Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
déjà épuisé, et n’avançait plus qu’à force de volonté. Il avait
nagé dans la rivière déchaînée, transporté Ayla en haut de la berge, planté la
tente, arpenté la rive à la recherche de Loup. Il était vidé de ses forces. Un
hennissement lui fit lever la tête. L’arrivée des deux chevaux le remplit de
joie et de soulagement.
    Il déposa Loup sur le dos de Whinney, qui l’avait déjà porté et
ne se formalisa pas ; il aida ensuite Ayla à enfourcher Rapide et le
conduisit à la tente. Whinney suivit son fils. La pluie redoubla encore et
Ayla, grelottante dans ses habits trempés, faillit perdre l’équilibre lorsque l’étalon
gravit la pente. Jondalar demanda à Rapide de ralentir l’allure et ils
arrivèrent enfin au petit bois de saules.
    Jondalar aida Ayla à descendre de cheval et la soutint jusqu’à
la tente, mais l’hypothermie la plongea dans un nouveau délire et elle exigea
de voir Loup immédiatement. Jondalar dut s’exécuter et promettre de sécher l’animal.
Il fouilla les bagages à la recherche d’un objet pour brosser Loup. Puis, Ayla
voulut faire entrer l’animal dans leurs fourrures de couchage, ce que Jondalar
refusa énergiquement. Mais il jeta une couverture sur le corps glacé de la
bête. Il aida Ayla, prise de sanglots incontrôlables, à se déshabiller et l’enveloppa
dans les fourrures.
    Il sortit encore, débarrassa Rapide de son harnais, ôta les
couvertures des deux chevaux, les cajola et leur exprima sa reconnaissance.
Jondalar savait qu’ils n’aimaient pas la pluie et craignait pour leur santé. Il
revint enfin dans la tente, ôta ses vêtements et rampa à côté d’Ayla que de
violents tremblements agitaient. Elle se blottit contre Loup, pendant que
Jondalar l’enveloppait de son corps. Bientôt, réchauffée par la chaleur du loup
d’un côté, et celle de l’homme de l’autre, elle cessa de grelotter, et ils
sombrèrent tous dans un sommeil de plomb.
    Ayla fut réveillée par des coups de langue humide sur son
visage. Joyeuse, elle repoussa d’abord Loup, puis l’étreignit. Elle maintint la
tête de l’animal entre ses mains et examina sa blessure. La pluie avait nettoyé
la plaie et le sang ne coulait plus. Il semblait aller pour le mieux mais elle
envisagea tout de même de lui préparer un remède. Le coup qu’il avait pris sur
la tête n’était pas bien grave, mais l’eau glacée de la rivière l’avait
affaibli. Chaleur et repos avaient constitué une excellente médecine. Ayla se
rendit compte que les bras de Jondalar l’entouraient, et elle resta immobile,
enlaçant Loup, à écouter la pluie tambouriner sur la paroi de la tente.
    Des bribes de la veille lui revinrent : sa marche
trébuchante au milieu des buissons et du bois échoué, la recherche de
Loup ; la vive douleur à la main, causée par la corde enroulée trop
serrée ; Jondalar la portant dans ses bras, ou encore plantant la tente.
Elle se sentit légèrement honteuse de n’avoir pu l’aider davantage.
    Loup se dégagea de son étreinte et pointa son museau dehors.
Ayla entendit Whinney hennir et, transportée de joie, faillit lui répondre mais
se rappela à temps que Jondalar dormait toujours. Elle commença à s’inquiéter
pour les chevaux trempés sous une pluie battante. Ils étaient davantage
habitués au temps froid et sec, mais Ayla se souvint avoir aperçu des chevaux
les jours précédents. Un épais duvet, qui restait chaud même s’il était humide,
poussait sous leurs longs poils de couverture et Ayla supposa qu’ils pouvaient
supporter cette pluie, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps.
    Ayla n’aimait décidément pas les fortes pluies d’automne de
cette région méridionale. Elle préférait le long printemps humide avec ses
brumes de chaleur et son crachin doux. La caverne du clan de Brun se trouvait
au sud, et les pluies d’automne étaient fréquentes, mais elle n’avait pas le
souvenir d’un tel déluge. Les régions méridionales ne se ressemblaient donc pas
toutes. Ayla pensa à se lever, mais avant de se décider elle s’était de nouveau
endormie.
    Lorsqu’elle se réveilla pour la deuxième fois, l’homme s’agitait
à ses côtés. Elle nota une différence qu’elle n’arrivait pas à définir, et s’aperçut
finalement que le bruit des gouttes avait cessé. Elle se leva et sortit. L’après-midi
était déjà bien entamé et le temps s’était refroidi, lui faisant regretter de
ne pas s’être

Weitere Kostenlose Bücher