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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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mais
tout bien considéré, elle trouvait cela assez juste, en tout cas, par l’intermédiaire
de Creb. L’Ours des Cavernes l’avait élue – c’était le totem de
Mog-ur – et Creb habitait ses rêves avec une telle constance qu’elle
ne doutait pas qu’il la guidât et la protégeât, et pourquoi pas avec l’aide du
Puissant Ours des Cavernes ?
    — S’Amodun des S’Armunaï souhaite la bienvenue à la Fille
du Foyer du Mammouth, déclara le vieillard en tendant les deux mains. Il n’était
pas le seul à accorder une grande importance au Foyer du Mammouth dans la filiation
d’Ayla. Pour la plupart des S’Armunaï, cela signifiait qu’elle était l’égale de
S’Armuna, Celle Qui Sert la Mère. Le Foyer du Mammouth, j’aurais dû m’en
douter, songea S’Armuna.
    Mais où est donc son tatouage ? Ceux qu’on accepte au sein
du Foyer du Mammouth n’étaient-ils pas tous marqués d’un tatouage ?
    — Moi enchantée connaître toi, Très Respecté S’Amodun,
déclara Ayla en s’armunaï, ce qui fit sourire le vieil homme.
    — Tu as vite appris notre langue, remarqua-t-il. Mais tu
viens de dire deux fois la même chose. Mon nom est Amodun. S’Amodun signifie « Très
Respecté Amodun », ou « Très Honorable ». C’est un titre décerné
par la seule volonté du Camp et je me demande ce que j’ai fait pour le mériter.
    Ayla le savait bien, elle.
    — Merci, S’Amodun, dit-elle en baissant les yeux.
    De près, il lui rappelait encore davantage Creb, avec ses yeux
sombres et profonds, son nez proéminent, ses arcades sourcilières marquées et
ses traits puissants. Elle devait se faire violence pour le regarder en face – on
exigeait d’une femme du Clan qu’elle gardât les yeux baissés en présence d’un
homme.
    — J’aimerais te poser une question, dit-elle en mamutoï,
dont elle maîtrisait mieux la langue.
    — J’y répondrai volontiers, si je le puis, fit-il.
    — Ceux de ce Camp souhaitent qu’Epadoa paie pour tout le
mal qu’elle a commis, commença-t-elle en jetant un coup d’œil aux deux garçons
qui encadraient le vieillard. Ces deux là, surtout, ont beaucoup souffert part
sa faute. Demain, je verrai comment je peux les soulager mais quel châtiment
Epadoa mérite-t-elle pour avoir exécuté les ordres de son chef ?
    Involontairement, tous les regards se reportèrent sur le corps d’Attaroa,
toujours étendu où le loup l’avait laissé, et convergèrent ensuite sur Epadoa.
Droite et stoïque, la femme se tenait prête à accepter son châtiment. Au fond d’elle-même,
elle avait toujours su qu’elle devrait payer un jour.
    Jondalar observa Ayla avec une sorte d’admiration teintée de
respect. Il considérait que la jeune femme avait fait le juste choix. Quelle qu’eût
pu être sa décision, et la conviction avec laquelle elle l’eût exprimée, les
paroles d’une étrangère auraient été moins bien acceptées que le jugement de S’Amodun.
    — Epadoa devra payer pour ses actes, commença le vieillard,
à la satisfaction générale et particulièrement de Cavoa et de sa mère. Mais
dans ce monde et non dans l’autre. Tu avais raison de dire qu’il était temps de
rompre le charme, Ayla. Il y a eu trop de violence et de mal dans ce Camp
depuis trop longtemps. Les hommes ont beaucoup souffert ces dernières années,
mais ce sont eux qui avaient commencé à maltraiter les femmes. Cela doit
cesser.
    — Alors quel sera le châtiment d’Epadoa ? demanda la
mère affligée. Quelle sera sa punition ?
    — Il n’y aura pas punition, Esadoa, mais restitution. Elle
devra rendre ce qu’elle a pris, et même davantage. Elle commencera avec Doban.
Quoi que la Fille du Foyer du Mammouth puisse faire pour lui, il est peu
probable que Doban se rétablisse entièrement. Il souffrira toute sa vie des
mauvais traitements qu’il a subis. Odevan aussi souffrira, mais il a une mère,
des parents. Doban n’a pas cette chance, personne ne prendra soin de lui,
personne ne s’inquiétera de lui trouver un homme capable de lui enseigner son
art. J’aimerais confier cette responsabilité à Epadoa. Elle devra veiller sur
lui comme si elle était sa mère. Elle ne l’aimera peut-être jamais, et il est
possible qu’il la haïsse, mais quoi qu’il lui arrive, elle en sera tenue pour
responsable.
    Certains témoignèrent leur assentiment. Tout le monde n’approuvait
pas, mais tous admettaient que quelqu’un dût prendre soin de Doban. Tout

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