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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Mais nous ne franchirons pas la Grande Mère. Nous resterons
sur cette rive jusqu’au glacier. Une fois là-bas, j’aimerais visiter quelques
personnes qui vivent de l’autre côté de la Mère. Mais c’est encore loin, et d’ici
là, elle ne sera pas plus large qu’un torrent, expliqua-t-il en roulant sur le
dos. Oh, il nous reste plusieurs rivières de bonne taille à franchir. Tu
verras, dans les plaines qui nous attendent, la Mère se sépare en multiples
bras avant de redevenir une, et à ce moment-là elle aura tellement rétréci que
tu ne la reconnaîtras pas.
    — Diminuée des eaux de la Sœur, je ne suis déjà pas sûre de
la reconnaître, avança Ayla.
    — Oh, si ! La Sœur est immense, mais à l’endroit où
elle rejoint la Mère, celle-ci est encore plus grande. Elle reçoit un gros
affluent avant les Collines Boisées qui l’obligent à dériver vers l’est.
Thonolan et moi avons rencontré des gens qui nous ont fait traverser sur des
radeaux, juste à cet endroit. D’autres affluents descendent des montagnes de l’ouest,
mais nous irons vers le nord et nous ne les verrons pas.
    Jondalar s’assit. Cette conversation lui avait donné envie de
poursuivre la route. Pourtant, ils ne partiraient pas avant le lendemain matin.
Maintenant qu’il était reposé, il ne se sentait pas d’humeur à rester couché.
    — Nous ne traverserons plus beaucoup de cours d’eau jusqu’aux
hauts plateaux du nord, reprit-il. Du moins, est-ce ce que m’ont affirmé ceux d’Haduma.
D’après eux, nous rencontrerons quelques collines mais surtout des plaines, et
la plupart des rivières que nous verrons sont des chenaux de la Mère. Elle s’étend
dans toutes les directions. Ce sont des territoires giboyeux, paraît-il. Le
peuple d’Haduma traverse sans arrêt la Mère pour venir y chasser.
    — Le peuple d’Haduma ? Oui, je crois que tu m’en as
déjà parlé très vaguement, dit Ayla en se levant pour se diriger vers son
porte-paniers.
    — Nous ne sommes pas restés longtemps parmi eux, juste
assez pour...
    Jondalar hésita à lui parler des Premiers Rites qu’il avait
partagés avec une jolie jeune fille appelée Noria. Ayla remarqua son changement
d’expression, et son embarras soudain, mêlé de fierté.
    — … pour participer à une Cérémonie, termina Jondalar.
    — En l’honneur de la Grande Terre Mère ?
    — Euh... oui, c’est ça. Ils m’ont demandé de... euh... ils
nous ont demandé, à Thonolan et à moi, de partager cet honneur.
    — Est-ce qu’on leur fera une visite ? demanda Ayla
depuis l’entrée de la tente, une peau de chamois à la main en prévision du bain
qu’elle voulait prendre dans la crique sous les saules.
    — Ah, j’aimerais bien, mais je ne sais pas où ils
habitent... Quelques-uns de leurs chasseurs avaient découvert notre campement,
s’empressa d’expliquer Jondalar devant l’air médusé d’Ayla. Et ils ont envoyé
chercher Haduma. C’est elle qui a décidé d’organiser les festivités, et elle a
fait venir le reste de son peuple. Haduma était une femme extraordinaire. La
plus vieille femme que j’aie rencontrée, elle était même plus vieille que
Mamut. Haduma était la mère de six générations. (Du moins je l’espère,
pensa-t-il.) Oui, j’aimerais bien la revoir, mais nous n’avons pas le temps de
les rechercher. D’ailleurs, elle est peut-être morte à présent. Tamen, son
fils, doit être encore en vie, et c’était le seul à parler Zelandonii.
    Ayla sortit. Pris d’une forte envie d’uriner, Jondalar enfila sa
tunique et sortit à son tour. Sa verge d’une main, il contemplait l’arc de
liquide jaunâtre et odorant arroser le sol. Il se demandait si Noria avait
finalement mis ce bébé au monde, et si le membre qu’il tenait en main était
responsable de cette nouvelle vie.
    Il aperçut Ayla se diriger vers les saules, vêtue d’une simple
peau de chamois jetée sur les épaules. Il songea à se laver, lui aussi, bien qu’il
eût déjà son content d’eau froide pour la journée. Non qu’il craignît l’eau
froide : s’il le fallait, pour traverser une rivière par exemple, il n’hésitait
pas à y plonger, mais lorsqu’il voyageait avec son frère, se laver
régulièrement dans l’eau glacée semblait moins important.
    Ayla ne lui faisait aucune remarque, mais compte tenu que la
température de l’eau ne l’arrêtait jamais, il se sentait obligé d’en faire
autant. Il lui fallait bien admettre

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