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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’il aimait son odeur propre et fraîche.
Mais lorsqu’elle devait briser la glace pour atteindre l’eau, il s’étonnait
tout de même qu’elle pût supporter une telle température.
    En tout cas, elle semblait dispose. Il avait craint qu’elle dût
rester couchée plusieurs jours, ou même qu’elle tombât malade. L’habitude de l’eau
glacée l’avait peut-être préservée, se dit-il. Dans ce cas, un bain ne me
ferait pas de mal. Il se rendit compte qu’il avait observé le derrière nu d’Ayla
pointer sous la peau de chamois, et se balancer au rythme de ses pas.
    Les Plaisirs l’avaient excité et satisfait au-delà de toute
espérance, vu la rapidité à laquelle il les avait atteints. Mais en voyant Ayla
accrocher la peau de chamois sur une branche et plonger dans l’eau du ruisseau,
un violent désir le prit. Mais cette fois, il se promit de lui faire connaître
les Plaisirs lentement, longuement, avec amour, et en savourant chaque instant.
    Ils reprirent la route sous une pluie intermittente,
chevauchant à travers les plaines alluviales cernées par la Grande Rivière Mère
et l’affluent qui l’égalait presque en taille, la Sœur. En dépit de nombreux
obstacles, ils maintenaient leur cap au nord. Les plaines centrales
ressemblaient aux steppes orientales dont elle étaient en tait la continuation.
Mais les rivières qui traversaient l’ancien bassin du nord au sud façonnaient
les paysages. Les multiples méandres de la Grande Rivière Mère, notamment, et
son réseau de chenaux créaient d’énormes plaines que prolongeaient de vastes
prairies.
    Des bras morts s’étaient constitués à l’intérieur de méandres
aigus des canaux les plus larges. Les marais et les grasses prairies
foisonnantes abritaient d’innombrables variétés d’oiseaux. Ils forçaient aussi
les voyageurs à de nombreux détours. La faune et la flore étaient plus riches
et plus denses que dans les steppes orientales. On aurait dit une sorte de
concentré du delta, comme s’il avait rétréci tout en restant aussi peuplé.
    Entourées de montagnes et de hauts plateaux qui déversaient
leurs eaux dans le bassin, les plaines centrales, surtout au sud, étaient
parsemées de bois. Les buissons et les arbres qui poussaient dru aux abords des
cours d’eau se développaient pleinement. Au sud-est, près du confluent
turbulent, tourbières et marécages stagnaient dans les vallons et envahissaient
des surfaces immenses à la saison des pluies. De petits bosquets d’aulnes, de
frênes et de bouleaux attiraient les imprudents dans des bourbiers entourés de
tertres couronnés de saules, auxquels s’ajoutaient parfois chênes et hêtres,
alors que les pins s’enracinaient dans les sols plus sableux.
    Les sols, mélange de lœss et de terreau, ou de sable et de
graviers, étaient veinés d’affleurements d’anciens rochers. Les conifères croissaient
sur les hauts plateaux isolés et descendaient quelquefois jusqu’en plaine. S’y
abritaient toutes sortes d’espèces animales qui n’auraient pas survécu à ciel
découvert. C’est aux lisières de ces bois que la vie était la plus riche.
Toutefois, petites et grandes herbacées, herbes, fougères et fétuques
constituaient la principale végétation et la riche steppe centrale ondulait au
gré du vent.
    Plus Ayla et Jondalar approchaient du nord, plus la saison
froide semblait en avance. Le vent glacé leur fouettait le visage. L’extraordinaire
champ de glace qui s’étendait sur d’immenses espaces se trouvait droit devant
eux à une distance inférieure à celle qu’ils avaient déjà parcourue.
    Avec le changement de saison, le vent glacial redoubla de
puissance. Les pluies diminuèrent et finirent par disparaître, et des bandes de
nuages blancs déchiquetés par la violence des vents persistants remplacèrent
les gros nuages noirs. De furieuses bourrasques arrachaient les feuilles mortes
et les éparpillaient au pied des arbres en un tapis ocre. Puis, d’humeur
changeante, elles emportaient les fragiles cadavres dans un tourbillon rageur,
et lassées de ce petit jeu, les déposaient plus loin.
    Malgré tout, le temps sec et froid convenait mieux aux deux
voyageurs, confortablement emmitouflés dans leur pelisse à capuchon. On avait
bien renseigné Jondalar : la chasse était bonne dans les plaines
centrales, et les proies bien grasses après un été de gavage. C’était aussi la
saison de la cueillette pour nombre de fruits, céréales, noix

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