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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à l’empoisonner.
    — On dit qu’elle a elle-même empoisonné son compagnon,
intervint Olamun.
    — Elle obligeait Ardoban à goûter tout ce qu’elle mangeait,
poursuivit le vieillard. Et quand il devint plus grand, elle l’a attaché,
persuadée qu’il voulait s’enfuir. Mais il la considérait comme sa mère, et il l’aimait.
Il s’efforçait de lui faire plaisir. Il traitait les autres enfants aussi mal
qu’elle traitait les hommes, et il a commencé à donner des ordres aux hommes.
Attaroa l’encourageait, bien sûr.
    — Il était insupportable, renchérit Ebulan. On aurait cru
que le Camp lui appartenait, et il persécutait les autres garçons.
    — Alors qu’est-il arrivé ? demanda Jondalar.
    — Il est devenu un homme, raconta S’Amodun, puis, voyant l’air
surpris de Jondalar, il expliqua : la Mère lui est apparue pendant son
sommeil sous la forme d’une jeune femme, et a éveillé sa virilité.
    — Oui, c’est ce qui arrive à tous les garçons, dit
Jondalar.
    — Attaroa l’a découvert, poursuivit S’Amodun, et on aurait
dit qu’il avait fait exprès de devenir un homme afin de la contrarier. Elle
était blême ! Elle s’est mise à hurler, à le traiter de noms horribles,
elle l’a banni et l’a expédié dans le Camp des Hommes. Mais elle lui a déboîté
la hanche auparavant.
    — Pour Odevan, c’était plus facile, continua Ebulan. Il
était plus jeune, et je ne suis même pas sûr que c’était vraiment son
intention. Elle voulait surtout punir sa mère et son compagnon en le faisant
crier de douleur. Mais Attaroa a compris le parti qu’elle pouvait tirer de ce
qui s’est produit. C’est un bon moyen d’affaiblir un homme, et de pouvoir
ensuite le contrôler.
    — C’est Ardemun qui lui a inspiré cette pratique, remarqua
Olamun.
    — Elle lui a aussi déboîté la jambe ?
    — D’une certaine façon, oui, admit S’Amodun. En fait, c’était
un accident, mais c’est arrivé alors qu’il cherchait à s’enfuir. Je crois que S’Armuna
l’aurait volontiers soigné, mais Attaroa le lui a interdit.
    — C’était plus difficile avec un garçon de douze ans. Il
criait et se débattait, mais en pure perte, raconta Ebulan. Et je vais t’avouer
une chose : après avoir entendu ses cris de douleur, personne ici n’a été
capable de lui garder rancune. Il a largement payé pour ses erreurs d’enfant.
    — On prétend qu’elle a dit aux femmes que tous les garçons,
même ceux qui ne sont pas encore nés, auront leurs membres disloqués, déclara
Olamun.
    — Oui, Ardemun nous l’a confirmé, fit Ebulan.
    — Comment ose-t-elle commander à la Mère ? s’indigna
Jondalar. Prétend-elle la forcer à n’accorder que des filles ? Cette femme
joue avec son destin.
    — C’est possible, admit Ebulan. Mais seule la Mère pourra l’arrêter,
j’en ai peur.
    — Le Zelandonii  a raison, dit S’Amodun. La Mère a déjà
essayé de la prévenir. Regardez comme peu d’enfants sont nés ces dernières
années. Torturer des enfants, cet ultime affront à la Mère ne restera sans
doute pas impuni. Ses Enfants doivent être protégés, on n’a pas le droit de les
maltraiter.
    — Ayla ne tolérerait jamais ça, renchérit Jondalar... Mais
est-elle seulement vivante ? s’interrogea-t-il tout haut alors que ses
yeux se voilaient d’inquiétude.
    Les hommes se regardèrent, gênés, hésitants à poser la question qui
était sur toutes les lèvres. Finalement Ebulan osa s’aventurer.
    — Est-ce la femme dont tu prétends qu’elle voyage sur le
dos des chevaux ? demanda-t-il. Si c’est vrai, elle doit avoir des
pouvoirs immenses.
    — Elle ne dirait pas cela, répondit Jondalar avec un
sourire amusé. Pourtant, elle possède plus de « pouvoir » qu’elle ne
le pense. Mais elle ne monte pas sur tous les chevaux, seulement sur la jument
qu’elle a élevée, et parfois l’étalon sur lequel je monte moi-même. Mais elle a
quelques difficultés à le maîtriser. C’est d’ailleurs à cause de ça que...
    — Tu montes aussi sur le dos des chevaux ? s’étonna
Olamun, incrédule.
    — Non, sur un seul... euh... enfin, je monte aussi sur la
jument, mais...
    — L’histoire que tu as racontée à Attaroa serait donc vraie ?
demanda Ebulan.
    — Bien sûr qu’elle est vraie. Pourquoi aurais-je inventé
une chose pareille ? s’offusqua-t-il devant leur scepticisme. Peut-être
vaudrait-il mieux que je commence par le début. Ayla

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