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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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a élevé une jeune
pouliche...
    — Où a-t-elle trouvé une pouliche ? demanda Olamun.
    — Elle avait tué sa mère en chassant.
    — Mais pourquoi l’avoir élevée ? s’étonna Ebulan.
    — Parce que la pouliche était seule, que la femme était
seule, elle aussi... Et parce que... Ah, c’est une longue histoire !
ajouta-t-il, soucieux d’éluder la question. Disons qu’elle avait envie de
compagnie et qu’elle a décidé de garder la pouliche. Quand Whinney a grandi – c’est
le nom qu’elle lui a donné – elle a mis bas un poulain, C’est à peu
près à ce moment-là que nous nous sommes rencontrés, Ayla et moi. Elle m’a
montré comment monter sur le poulain et elle me l’a donné pour que je le
dresse. Je l’ai appelé Rapide, parce qu’il court vite. Depuis que nous sommes
partis de la Réunion d’Été des Mamutoï, nous avons voyagé sur le dos des chevaux
en contournant les montagnes jusqu’ici. Nous n’avons pas de pouvoirs
extraordinaires, il suffit de prendre soin des chevaux dès leur naissance,
comme une mère élève ses enfants.
    — Puisque tu le dis, déclara Ebulan.
    — Je le dis parce que c’est vrai, répliqua Jondalar.
    Il comprit toute la vanité de ses efforts, et décida de changer
de sujet. Ils ne croiraient pas son histoire avant de l’avoir vérifiée de leurs
propres yeux, ce qui n’était pas près d’arriver. Ayla avait disparu, et les
chevaux aussi.
    Le portail s’ouvrit alors, et toutes les têtes se tournèrent.
Epadoa entra, suivie par quelques-unes de ses gardes. Après ce qu’il avait
appris, Jondalar étudia plus attentivement celle qui avait infligé tant de
souffrance à deux jeunes enfants. Il ne savait pas laquelle était la plus
monstrueuse, celle qui avait conçu l’idée ou celle qui l’avait exécutée. Il
croyait Attaroa capable de torturer elle-même, elle avait quelque chose d’anormal.
Un esprit maléfique s’était certainement emparé d’une parcelle vitale de son
être. Mais que dire d’Epadoa ? Elle semblait saine et pourtant elle
commettait des actes d’une invraisemblable cruauté. Lui manquait-il aussi une
partie vitale de son être ?
    A la surprise générale, Attaroa en personne pénétra à son tour
dans l’Enclos.
    — Que veut-elle ? Elle ne vient jamais ici, s’étonna
Olamun, effrayé par cette démarche inhabituelle.
    Des femmes arrivèrent ensuite, portant des plateaux de viandes
cuites encore fumantes, et des paniers tressés d’où s’échappait une alléchante
odeur de soupe. De la viande de cheval ! Les chasseresses seraient-elles
de retour ? Jondalar était perplexe. Voilà longtemps qu’il n’avait pas
mangé de viande de cheval, et bien qu’il n’en raffolât pas, le fumet lui parut
délicieux. On apporta également un grand récipient d’eau et des bols.
    Les hommes observaient la scène avec avidité, mais pas un ne
broncha de peur qu’Attaroa ne revînt sur sa décision. Ils craignaient une
nouvelle perfidie destinée à les frustrer davantage.
    — Zelandonii  ! cria Attaroa sur un ton impérieux.
    Jondalar approcha en l’observant attentivement. Elle était
presque masculine_ non, pas tout à fait. Une charpente solide, des traits bien
dessinés et assez fins... elle était plutôt belle, du moins aurait-elle pu l’être
si la dureté de son expression ne l’enlaidissait pas. Mais un rictus cruel
déformait sa bouche, et la méchanceté assombrissait son regard.
    S’Armuna parut à ses côtés. Elle a dû arriver avec les
porteuses, se dit Jondalar qui remarquait seulement sa présence.
    — Je parle pour Attaroa, annonça-t-elle en Zelandonii.
    — Tu ferais mieux de parler pour toi, il faudra bien que tu
t’expliques un jour, lança Jondalar, son regard bleu glacé de mépris. Comment
as-tu permis tout cela ? Attaroa n’a pas toute sa raison, mais toi ?
Je te tiens pour responsable de tout !
    D’un ton furieux, Attaroa dit quelques mots à la chamane.
    — Attaroa ne veut pas que tu me parles. Je ne suis ici que
pour traduire ses paroles. Attaroa ordonne que tu la regardes quand tu t’adresses
à elle, dit S’Armuna.
    Jondalar dévisageait Attaroa.
    — Attaroa parle maintenant : Est-ce que ton nouveau...
logis te plaît ?
    — Que s’imagine-t-elle ? riposta Jondalar en fixant S’Armuna
qui évita son regard et traduisit pour Attaroa.
    Un sourire cruel tordit le visage de la Femme Qui Ordonne.
    — Tu as dû entendre beaucoup de choses sur mon

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