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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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j’aimerais parler à
ce shamud. Jondalar, pourquoi n’attendrions-nous pas son arrivée ?
    — S’il ne tarde pas, je veux bien. Mais je te conseille
tout de même d’expliquer à Tholie et à Dolando ce qu’il faudra faire.
    Jondalar, qui brossait Rapide, constata que la fourrure de l’étalon
poussait avec rapidité. Il songea que, le matin même, la morsure du froid l’avait
surpris, et il trouvait le cheval particulièrement fringant.
    — On dirait que tu as hâte de bouger, Rapide, dit-il. Le
cheval dressa les oreilles à l’appel de son nom et Whinney s’ébroua en
hennissant.
    — Toi aussi tu veux partir, hein, Whinney ? Ce n’est
pas un lieu pour les chevaux, ici, ça manque d’espace. Il faudra que je le
rappelle à Ayla. Il donna une dernière tape sur la croupe de Rapide et se
dirigea vers l’abri de grès. Il vit Roshario assise devant le grand feu, qui
cousait d’une seule main grâce au tire-fil d’Ayla. Il lui trouva meilleure
mine.
    — Sais-tu où est Ayla ? lui demanda-t-il.
    — Elle est partie avec Tholie, Shamio et Loup. Elles ont
dit qu’elles allaient à l’endroit où on construit les bateaux, mais je pense
que Tholie a voulu montrer l’Arbre à Souhaits à Ayla, et y déposer une offrande
pour s’assurer une heureuse délivrance, et un beau bébé. On commence à voir que
Tholie a été bénie par la Mère.
    Jondalar s’accroupit à côté de la vieille femme.
    — Roshario, il y a quelque chose que je voulais te
demander. C’est au sujet de Serenio. Je me sens coupable de l’avoir quittée
comme ça. Était-elle... euh... heureuse, quand elle est partie ?
    — Au début, elle était triste et contrariée. Elle
prétendait que tu lui avais offert de rester, mais qu’elle t’avait conseillé de
suivre Thonolan. C’était lui qui avait besoin de toi, disait-elle. Ensuite, le
cousin de Tholie est arrivé à l’improviste. Il est aussi franc qu’elle, il dit
les choses comme il les pense.
    — Oui, tous les Mamutoï sont comme cela, ne put s’empêcher
de remarquer Jondalar, un sourire aux lèvres.
    — Il lui ressemble aussi physiquement. Il a bien une tête
de moins que Serenio, mais il est fort. Et il n’a pas traîné. Dès qu’il l’a
vue, il a décidé qu’elle était faite pour lui – il l’appelait son « beau
saule », en mamutoï. Je n’aurais jamais cru qu’il la convaincrait, et j’ai
même failli lui conseiller d’y renoncer. D’ailleurs, cela ne l’aurait pas fait
changer d’avis. Mais j’étais sûre qu’il perdait son temps, que personne n’aurait
pu la satisfaire après toi. Et un jour, je les ai vus rire tous les deux et j’ai
alors compris que je m’étais trompée. On aurait dit qu’elle se réveillait d’un
long hiver. Elle était épanouie. Je ne me souviens pas de l’avoir vue aussi
heureuse depuis son premier compagnon, depuis la naissance de Darvo.
    — J’en suis content pour elle, assura Jondalar. Elle méritait
d’être heureuse. Mais je me demandais si... quand je suis parti... elle, elle
pensait que la Mère l’avait bénie. Dis-moi, Roshario, Serenio était-elle
enceinte ? Mon esprit avait-il provoqué une nouvelle vie en elle ?
    — Je n’en sais rien, Jondalar. Quand tu es parti, je me
souviens qu’elle le pensait. Si c’était le cas, ce serait une précieuse
bénédiction pour leur nouvelle union. Mais elle ne m’en a jamais parlé.
    — Oui, mais toi, qu’en penses-tu, Roshario ?
Était-elle grosse ? Peut-on le voir si tôt ?
    — J’aimerais être en mesure de te l’assurer, Jondalar. C’est
possible, c’est tout ce que je puis dire.
    Roshario l’étudia attentivement, surprise de sa curiosité. Ce n’était
pas comme si l’enfant était né dans son foyer puisqu’il avait abandonné cet espoir
en quittant Serenio. Pourtant, si elle était enceinte, il y avait de fortes
chances pour que l’enfant fût issu de son esprit. L’image d’un fils de Serenio,
devenant aussi grand que Jondalar, et né dans le foyer d’un petit Mamutoï
trapu, lui arracha un sourire. Roshario pensa que le chasseur de mammouths en
serait probablement très fier.
    Jondalar jeta un coup d’œil à la couche en désordre et s’aperçut
que la place à côté de lui était vide. Il repoussa les couvertures, s’assit sur
le bord, bâilla et s’étira. Tout le monde était parti et il comprit qu’il avait
dormi longtemps. La veille, devant le feu, il avait été question de chasser

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