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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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qu’ils se dirigeaient lentement vers une pièce agréable du rez-de-chaussée.
    — Voilà qui doit être annoncé à des auditeurs de plus grande importance, dit Berenguer peu de temps après qu’il eut commencé.
    Don Eleazar ben Solomon fut le premier à arriver, amenant son scribe avec lui.
    — Maître Isaac, murmura-t-il, j’ai entendu bien des bouches chanter vos louanges. Dites-moi, qu’avez-vous découvert qui alarme tant monseigneur Berenguer ?
    Isaac but un peu de vin coupé d’eau que l’évêque lui avait fait porter, puis il reprit son récit. Pendant plus d’un quart d’heure, bien que son dos lui fît mal et que chaque respiration lui provoquât une douleur fulgurante à hauteur des côtes, il fournit une description détaillée de la réunion. Don Arnau – avec son haubert, son épée, ses bottes et ses éperons – arriva au bout de quelques minutes, accompagné de l’un de ses officiers. Peu après, Don Eleazar envoya son scribe porter un message rédigé à la hâte.
    — Peut-être pourrions-nous attendre un instant, suggéra Don Eleazar. Votre récit est merveilleusement limpide, maître Isaac. J’aimerais que d’autres l’entendent.
    Il vint s’asseoir à côté du médecin afin de lui parler en privé.
    — Selon vous, maître Isaac, cet homme est fou ?
    — Le Glaive ? dit prudemment Isaac. Il y a de la démence en lui, c’est certain. Mais il peut aussi parler de manière très sensée.
    — Serait-ce une démence délibérée ?
    — Il est difficile de se prononcer là-dessus. Je pense qu’il croit à moitié à ses propres divagations, tout en sachant, d’une certaine façon, qu’elles ne correspondent pas à la réalité.
    — Et les autres individus dont vous avez parlé, sont-ils fous ?
    — Oh non, Don Eleazar. Leurs esprits sont aussi lucides que le vôtre ou le mien.
    La porte s’ouvrit et Sa Majesté, Don Pedro, entra.
    — Ne vous levez pas, dit-il. Si, comme j’ai cru le comprendre, le temps est de la plus grande importance, je souhaite entendre sur-le-champ votre récit, maître Isaac.
    Pour la troisième fois, Isaac résuma les événements qui s’étaient déroulés aux bains.
    — Malheureusement, Votre Majesté, conclut-il, je suis dans l’incapacité de mettre un nom sur les trois participants les plus importants : le Glaive et ses deux lieutenants. Je reconnaîtrais leurs voix si je les entendais. Mais le gardien des bains, Johan de son nom, est entré dans l’établissement en compagnie de ma fille, Raquel, pour me sauver. Ils ont vu celui qui se fait appeler le Glaive. Ils attendent à l’extérieur de cette pièce.
    Johan et Raquel furent introduits. Johan faillit s’étrangler, devint cramoisi et eut du mal à parler.
    — Il était très fort, messeigneurs. Il a pris ma masse et a failli me renverser.
    — Merci, dit Eleazar quand il lui parut improbable de tirer quelque chose de cohérent du malheureux Johan. Maîtresse Raquel, pourriez-vous décrire cet homme ?
    Une fois de plus, Raquel se retrouva en face du roi.
    — Il est grand, Votre Majesté, et ses cheveux sont noirs. Son visage est plutôt mince.
    Elle ferma les yeux pour se rappeler le moindre détail.
    — Il n’y avait qu’une torche allumée et il ne s’est jamais trouvé dans sa lueur. Je me souviens de ses yeux – ils paraissaient incandescents. Et avant de partir, il a endossé une longue tunique blanche toute brodée d’or et de fils écarlates.
    — Avait-il des cicatrices sur la figure ou d’autres marques ? demanda Eleazar qui, s’il ne tenait pas compte du regard, pouvait mettre une douzaine de noms sur une telle description.
    — La lumière n’était pas assez vive pour cela, monseigneur.
    — Il boite, ajouta Isaac. Je ne sais pas si cela se voit beaucoup, mais cela s’entend.
    — Merci, dit Eleazar en donnant congé à Raquel et au gros Johan.
    — Peut-être est-ce là faiblesse paternelle, mais j’éprouve de l’inquiétude pour ma fille Rebecca et le prince, dit calmement Isaac.
    — Ils sont en sécurité, mon ami, lui répondit Eleazar. Et bien gardés.
    — Assez parlé, fit Don Pedro. Le temps est venu d’agir.
     
    Tandis que cette discussion avait lieu, une porte s’ouvrait dans la muraille arrière du palais ; un personnage armé vêtu de noir, en tunique et bottes, passa à côté d’un autre individu en noir portant soutane et sandales. Il hocha la tête et traversa les cuisines avant de rejoindre les

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