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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tes proches pour t’obliger à faire ce qu’elle te demande.
Supposons que tu aies été uni avant qu’elle devienne la Femme Qui Ordonne, et
que pour ton malheur la Mère ait fait naître un garçon dans ton foyer, elle t’obligera
à te soumettre, expliqua Ebulan.
    — Pourquoi serait-ce un malheur d’avoir un garçon dans son
foyer ? s’étonna Jondalar, choqué.
    Ebulan interrogea le vieil homme du regard.
    — Je vais leur demander s’ils acceptent de rencontrer le Zelandonii,
déclara alors S’Amodun.
    C’était la première fois que Jondalar entendait le vieil homme
parler. Qu’une voix si profonde et si riche émanât d’un corps si maigre le
surprit. Le vieil homme retourna sous l’auvent et se pencha pour parler avec
deux silhouettes blotties près de l’endroit où le toit incliné s’appuyait sur
le sol. On entendait sa voix grave et douce et quelques bribes de réponses
provenant de voix plus jeunes. Aidée par le vieillard, l’une des silhouettes se
leva et avança vers Jondalar en boitant.
    — Voici Ardoban, annonça le vieil homme.
    — Je suis Jondalar de la Neuvième Caverne des Zelandonii,
et au nom de Doni, la Grande Terre Mère, je te salue, Ardoban, déclara Jondalar
avec cérémonie, tendant ses deux mains au jeune garçon, devinant que ce dernier
avait besoin d’être traité avec dignité.
    Le garçon essaya de se redresser et de saisir les mains que
Jondalar lui offrait, mais il grimaça de douleur. Jondalar voulut le soutenir,
mais se ravisa.
    — Je préfère qu’on m’appelle Jondalar, reprit-il avec un
sourire forcé, essayant de détendre l’atmosphère.
    — Moi, Doban. Pas aimer Ardoban. Attaroa toujours dire
Ardoban. Elle veut moi appeler elle S’Attaroa. Moi plus le dire.
    Jondalar prit un air perplexe.
    — C’est difficile à traduire, intervint Ebulan. C’est une
forme de respect qu’on utilise quand on s’adresse à quelqu’un qu’on estime.
    — Et Doban ne respecte plus Attaroa ?
    — Doban déteste Attaroa ! s’exclama le jeune garçon au
bord des larmes, et il retourna sous L’auvent en claudiquant.
    Le vieil homme aida Doban à regagner sa place.
    — Que lui est-il arrivé ? interrogea Jondalar.
    — On a tiré sa jambe jusqu’à ce qu’elle se déboîte de la
hanche, expliqua Ebulan. C’est Attaroa qui lui a fait ça... ou plutôt, elle a
demandé à Epadoa de le faire à sa place.
    — Comment ! s’exclama Jondalar, incrédule. Vous
prétendez qu’elle a fait exprès de déboîter la hanche de cet enfant ? Mais
quel genre de monstre est-elle ?
    — Elle a agi de la même manière avec l’autre garçon, le
jeune Odevan.
    — Comment peut-elle justifier un acte aussi abominable, ne
serait-ce qu’à ses propres yeux ?
    — Pour le plus jeune, c’était pour faire un exemple. La
mère du garçon n’aimait pas la façon dont Attaroa nous traitait, et elle
exigeait que son compagnon retourne dans son foyer. Avanoa avait même réussi à
s’introduire dans l’Enclos et à passer parfois la nuit avec son compagnon. Elle
nous apportait aussi à manger en cachette, et elle n’est d’ailleurs pas la
seule à le faire. Mais elle montait les autres femmes contre Attaroa, et Armodan,
son compagnon... il résistait, il refusait de travailler. Attaroa s’est vengée
sur l’enfant. Elle prétendait qu’à sept ans on était assez grand pour quitter
sa mère et vivre avec les hommes. Mais elle lui a d’abord déboîté la jambe.
    — Le garçon n’avait que sept ans ? demanda Jondalar,
frémissant d’horreur. Je n’ai jamais rien entendu d’aussi monstrueux.
    — Odevan souffre beaucoup, et sa mère lui manque, mais l’histoire
d’Ardoban est encore plus triste, assura S’Amodun qui venait de les rejoindre.
    — On a du mal à imaginer pire, dit Jondalar.
    — Ardoban souffre davantage de la trahison que de douleur
physique, expliqua S’Amodun. Ardoban croyait qu’Attaroa était sa mère. Sa vraie
mère est morte quand il était petit et Attaroa l’a élevé. Mais il n’était qu’un
jouet pour elle. Elle l’habillait en fille et l’affublait de parures ridicules,
mais elle le nourrissait bien et lui donnait souvent des friandises. Parfois,
elle le câlinait, et elle le laissait même dormir avec elle quand l’envie lui
prenait. Mais quand elle se fatiguait de lui, elle le jetait hors du lit et l’obligeait
à dormir par terre. Il y a quelques années, Attaroa s’est mis en tête qu’on
cherchait

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