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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sortir le poisson de
l’eau. On ne trouvait qu’arbrisseaux et fourrés près du fleuve, et les
premières gaffes fonctionnèrent, mais les fourches n’étaient pas assez solides,
et le poids du poisson qui se débattait en cassa plus d’une. Il cherchait
constamment un bois plus robuste.
    A la vue d’un andouiller, il se contenta d’enregistrer le fait
sans y prêter une grande attention. Il se dit simplement qu’il avait été perdu
par un cerf de trois ans. Mais l’image de la forme courbe continuait à le
poursuivre, et soudain, il fit demi-tour. L’andouiller était extrêmement
robuste, difficile à casser, et celui-ci avait la taille et la forme idéale. En
l’aiguisant, il obtiendrait une excellente gaffe.
    Ayla pêchait encore à la main, comme Iza le lui avait enseigné,
et Jondalar était toujours sidéré de la voir opérer. Le procédé semblait d’une
simplicité enfantine, mais il n’avait jamais pu le maîtriser. Il suffisait de
beaucoup d’entraînement, d’un peu d’adresse, et d’une patience... infinie. Ayla
étudiait d’abord les racines, bois flottants et rochers de la rive, où certains
poissons aimaient se réfugier. Ils nageaient toujours sur place, à
contre-courant, remuant à peine leurs nageoires.
    Lorsqu’elle apercevait une truite ou un petit saumon, elle
entrait dans l’eau en aval, laissait courir sa main dans l’eau et remontait
sans bruit le courant. En approchant du poisson, elle redoublait de précaution,
prenant garde de ne pas troubler l’eau, ni remuer la vase. Sinon, la proie
filerait sous ses doigts. Délicatement, arrivant par-derrière, elle glissait sa
main sous le ventre du poisson, l’effleurant à peine, ou le chatouillant, ce qu’il
ne semblait même pas remarquer. Parvenue à hauteur des branchies, elle assurait
brusquement sa prise, et d’un geste vif, sortait le poisson de l’eau et le
lançait sur la berge. D’habitude, Jondalar courait l’attraper avant qu’il ne
retournât dans son élément.
    Ayla trouva aussi des anodontes [8] ,
qui ressemblaient aux moules de la mer de Beran qu’elle pêchait dans sa
jeunesse. Elle chercha certaines plantes comme les pattes-d’oie, les
tussilages, les pas-d’âne, riches en sel naturel, pour reconstituer leurs
réserves, et aussi d’autres racines, feuilles et graines dont la saison
commençait. Des volées de perdrix sillonnaient les plaines, et se perchaient
dans les fourrés le long du fleuve. Ces oiseaux bien gras et faciles à chasser
composaient d’excellents repas.
    Après midi, à l’heure la plus chaude de la journée, ils se
reposaient en attendant que leur repas cuisît. Les arbres rabougris n’offraient
pas assez d’ombre, et ils installaient leur tente en auvent pour se protéger
des rayons brûlants du soleil. Ils reprenaient leur route tard dans l’après-midi,
quand la température fraîchissait. Chevauchant avec le soleil de face, ils
portaient leur chapeau conique pour se protéger les yeux. Lorsque l’astre
incandescent commençait à descendre à l’horizon, ils cherchaient un endroit
pour passer la nuit et n’installaient leur tente qu’au crépuscule. Pendant la
pleine lune, il leur arrivait de poursuivre leur chemin jusque tard dans la
nuit.
    Le repas du soir était léger, et se composait souvent des restes
du midi, avec parfois quelques légumes frais, des céréales ou de la viande s’ils
avaient chassé en route. Ayla préparait le déjeuner pour le lendemain, elle n’aurait
plus qu’à le réchauffer. Ils nourrissaient aussi Loup. Bien qu’il chassât de
son côté la nuit, il s’était mis à apprécier la viande cuite, et mangeait même
volontiers des légumes et des céréales. Ils plantaient rarement la tente, mais
leur fourrure de couchage n’était pas superflue. La nuit était froide et les
brumes matinales fréquentes.
    Parfois, de violents orages, ou des pluies diluviennes
apportaient une fraîcheur aussi appréciable qu’inattendue, mais l’atmosphère
était ensuite encore plus suffocante. Et Ayla détestait le tonnerre, il lui
rappelait trop le fracas des tremblements de terre. Les éclairs qui déchiraient
la voûte céleste et illuminaient la nuit étoilée la terrorisaient. Jondalar, lui,
ne s’inquiétait que lorsque la foudre tombait à proximité. En fait, il n’aimait
pas être dehors quand l’orage s’annonçait, et l’envie le démangeait de ramper
sous ses fourrures, mais il refusait de l’admettre.
    Avec le temps, ce qui

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