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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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allumer
un feu. Ensuite, on y enfourne les oiseaux enveloppés dans du foin, on les
couvre et on attend, expliqua-t-elle avec un débit si rapide qu’elle trébuchait
sur les mots. Mais ça vaut la peine d’attendre.
    — Calme-toi, Ayla ! Quelle excitation ! dit-il,
amusé par l’enthousiasme de sa compagne. Eh bien, si c’est délicieux à ce
point, nous ferions mieux de nous arrêter et de nous mettre en chasse.
    — Oh, tu verras, tu ne seras pas déçu ! assura-t-elle
avec sérieux. Mais tu en as déjà mangé cuits de cette façon. Tu sais très bien
de quoi je parle.
    A son air rieur, elle comprit qu’il la taquinait. Elle saisit
alors la fronde qu’elle portait à la taille.
    — Installe le campement, moi j’irai chasser des lagopèdes.
Et si tu prépares le trou, tu auras même le droit d’en goûter un morceau,
promit-elle avec un sourire moqueur en poussant Whinney au galop.
    — Ayla ! cria Jondalar avant qu’elle fût trop loin.
Laisse-moi les perches, Femme Qui Chasse, et je t’installerai ton camp.
    — Ça alors ! s’étonna Ayla qui fit volte-face et vint
arrêter Whinney devant lui. Tu te souviens du nom que m’a donné Brun quand il m’a
autorisée à chasser ?
    — Je n’ai peut-être pas ta mémoire du Clan, mais je me
souviens encore de certaines choses... surtout quand il s’agit de la femme que
j’aime, répondit Jondalar, fasciné par le sourire d’Ayla qui l’embellissait
encore. D’autre part, si tu m’aides à trouver un emplacement, tu sauras où me
trouver en revenant.
    — Si je ne te vois pas, je te pisterai. Mais je t’accompagne,
et je déposerai les perches. Whinney sera plus libre pour courir.
    Ils chevauchèrent de conserve avant de trouver un endroit idéal
près d’un cours d’eau, avec un terrain plat pour monter la tente, quelques
arbres et surtout une plage de galets avec lesquels Ayla pourrait tapisser son
four.
    — Maintenant que je suis là, déclara Ayla en descendant de
cheval, autant que je t’aide.
    — Occupe-toi donc de tes lagopèdes. Dis-moi seulement où tu
veux que je creuse le trou.
    Il a raison, se dit Ayla, plus vite les oiseaux seront tués,
plus vite je les ferai cuire. La cuisson est longue, et la chasse risque de l’être
aussi. Elle désigna un coin qui lui parut adéquat.
    — Là-bas, fit-elle. Près des galets.
    Puis elle scruta la plage à la recherche de beaux galets bien
ronds pour sa fronde.
    Ayla fit signe à Loup, et ils suivirent les traces qu’ils
avaient laissées en venant. L’œil aux aguets, elle remarqua plusieurs spécimens
d’espèces proches des lagopèdes. Elle faillit se laisser tenter par une
compagnie de perdrix grises qui picoraient des graines d’ivraie et de blé
épeautre. Elle identifia les jeunes, en nombre impressionnant, à leurs dessins
moins marqués et non à leur taille. La perdrix, oiseau trapu et de taille
moyenne, pouvait pondre jusqu’à vingt œufs par couvée, mais peu survivaient à
la gourmandise des prédateurs.
    Les perdrix grises auraient fait un excellent gibier, mais Ayla
décida de poursuivre, retenant tout de même leur position au cas où elle ne
retrouverait pas les lagopèdes. Elle sursauta à l’envol d’une compagnie de
cailles grégaires constituée de plusieurs couvées. Les petits oiseaux replets
étaient bons à manger et si elle avait su se servir d’un Bâton Qui Revient
capable d’en abattre plusieurs d’un coup, elle s’y serait peut-être essayée.
    Ayla retrouva les lagopèdes bien camouflés à l’endroit où elle
les avait aperçus. Ils avaient encore des dessins sur le dos et les ailes, mais
comme leurs plumes blanches commençaient à pousser, ils tranchaient sur le sol
grisâtre et l’herbe jaune foncé. Gras et trapus, ils avaient déjà les pattes
blanches jusqu’aux griffes que leurs plumes d’hiver recouvraient, à la fois
pour les protéger du froid et leur permettre de marcher sur la neige. Les
cailles pouvaient parcourir de grandes distances, mais les perdrix et les
lagopèdes quittaient rarement la région où ils étaient nés, et ne migraient que
sur de courtes distances entre les régions froides et chaudes.
    Dans ce monde hivernal, qui regroupait des créatures dont les
habitats auraient été dispersés à d’autres époques, chacun avait sa niche
écologique. Les perdrix comme les lagopèdes restaient dans les plaines
centrales pendant l’hiver. Toutefois, la perdrix préférait les vastes prairies
battues par les

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