Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
dans une peau. Je
croyais t’avoir appris à ne pas jouer avec le cuir.
    Elle essaya de le lui ôter de la gueule, mais il raffermit sa
prise en serrant les dents, et secoua la tête dans tous les sens en grognant
par jeu.
    — Lâche ça ! ordonna Ayla en faisant mine de lui taper
le museau. Penaud, Loup rampa docilement, la queue entre les pattes, et déposa
son butin aux pieds d’Ayla, couinant pour se faire pardonner.
    — C’est la deuxième fois qu’il fouille dans les bagages,
remarqua Ayla en ramassant les paquets que le louveteau avait mordillés. Il
sait que c’est interdit, mais il ne résiste pas aux peaux de bêtes.
    — Je ne sais pas quoi te dire, intervint Jondalar en aidant
Ayla. Il lâche prise dès que tu lui demandes, mais tu n’es pas toujours là et
puis, tu ne peux pas le surveiller tout le temps... Qu’est-ce que c’est ?
Je ne me souviens pas d’avoir déjà vu ça, ajouta-t-il, en saisissant un paquet
enveloppé avec soin dans une peau finement tannée.
    Ayla rougit et lui prit vivement le paquet des mains.
    — C’est... c’est quelque chose que j’ai rapporté... de...
du Camp du Lion, assura-t-elle et elle enfouit l’objet au fond d’un de ses
paniers. Sa réaction surprit Jondalar. Ils avaient tous deux limité leurs
bagages au strict minimum, n’emportant que l’essentiel. Le paquet en question n’était
pas très encombrant, mais pas négligeable non plus. Qu’est-ce qu’Ayla avait
donc emporté ?
    — Arrête, Loup !
    Ayla s’élança à la poursuite du louveteau, et Jondalar ne put
retenir un sourire. On aurait dit que Loup savait qu’il faisait des bêtises, et
qu’il taquinait Ayla pour l’obliger à jouer avec lui. Il avait trouvé un de ses
chaussons, un mocassin souple qu’elle portait à l’intérieur de la tente quand
le sol était gelé, ou froid et humide, pendant qu’elle aérait ses bottes, ou qu’elle
les faisait sécher.
    — Qu’est-ce que je vais faire de lui ? gémit Ayla,
exaspérée.
    Elle revenait vers Jondalar, tenant à la main l’objet du dernier
chapardage de Loup. Elle jeta un regard sévère au chenapan. Loup s’avança en
rampant, la mine déconfite, avec des petits gémissements en signe de soumission
en réponse au mécontentement d’Ayla. Mais une pointe d’espièglerie se cachait
derrière sa détresse. Il savait qu’Ayla l’aimait, et dès qu’elle se laisserait
apitoyer. Il se mettrait à frétiller en jappant de plaisir, de nouveau prêt à
jouer.
    De la taille d’un adulte, plus mince cependant, Loup n’était
encore qu’un louveteau. Il était né hors saison d’une louve dont le compagnon
était mort. Son pelage tirait sur le gris – mélange de poils blancs,
fauves, marrons et noirs, dont l’ensemble, d’une couleur indéfinie, permet aux
loups de se fondre dans un paysage de broussailles, d’herbe, de terre, de
roches ou de neige. Mais sa mère avait le poil noir.
    C’était cette couleur inhabituelle qui avait incité les autres
femelles de sa bande à la harceler sans merci, à lui donner le plus bas statut
du groupe et, finalement, à la chasser. Elle avait erré en solitaire, apprenant
à survivre hors des territoires des bandes, jusqu’à ce qu’elle rencontre un
autre solitaire, un vieux mâle qui avait quitté sa bande où il n’avait plus sa
place. Au début, ils se débrouillèrent bien. Elle était plus robuste à la
chasse, lui, plus expérimenté, et ils avaient même réussi à établir et à
défendre un petit territoire. Était-ce le meilleur régime alimentaire qu’ils
pouvaient s’assurer grâce à leur chasse commune, ou la présence permanente aux
côtés de la louve d’un compagnon, ou encore ses propres prédispositions
génétiques qui lui avaient permis d’avoir une période de rut hors de la saison
des amours ? Toujours est-il que son compagnon ne s’en plaignit pas, et n’ayant
pas de rival à vaincre, il avait pu volontiers la satisfaire.
    Malheureusement, ses vieux os, raidis par l’âge, n’avaient pas
résisté aux ravages d’un nouvel hiver rigoureux dans les steppes périglaciaires.
Le début de la saison froide avait eu raison de lui. Ce fut une perte
accablante pour la femelle noire, livrée à elle-même pour mettre bas... et en
plein hiver. L’environnement naturel ne tolère guère les animaux déviants, et
les cycles saisonniers renforcent cela. Une louve noire, dans un paysage d’herbe
roussâtre, de terre gris-jaune ou balayé par des

Weitere Kostenlose Bücher