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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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l’abbesse. Une fois répandue la nouvelle de la disparition de dame Isabel, ils ne seront plus en sécurité à l’intérieur de Gérone. Ils seront trahis. Par conséquent, ils se trouvent hors de la ville, à la distance qu’une paire de chevaux traînant une litière à rythme modéré peut parcourir en une heure. Mais dans quelle direction, je l’ignore.
    — Qu’en dites-vous, maître Isaac ? fit doucement Berenguer. Vous vous êtes montré très silencieux. Est-ce dû au souci ou à la réflexion ?
    Isaac prit une profonde inspiration et se tourna dans la direction de la voix de son ami :
    — De la chapelle, peut-on entendre des cris monter de cette pièce ? La chambre est-elle en désordre ? Dame Isabel est trop faible, mais Raquel ne se soumettrait pas sans crier et se débattre. Si l’on n’a rien entendu et s’il n’y a pas trace de lutte, qu’ont-elles mangé ? Qui l’a préparé ? Quelqu’un a-t-il pu s’approcher de leur repas ? La réponse à toutes ces questions nous permettrait de mieux comprendre qui est à l’origine de ce forfait et quelle aide on peut leur apporter.
    Sor Marta se tourna vers l’abbesse, qui hocha la tête. Elle sortit de la pièce, aussi discrètement qu’elle y était entrée, et referma doucement la porte derrière elle.
    — Et puis, ajouta Isaac à voix basse, comment vais-je dire à ma femme que sa fille bien-aimée a disparu, semble-t-il sans laisser de trace ?
    — Isaac, mon ami Isaac, dit Berenguer, toutes vos questions auront une réponse. Sauf la dernière, et, en cela, je ne puis vous aider.
    Le silence se fit. L’évêque s’approcha de la table de travail de l’abbesse et commença à écrire une lettre. Elicsenda marcha jusqu’à la fenêtre et regarda au-dehors comme si elle espérait voir les deux jeunes femmes revenir en riant d’une promenade vespérale. Elle se retourna.
    — Pardonnez-moi, dit-elle. Je réfléchissais à ce qu’il convenait de faire. Sor Agnete, demandez si l’on a trouvé quoi que ce soit.
    Sor Agnete s’inclina et sortit. Le silence s’abattit à nouveau sur le cabinet, rompu seulement par le grattement de la plume de l’évêque sur le papier.
    Isaac redressa la tête.
    — Je ne sers à rien ici, dit-il. Il vaudrait mieux que je parte.
    Comme il se levait, Sor Marta revint.
    — Restez encore un moment, je vous prie, maître Isaac, dit l’abbesse. Sor Marta, qu’avez-vous découvert ?
    — Elles ne sont pas dans le bâtiment, madame. Et si vous criez très fort dans la chambre, la porte ouverte, on vous entendra à la chapelle, mais peut-être pas pendant une hymne. La pièce n’était pas en désordre. La robe de dame Isabel, celle qui était pendue, a disparu, ainsi que la cape des deux jeunes dames. Le repas consistait en une soupe de mouton et d’orge…
    — A-t-elle une forte odeur ? demanda Isaac.
    — C’est une soupe qui a beaucoup de goût, avec des épices pour aiguiser l’appétit, expliqua Sor Marta. Elle a été spécialement préparée pour dame Isabel par Sor Felicia et la sœur cuisinière. Il y avait aussi du pain, une tisane d’herbes et de gingembre et une tarte. Elles ont pris de la soupe, de la tisane et du pain, mais pas de tarte. Sor Agnete l’a emportée et l’a laissée sur une table, sans surveillance, pour parler à Sor Benvenguda.
    — Merci, dit Isaac.
    — Vous pouvez vous retirer à présent, ma sœur, dit l’abbesse. Je ne veux pas être dérangée.
    Elle attendit que la porte se referme.
    — Elles ont été droguées, vêtues et emmenées loin d’ici. Cela a dû se passer avec l’assistance de l’une de nos sœurs. J’en ai grande honte.
    — Les événements de ces derniers jours tournoient dans mon esprit comme feuilles au vent, dit Isaac. Il est possible que, comme les feuilles, ils n’aient comme seul point commun que de nous toucher…
    Sa voix mourut.
    — Où est Yusuf ?
    — Vous l’avez renvoyé chez vous, dit Berenguer.
    — C’est vrai. Pourquoi m’attendais-je donc à ce qu’il revienne ? Peu importe. J’ai fait de nombreuses fois seul le chemin entre ici et ma maison.

CHAPITRE VIII
     
    Perdu dans le silence et le doute, Isaac tendit la main pour franchir le portail du couvent. Son pied tremblait alors qu’il cherchait maladroitement la marche. Puis son bâton heurta quelque chose, et il tituba.
    — Pardon, seigneur, dit une voix familière. Mille pardons. Je me suis endormi et je ne vous ai pas entendu

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