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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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chevaucher en silence, mais leur animosité
avait disparu. L’aveu d’Ayla avait soulagé Jondalar et il comprenait mieux son
comportement étrange : celui d’une mère possessive qu’elle n’était
pourtant pas d’habitude. Jondalar avait toujours éprouvé une certaine pitié
pour les garçons auxquels leur mère interdisait de prendre des risques, comme
les escalades osées, ou s’aventurer dans une caverne profonde.
    — Oh, regarde Ayla ! Un bouquetin ! s’écria
Jondalar en désignant un bel animal d’une surprenante agilité.
    Perché sur une haute corniche au-dessus d’un à-pic, l’espèce de
bouquetin aux longues cornes recourbées dominait l’espace.
    — J’en ai déjà chassé, reprit Jondalar. Ah, là-bas, ce sont
des chamois !
    — C’est cela que chassent les Sharamudoï ?
    Cousine de la chèvre des neiges, l’antilope aux petites cornes
dressées cabriolait sur la paroi rocheuse d’un pic inaccessible.
    — Oui, et j’en ai chassé avec eux.
    — Mais comment fait-on ? Comment peut-on les
atteindre ?
    — Il faut grimper au-dessus d’eux. Ils croient que le
danger vient d’en bas. Alors, si tu grimpes assez haut, tu as des chances de t’approcher
suffisamment pour les atteindre. Tu comprends maintenant tout l’avantage du
propulseur, expliqua Jondalar.
    — Et surtout j’apprécie encore plus l’habit que m’a offert
Roshario.
    Ils poursuivirent leur escalade, et arrivèrent à la limite des
neiges dans l’après-midi. De chaque côté se dressaient des murailles à pic,
couvertes de plaques de glaces. La pente qu’ils gravissaient semblait monter
vers le toit du monde. Arrivé au sommet, ils firent halte pour admirer le
spectacle fabuleux.
    En se retournant, ils purent apprécier le chemin qu’ils avaient
parcouru depuis la lisière de la forêt qui s’étendait jusqu’au pied de la
montagne, et dont le tapis vert camouflait le terrain accidenté sur lequel ils
avaient tant peiné. A l’est, une vaste plaine s’étendait, agrémentée du ruban
bleu d’une rivière qui coulait nonchalamment. Ayla ne reconnut pas la Grande
Rivière Mère. Du haut de la montagne glacée, elle ne pouvait imaginer que ce
filet d’eau fût le même qu’ils avaient longé en suffoquant de chaleur, il n’y
avait pas si longtemps. De l’autre côté d’une profonde vallée plantée de
flèches vertes, une autre montagne, sensiblement moins haute, se dressait
devant eux. Au-dessus de leur tête, les pics de glace scintillaient de mille
feux.
    Chavirée par la grandeur et la beauté du spectacle, Ayla le
contemplait avec un émerveillement mêlé de crainte. On la devinait haletante à
la buée qui s’échappait de sa bouche dans le froid vif.
    — Oh, Jondalar ! s’exclama-t-elle. C’est merveilleux,
je ne suis jamais montée aussi haut. J’ai l’impression d’être sur le toit du
monde ! C’est si... c’est si beau. C’est magique.
    L’enthousiasme d’Ayla, son regard fasciné, son sourire ravi
déteignirent sur Jondalar qui s’enflamma soudain pour elle.
    — Oui, c’est sublime, approuva Jondalar.
    Quelque chose dans sa voix la fit se retourner et la lueur qu’elle
vit dans son regard la troubla. Ses yeux étaient si bleus qu’on aurait dit deux
morceaux volés au ciel. Hypnotisée, fascinée par son charme aussi
incompréhensible que la magie de son amour, elle n’essaya pas, ou ne voulut
pas, lutter. Elle avait toujours vécu l’émergence du désir chez Jondalar comme
le « signal ». Et sa réaction à ce signal n’était pas consciente. C’était
un désir physique, aussi puissant et impératif que le sien.
    Ayla se retrouva, sans savoir comment, dans les bras vigoureux
de Jondalar qui baisa sa bouche avec fougue. Les Plaisirs ne la fuyaient
pourtant pas et ils partageaient régulièrement le Don de la Mère avec délices,
mais cette fois-ci, c’était différent. Était-ce la majesté du lieu ?
Toujours est-il que toutes les sensations étaient décuplées, chaque parcelle de
son corps parcouru de frissons vibrait au contact de Jondalar et elle sentait
comme autant de brûlures voluptueuses ses mains caressant son dos, l’étreinte
de ses bras, la pression de ses hanches. A travers l’épaisseur de leurs
pelisses, elle sentit la dure protubérance virile, et aurait voulu que son
baiser ne s’arrêtât jamais.
    Il relâcha son étreinte pour la déshabiller, et tout le corps d’Ayla
criait son désir. Elle ne pouvait plus attendre tout

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