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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pour
qu’on te les attache, expliqua Ardemun. Tu ne peux pas sortir sans être ligoté.
Jondalar s’exécuta de mauvaise grâce. Tout en suivant Ardemun, il pensait à sa
situation précaire. Il ne savait pas où il était, ni depuis combien de temps,
mais la perspective de passer un seul jour supplémentaire confiné dans cet
Enclos, sans rien d’autre à voir que l’éternelle palissade, était plus qu’il ne
pouvait supporter. Il fallait qu’il s’échappe d’une manière ou d’une autre, et
vite. Il pouvait tenir quelques jours sans manger, mais il ne savait pas s’il
résisterait très longtemps. En outre, s’il restait une chance qu’Ayla fût en
vie, blessée peut-être, mais encore en vie, il devait la trouver rapidement. Il
ignorait encore comment s’y prendre, mais il était décidé à ne pas s’éterniser
dans ce Camp.
    Après avoir marché un moment, traversé un ruisseau en se
mouillant les pieds, ils parvinrent sur les lieux des funérailles. La cérémonie
fut purement formelle et vite expédiée, au point que Jondalar se demandait
pourquoi Attaroa s’embarrassait de l’enterrement d’un homme dont elle s’était
si peu souciée de son vivant. Jondalar n’avait pas connu le défunt, il ignorait
jusqu’à son nom, il ne connaissait que les souffrances – inutiles – qu’il
avait endurées. A présent, il était parti, il voyageait dans l’autre monde,
enfin libéré d’Attaroa. Sans doute cela valait-il mieux que de croupir à l’intérieur
d’un enclos.
    Pour courte que fut la cérémonie, les pieds de Jondalar étaient
gelés à force de rester immobile dans des bottes trempées. Sur le chemin du
retour il fit davantage attention en traversant le petit cours d’eau et chercha
une pierre ou un passage sec. Mais en regardant où il mettait les pieds, il fit
une découverte qui lui fit oublier ses précautions. Il vit deux pierres côte à
côte au bord du ruisseau, qu’on aurait dit disposées exprès. L’une était un
petit nodule de silex, l’autre une pierre de forme arrondie à la mesure exacte
de sa main – la forme idéale pour un percuteur.
    — Ardemun, murmura-t-il à l’homme qui le suivait. Tu vois
ces deux pierres ? demanda-t-il en Zelandonii  en les désignant de son
pied. Peux-tu les ramasser peur moi ? C’est très important.
    — C’est du silex ?
    — Oui, et je suis un tailleur de silex.
    Ardemun parut trébucher et tomba lourdement. L’invalide
éprouvait quelques difficultés à se relever, et une femme armée d’une sagaie s’approcha.
Elle lança un ordre à l’un des hommes qui vint aussitôt tendre la main à
Ardemun. Epadoa vint voir ce qui retardait la marche du groupe. Ardemun se
releva juste avant son arrivée, et se remit en route d’un air penaud sous les
injures de la guerrière.
    De retour dans leur prison, Jondalar et Ardemun se dirigèrent
vers le fond de l’Enclos, pour uriner derrière le tas de pierres. Quand ils
revinrent sous l’auvent, Ardemun avertit les hommes que les chasseresses
étaient rentrées chargées de viande de cheval, et il ajouta qu’un événement s’était
produit pendant que le deuxième groupe revenait au Camp. Il n’en savait pas
plus mais la chose avait provoqué un grand émoi parmi les femmes.
    Ce soir-là, on apporta de nouveau à manger et à boire aux
hommes, mais aucune femme ne resta pour découper la viande. Sans un mot, elles
déposèrent de gros morceaux de viande à moitié tranchés disposés sur des
souches. Cette conduite inhabituelle alimenta la discussion pendant le repas.
    — Il se passe des choses étranges, commença Ebulan, qui
passa au mamutoï pour que Jondalar pût comprendre. Les femmes ont reçu l’ordre
de ne pas nous adresser la parole.
    — C’est ridicule, déclara Olamun. Si on apprenait quelque
chose, que ferait-on de plus ?
    — Tu as raison, Olamun, dit S’Amodun. C’est ridicule, mais
je suis de l’avis d’Ebulan. Je crois qu’on a interdit aux femmes de nous
parler.
    — C’est le moment, dit Jondalar. Si les gardes d’Epadoa
sont occupées à discuter, elles ne remarqueront rien.
    — Elles ne remarqueront pas quoi ? demanda Olamun.
    — Ardemun a réussi à ramasser un morceau de silex...
    — Ah, c’était donc ça ! s’exclama Ebulan. Je me
demandais ce qui avait bien pu te faire trébucher.
    — A quoi bon un morceau de silex ? demanda Olamun.
Encore faudrait-il des outils. J’ai vu comment travaillait le tailleur de

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