Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
provoquait chez lui
une tension extrême. Ayla poussa un râle profond et tendit tout son corps. Il n’y
tint plus, et laissa exploser enfin les vagues successives des Plaisirs.
    Le silence se fit, troublé par les seuls murmures du vent. Les
chevaux attendaient, placides ; le loup avait observé la scène avec grand
intérêt, mais il avait appris à réfréner une curiosité plus active. Jondalar se
souleva enfin, et les bras tendus, contempla la femme qu’il aimait tant.
    — Et si nous avions mis en route un bébé ? s’inquiéta-t-il.
    — Non, cela m’étonnerait.
    Elle remercia la Mère d’avoir permis son réapprovisionnement de
plantes magiques, et fut tentée de se confier à Jondalar comme elle l’avait
fait avec Tholie. Mais se souvenant de la réaction profondément choquée de son
amie, elle n’osa pas avouer son secret.
    — On ne peut jamais l’assurer, mais je ne crois pas que le
moment soit propice à l’éclosion d’une vie dans mon ventre, dit-elle
simplement.
    Elle ne pouvait effectivement pas en être sûre. Iza, elle-même,
avait fini par avoir une fille, bien qu’elle eût pris son infusion
contraceptive pendant des années. Les plantes perdaient-elles de leur pouvoir
au bout d’un certain temps, ou Iza avait-elle oublié de boire son infusion, ce
qu’Ayla ne pouvait croire ? Elle se demanda ce qui se passerait si elle
cessait de prendre son breuvage matinal.
    Jondalar espérait qu’Ayla ne se trompait pas, même si une petite
voix souhaitait le contraire. Il se demandait si un enfant naîtrait un jour
dans son foyer. Un enfant né de son esprit, ou de sa propre essence, qui
pouvait le savoir ?
    Ils atteignirent le sommet suivant quelques jours plus tard.
La montagne était moins haute que la précédente, la cime s’élevait juste
au-dessus de la forêt de conifères, mais ils eurent leur premier aperçu des
vastes steppes occidentales. C’était un jour frais et sec, le ciel était
limpide, bien qu’il eût neigé peu auparavant, et de hautes montagnes
recouvertes de glace se dessinaient au loin. En bas, dans la plaine, ils virent
une rivière se jeter vers le sud dans ce qui semblait être un lac immense.
    — Est-ce la Grande Rivière Mère ? demanda Ayla.
    — Non, c’est la Sœur. C’est elle que nous devons franchir.
J’ai bien peur que ce ne soit la traversée la plus périlleuse de tout le Voyage.
Tu vois, là-bas au sud ? Ce qui ressemble à un lac ? Eh bien, c’est
la Mère. Ou plutôt l’endroit où la Sœur se jette dans la Mère... enfin, où elle
essaie. L’eau reflue et déborde, et les courants sont traîtres. On ne
traversera pas là, mais Carlono prétend que la Sœur est partout aussi
turbulente.
    Le lendemain, ils se réveillèrent sous un ciel menaçant, si bas
que les nuages envahissaient les creux et les vallons. L’air était chargé d’un
brouillard si dense qu’on pouvait presque le toucher, et que de minuscules
gouttelettes se posaient sur les fourrures et les cheveux. Dans ce paysage
drapé d’un linceul immatériel, des formes indistinctes devenaient soudain rocs
ou arbres à mesure qu’on avançait.
    L’après-midi, le ciel se déchira dans un grondement de tonnerre
inattendu, qu’un violent éclair avait à peine précédé. Ayla sursauta, et
trembla de peur en voyant les zébrures d’un blanc aveuglant jouer avec les
cimes des montagnes. Ce n’étaient pas les éclairs qu’elle redoutait, mais le
bruit assourdissant qu’ils annonçaient.
    Ayla sursautait aux grondements lointains comme aux plus
proches, et il lui parut qu’à chaque coup de tonnerre la pluie redoublait d’intensité,
comme si, terrorisée par le bruit, elle se précipitait hors des nuages. Pendant
qu’ils essayaient tant bien que mal de descendre le versant de la montagne, d’immenses
paquets d’eau, semblables à de gigantesques cascades, se déversaient du ciel.
Les cours d’eau se gonflèrent et débordèrent, et les ruisseaux se
transformèrent en torrents bouillonnants. Le sol devint glissant et dangereux.
    Ils remercièrent les Mamutoï pour leurs capes imperméables.
Celle de Jondalar était en peau de mégacéros, le cerf géant des steppes, et
celle d’Ayla en peau de renne. Teintes en ocre jaune et rouge, elles se
portaient sur leur tunique, ou sur leur pelisse, par temps froid. On mélangeait
le colorant minéral à de la graisse, et on en imprégnait les peaux par
brunissure à l’aide d’un outil spécial fabriqué avec une

Weitere Kostenlose Bücher