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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Pourquoi pas ma tante ? Il n’est pas du Call. Il est arrivé avec les fruits et légumes. De la campagne.
    — C’est le fils de la nièce de sa femme, dit Yusuf. Celle qui est partie à la campagne pour vivre avec un fermier. Elle doit être folle d’inquiétude. Comment est-il arrivé ici ? Qui est-ce qui l’a amené ?
    — Felip, dit Bartolomeo avec un sourire. Il semble que le moutard se soit caché dans un panier de légumes que la mère Violant destinait au marché. Il s’y est endormi. Felip était fou furieux, la moitié des légumes étaient écrasés et invendables.
    Yusuf sortit à nouveau la bourse d’Isaac. Il y prit deux pièces qu’il tendit à Bartolomeo.
    — Mon maître m’a demandé de récompenser ceux qui sont venus en aide à son petit neveu. Il est très reconnaissant. Dites à Felip qu’il sera lui aussi récompensé.
     
    Le pain qu’il avait sous le nez rappela à Yusuf qu’il avait faim, et il prit la direction de la maison de Rebecca. Il y avait dans sa cuisine quelque chose d’où se dégageait une bonne odeur d’épices, d’ail et de viande, et il espérait qu’on lui en aurait gardé un peu. Il se mit à courir et tourna au coin d’une rue. Là, il rentra dans un homme de forte carrure qui portait de beaux habits : l’inconnu le saisit par le bras et ne voulut plus le relâcher.
    — Je te cherchais, mon garçon, dit-il en souriant et en resserrant son étreinte. Je veux te parler. Et j’ai quelque chose pour toi.
    — Qu’est-ce que vous me voulez ? fit Yusuf.
    — Rien, et beaucoup.
    Cette réponse parut vivement l’amuser et il arbora un grand sourire.
    — Tu sers Isaac le juif, n’est-ce pas ?
    Yusuf se demanda s’il était sage de répondre honnêtement et ne trouva pas de raison pour dissimuler la vérité. Chacun savait au marché qu’Isaac l’avait pris à son service.
    — C’est vrai.
    — C’est un bon maître ?
    Yusuf hésita.
    — Allons, reprit l’homme, c’est une question simple, même pour un païen. Il est bon envers toi ?
    — Il est assez juste, dit enfin Yusuf.
    Son bras commençait à lui faire mal sous la poigne de l’étranger.
    L’homme exhiba une pièce. Yusuf n’en croyait pas ses yeux : c’était une pièce d’argent, une somme énorme – et les soupçons qu’il nourrissait à l’égard de cet inconnu se muèrent en peur véritable.
    — Dis-moi, mon garçon, à qui est l’enfant qu’il a trouvé ? Celui qu’il appelle son neveu. Si ta réponse me plaît, cette pièce est à toi.
    — Quel genre de réponse puis-je vous donner ? dit Yusuf d’un air suppliant. Je peux vous en donner autant que vous voulez.
    — Une réponse honnête. Si tu me dis ce que je veux entendre, eh bien, tant mieux. Mais je saurai si tu me mens, ajouta l’homme en le secouant, car j’en sais beaucoup plus que tu ne l’imagines.
    Yusuf se retrouvait en terrain familier. Il avait déjà subi pareilles menaces.
    — Cet enfant n’est certainement pas le neveu de mon maître, dit-il d’un air entendu.
    — Même s’il l’a appelé son oncle ?
    — Ils l’appellent tous ainsi. Vous devez le savoir. C’est le marmot d’une pauvresse.
    — Et pourquoi s’occuperait-il du marmot d’une pauvresse ?
    Il le serra encore plus fort.
    — Cet enfant, c’est le sien ?
    — Est-ce qu’il a l’air d’avoir été engendré par mon maître ? Non. Mon maître a eu jadis du sentiment pour la mère de cet enfant.
    Il haussa les épaules, comme si de telles émotions étaient bien au-delà de sa compréhension.
    — Mais elle a disparu il y a peu, il veut la retrouver. On m’a envoyé fouiner sur le marché pour en rapporter des nouvelles. Pour moi, elle est morte dans quelque fossé.
    — C’est la vérité ?
    — Je ne sais que ce qu’on me dit et ce que j’entends. Mais j’ai l’oreille fine.
    — Ce que tu m’as raconté ne vaut pas un sou, à moins que tu ne m’apprennes où se trouve l’enfant, dit-il en brandissant à nouveau sa pièce.
    — Hélas, fit Yusuf en lorgnant la pièce d’argent, je n’en sais rien. Il a donné un sou à une paysanne pour le débarrasser du marmot – pour le ramener chez lui. Il ne s’intéresse pas à l’enfant – rien qu’à la mère.
    — Tu mens, dit brusquement l’inconnu. Je le sens. Et quand j’aurai appris à propos de quoi tu mens, je t’écorcherai vif.
    — Vous m’avez promis une pièce, insista courageusement Yusuf dont le cœur battait

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