Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
homme
en mamutoï.
    Jondalar crut reconnaître l’un de ceux qui avaient les mains
liées aux funérailles.
    — Oui. Je suis Jondalar des Zelandonii.
    — Je suis Ebulan des S’Armunaï, répondit l’homme, qui
ajouta avec un ricanement sardonique : Au nom de Muna, la Mère de toutes
les Créatures, permets-moi de t’accueillir dans cet Enclos, comme l’appelle
Attaroa. Il possède bien d’autres noms : le Camp des Hommes, l’Enfer
Glacial de la Mère, le Piège à Hommes d’Attaroa. Vas-y, fais ton choix.
    — Je ne comprends pas. Tous les hommes... tous sont
ici ? s’étonna Jondalar.
    — C’est une longue histoire, mais nous avons tous été
piégés d’une manière ou d’une autre, expliqua Ebulan. Nous avons même été assez
naïfs pour construire ce camp nous-mêmes, ou en tout cas la plus grande partie,
ajouta-t-il avec une grimace ironique.
    — Alors pourquoi ne pas escalader la palissade et vous
enfuir ?
    — Pour être abattu par les sagaies d’Epadoa et de ses
gardes ? intervint un autre.
    — Olamun a raison. D’ailleurs, nous n’aurions même plus la
force à présent, déclara Ebulan. Attaroa s’amuse à nous affaiblir... ou pire
encore.
    — Pire ? C’est-à-dire ?
    — Montre-lui, S’Amodun, demanda Ebulan à un homme de haute
taille d’une maigreur cadavérique.
    Un visage rude et émacié aux arcades sourcilières saillantes, un
long nez busqué, des cheveux gris hirsutes et une longue barbe presque blanche,
l’homme frappait surtout par ses yeux. Ils étaient irrésistibles, aussi noirs
que ceux d’Attaroa mais on y lisait toute la profondeur d’une sagesse
ancestrale, le mystère et la compassion, au lieu de la cruauté. Était-ce à
cause de son port altier ou de son attitude, Jondalar était impressionné par le
respect qu’imposait le personnage malgré des conditions aussi misérables.
    Le vieil homme approuva d’un air grave et les précéda sous l’auvent
où certains s’étaient réfugiés. Jondalar dut courber la tête pour entrer et fut
aussitôt assailli par une puanteur épouvantable. Un homme était allongé sur une
planche qu’on avait dû arracher du toit, et couvert d’une simple peau de bête
déchirée. Le vieil homme souleva la peau, dévoilant une plaie en putréfaction.
    — Pourquoi cet homme est-il ici ? demanda Jondalar,
horrifié.
    — Les gardes d’Epadoa lui ont infligé cette blessure,
expliqua Ebulan.
    — S’Armuna le sait-elle ? Elle pourrait le soigner.
    — Bah, S’Armuna ! s’exclama Olamun, l’un de ceux qui
les avaient suivis. Pourquoi le soignerait-elle ? Qui, crois-tu, a aidé
Attaroa à devenir ce qu’elle est ?
    — Mais enfin, c’est elle qui a nettoyé ma blessure ! s’étonna
Jondalar.
    — C’est donc qu’Attaroa a des projets pour toi, affirma
Ebulan.
    — Des projets ? Que veux-tu dire ?
    — Tant que les hommes sont jeunes et forts, elle aime les
faire travailler. A condition qu’elle puisse les garder sous sa coupe, expliqua
Olamun.
    — Et si quelqu’un refuse de travailler ? Comment
peut-elle l’y obliger ?
    — Oh, les moyens ne lui manquent pas ! Elle le prive d’eau,
ou de nourriture. Si ça ne suffit pas, elle menace ses proches, dit Ebulan. Si
tu sais qu’elle est prête à enfermer l’homme de ton foyer, ou ton frère dans la
cage, sans boire et sans manger, tu cèdes vite à ses caprices.
    — La cage ?
    — Oui, là où tu étais. Là où tu as trouvé cette cape
magnifique, déclara Ebulan avec un sourire désabusé.
    Les hommes regardaient Jondalar en souriant, eux aussi. Jondalar
baissa les yeux sur la peau de bête qu’il avait arrachée du revêtement de la
cage et dont il s’était enveloppé.
    — Félicitations ! s’exclama Olamun. Ardemun nous a
raconté comment tu avais presque démoli la cage. Attaroa a dû être surprise.
    — Autrefois elle construira cage solide, dit un autre,
moins familier de la langue des Chasseurs de Mammouths.
    Ebulan et Olamun parlaient couramment mamutoï et Jondalar avait
oublié que ce n’était pas leur langue maternelle. Mais apparemment, d’autres en
maîtrisaient quelques mots, et tous pouvaient suivre la conversation.
    L’homme sur la litière de fortune gémit et le vieil homme s’agenouilla
près de lui pour le réconforter. Jondalar remarqua d’autres silhouettes qui s’agitaient
sous l’auvent, un peu plus loin.
    — Ça ne changera rien. Si elle n’a plus de cage, elle
menacera de torturer

Weitere Kostenlose Bücher