pas qu’elle consentirait à un tel projet. Elle est pleinement consciente de sa position, et c’est de toutes nos jeunes filles la moins susceptible de faire un faux pas. Maître Isaac ?
    — Raquel aurait-elle pu aider dame Isabel à s’enfuir ? Peut-être, si elle avait été en bonne santé. Elles sont toutes deux jeunes, et les jeunes filles peuvent avoir des idées absurdes. Mais dans l’état de santé qui est actuellement le sien, Raquel ne l’aurait pas autorisée à se promener dans le jardin, encore moins à s’en aller. Elle prend très au sérieux ses responsabilités. Selon moi, elles ont été contraintes.
    — C’est aussi mon opinion. Quand cela s’est-il passé ? demanda Berenguer.
    — Pendant les vêpres. C’est le seul moment où quelqu’un aurait pu venir les chercher.
    — Vous voulez dire que le couvent est vide pendant les vêpres ? demanda Berenguer. À l’exception de deux jeunes femmes vulnérables ?
    — L’heure n’est pas à la colère, dit Isaac.
    L’abbesse secoua la tête.
    — La colère est un luxe que nul ne peut se permettre.
    Elle les fit entrer dans son cabinet et guida maître Isaac vers une chaise. L’évêque s’assit à son tour et l’abbesse se mit à arpenter lentement la pièce pour parler. Sor Agnete entra discrètement, suivie de Sor Marta.
    — Comment sont-elles parties ? Dame Isabel a dû être portée sur une litière, elle est trop malade pour chevaucher.
    — Nous le saurons bientôt, dit Berenguer avec une conviction forcée. Quelqu’un aura bien vu si une litière est passée sur la route après vêpres. À moins qu’ils ne soient cachés en ville.
    — Impossible, trancha

Weitere Kostenlose Bücher