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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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des nuits musicales. Les lézards et les vipères
avaient remplacé les batraciens, tout comme la demoiselle qui se régalait de
reptiles, d’insectes et d’escargots. Ayla aimait observer l’oiseau aux longues
pattes, avec son plumage gris-bleu, sa tête noire et ses deux aigrettes
blanches au-dessus des yeux.
    En revanche, Ayla ne regrettait pas les moustiques. Avec leur
terrain de prédilection, les marécages, les insectes aux piqûres brûlantes
avaient eux aussi disparu. On ne pouvait pas en dire autant des moucherons,
dont les nuages poursuivaient les voyageurs, notamment ceux qui portaient
fourrure.
    — Regarde, Ayla ! s’écria Jondalar en montrant un
assemblage de poutres et de planches au bord du fleuve. C’est un embarcadère. C’est
le Peuple du Fleuve qui l’a construit.
    Ayla ne savait pas ce qu’était un embarcadère, mais elle voyait
bien qu’il ne s’agissait pas d’un assemblage dû au hasard. La construction
trahissait une volonté humaine.
    — Il y a des gens qui vivent par ici ? demanda-t-elle
avec fièvre.
    — Pas en ce moment, puisqu’il n’y a pas de bateau, mais
ceux qui ont construit cet embarcadère ne doivent pas être loin. Pourquoi se
donner tant de mal si ce n’est pas pour s’en servir ?
    Jondalar examina l’ouvrage, puis regarda en amont du fleuve, et
étudia enfin la rive opposée.
    — J’ai l’impression que ceux qui ont construit cela vivent
de l’autre côté du fleuve, et ils l’utilisent pour débarquer ici. Sans doute
viennent-ils chasser, ou cueillir des racines, que sais-je ?
    Ils remontèrent le fleuve sans quitter des yeux la rive d’en
face. Ayla ne put s’empêcher de penser qu’ils avaient peut-être déjà croisé des
humains sans le savoir. Ils n’étaient pas loin de l’embarcadère quand Jondalar
surprit un mouvement en amont. Il s’arrêta pour mieux voir.
    — Ayla, regarde là-bas ! C’est peut-être un bateau
ramudoï.
    Elle distingua vaguement quelque chose. Ils firent accélérer les
chevaux, et en approchant Ayla découvrit un bateau qui ne ressemblait en rien à
ce qu’elle avait déjà vu. Elle ne connaissait que les embarcations des Mamutoï,
simple armature de bois arrondie recouverte de peaux de bête, comme celle qu’ils
transportaient sur le travois. Le bateau qu’elle apercevait maintenant était
tout en bois, avec un avant pointu. Des gens l’occupaient sur plusieurs rangs,
et quand ils arrivèrent à leur hauteur, Ayla en aperçut d’autres sur la rive
opposée.
    — Holà ! cria Jondalar avec un salut d’amitié.
    Il cria quelques mots dans un langage familier qui, aux oreilles
d’Ayla, ressemblait un peu au mamutoï.
    Ceux du bateau ne répondirent pas et Jondalar se demandait s’ils
l’avaient entendu. En revanche, il était quasi certain qu’ils l’avaient vu. Il
appela de nouveau, et cette fois, il fut sûr d’avoir été entendu, même si on ne
lui répondit pas. Au contraire, les navigateurs se mirent à pagayer de toute
leur force en direction de la rive opposée.
    Là, un homme les avait aperçus et les désigna à ses compagnons
qui s’enfuirent immédiatement. Deux ou trois attendirent que le bateau accostât
et partirent avec les nouveaux arrivants.
    — C’est encore à cause des chevaux, hein ? interrogea
Ayla. Jondalar crut voir une larme couler sur le visage de la jeune femme.
    — De toute façon, ce n’était pas une bonne idée de
traverser ici, assura-t-il. La Caverne des Sharamudoï que je connais se trouve
de ce côté-ci.
    — Oui, peut-être. Mais eux auraient pu accoster, ou
répondre au moins à ton salut.
    — Ayla, pense un peu de quoi nous avons l’air, assis sur
nos montures. On doit nous prendre pour des esprits bicéphales à quatre pattes.
Tu ne peux pas reprocher à ces gens d’avoir peur de quelque chose d’aussi
étrange.
    De l’autre côté du fleuve, une vaste vallée descendait des
montagnes. Il y coulait une grande rivière qui venait grossir la Grande Mère
avec une telle violence qu’elle créait dans son sillage tourbillons et rapides.
    Là, près du confluent, au pied d’une colline, ils découvrirent
plusieurs habitations en bois et des gens rassemblés qui les contemplaient
bouche bée.
    — Jondalar, descendons de cheval, proposa Ayla.
    — Pourquoi ?
    — Pour qu’ils comprennent que nous sommes des humains et
les chevaux de simples chevaux. Qu’ils cessent de nous considérer comme des
monstres bicéphales à quatre

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