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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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prenant un échiquier sur une petite table.
    Les pièces étaient à peine mises en place que des coups retentirent à la porte.
    — Monseigneur l’évêque !
    — Qu’y a-t-il, Francesc ?
    Excédé, Berenguer se leva et alla ouvrir la porte, qui était fermée à clef.
    — Votre Excellence, annonça le vicaire, votre nièce, dame Isabel, et la fille de maître Isaac ont disparu du couvent et on n’arrive pas à les retrouver !

CHAPITRE VII
     
    Raquel se trémoussait et changeait de position sur le siège dur qu’elle occupait, et elle pensait avec nostalgie aux coussins moelleux et aux couches confortables de sa maison. Un lit lui avait bien été préparé dans cette chambre, mais elle refusait de s’y allonger tant que Sor Agnete n’était pas là, pleinement éveillée. Elle se redressa et essaya de penser à quelque chose pour faire passer le temps. Les religieuses, qu’elle apprenait à connaître, semblaient tolérer remarquablement bien le manque de confort. Quelques instants plus tôt, Sor Agnete dormait encore assise sur une chaise étroite ; elle s’était alors excusée, murmurant qu’elle allait bientôt revenir et qu’elle leur apporterait un frugal souper. Raquel s’étira avant de se tourner vers sa patiente.
    Les yeux de dame Isabel étaient grands ouverts et fixés sur elle. Raquel se leva, heureuse d’avoir quelque chose à faire, et se rapprocha du lit.
    — Quel crime avez-vous commis pour être condamnée à me veiller nuit et jour, Raquel ?
    — Ce n’est pas un châtiment, dame Isabel, répondit-elle.
    — Néanmoins, cela ne doit pas être très amusant.
    — Chaque minute, j’apprends quelque chose de nouveau sur la vie au couvent. C’est très intéressant. Ce qui vous est habituel, madame, est pour moi un monde entièrement nouveau.
    — Dans ce cas, priez pour ma rapide guérison, dit dame Isabel en riant. Les sœurs sont bonnes, mais une fois la nouveauté passée, vous les trouverez aussi ennuyeuses que moi. Chut ! ajouta-t-elle. Je crois en entendre une dans le couloir.
    Sor Agnete entra dans la pièce et déposa un plateau sur la table.
    — Vous avez l’air bien mieux, dame Isabel, dit-elle. J’apporte ceci de la cuisine. J’espère que ce sera à votre goût.
    Elle se tourna vers Raquel.
    — Si votre patiente se sent assez bien, j’aimerais rejoindre mes sœurs avant vêpres. L’abbesse a demandé à me voir.
    — Je vous en prie, dit l’invalide, ne restez pas pour moi. Je me sens pratiquement remise.
    Sor Agnete hésita un moment puis s’en alla.
    — Bon, dit dame Isabel, voyons ce que les sœurs appellent des gourmandises.
    Raquel approcha le plateau et souleva le napperon pour découvrir une petite soupière, du pain tendre, une tarte aux fruits et un pichet empli d’une infusion de gingembre et autres plantes aromatiques.
    — La soupe ne paraît pas très chaude, dit Raquel.
    — Sor Agnete a dû s’attarder pour bavarder. Peu importe. En prendrons-nous ? J’ai grand-faim. Vous aussi, je crois.
     
    L’abbesse Elicsenda attendait, l’air très calme, dans l’antichambre proche de l’entrée du palais épiscopal. Seule la couleur de ses joues trahissait son émoi. Sor Marta se tenait derrière elle et s’efforçait de se fondre dans son environnement comme si elle n’avait pas plus de substance que les ombres fugaces qui l’entouraient.
    — Votre Excellence, maître Isaac, dit Elicsenda d’une voix incertaine.
    Elle hésita un instant.
    — Je puis seulement dire que je suis indigne de ma charge. Je ne pensais pas que quelqu’un pût s’introduire en plein jour dans le couvent avec des intentions mauvaises et perpétrer un tel forfait. Je n’y étais pas préparée, et je me considère comme seule responsable de la disparition de votre nièce et de votre fille. Cela dit, je suis venue vous consulter pour décider ce qu’il convient de faire à présent.
    — Que s’est-il passé ? demanda Isaac d’une voix vibrante.
    — Nous verrons cela sur le chemin du couvent, dit Berenguer. Nous avons déjà perdu assez de temps.
    Il se tourna vers le vicaire.
    — Envoyez-moi le capitaine de la garde, mais avant tout qu’il dépêche des officiers vers Sant Daniel et Sant Feliu pour savoir si l’on y a remarqué quelque chose d’étrange ou d’anormal. Hâtez-vous.
    — Qu’entendez-vous par « étrange », Votre Excellence ?
    — Tout ce que vous voudrez, Francesc. Nous ne savons pas comment ils sont

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