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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dressées entre les hommes et les femmes de ce Camp. Il est temps de
partager la nourriture, le feu, la chaleur amicale de la communauté. Il est
temps de reformer un peuple uni où personne n’aura plus de droits qu’un autre.
Chacun apportera son talent, ses dons, et si nous contribuons tous à l’effort
commun, ce Camp prospérera.
    Des murmures d’approbation saluèrent son discours. Des couples
longtemps séparés se retrouvaient ; les autres se regroupaient pour
partager la nourriture et le feu, et savourer la convivialité renaissante.
    — Epadoa ! Il est temps d’emporter le corps d’Attaroa
et de préparer ses funérailles, dit S’Armuna lorsque la Louve se fut approchée.
    — Où doit-on la porter ? demanda la chasseresse. S’Armuna
s’accorda le temps de la réflexion.
    — Emporte-la dans l’Enclos et dépose-la sous l’auvent. Que
les hommes profitent du confort de son foyer pour cette nuit. Il y a de
nombreux malades, nous aurons besoin de cette habitation pendant quelque temps.
Sais-tu où dormir ?
    — Oui. Quand je pouvais m’échapper, j’allais au foyer d’Unavoa.
    — Eh bien, considère que tu as déménagé, si cela vous
convient à toutes deux.
    — Oui, cela nous plairait, acquiesça Epadoa.
    — Plus tard, nous envisagerons une solution pour Doban.
    — Oui, nous envisagerons une solution.
    Jondalar regarda avec fierté Ayla s’éloigner en compagnie d’Epadoa
et de quelques chasseresses qui portaient le cadavre d’Attaroa. Il s’étonnait
de la compétence dont sa compagne venait de faire preuve. Zelandoni, elle-même,
n’aurait pu montrer plus de sagesse. Il avait déjà vu Ayla prendre en main une
situation, mais c’était devant un blessé ou un malade. En analysant mieux la
question, il s’aperçut que les S’Armunaï étaient des blessés, eux aussi. Pas
étonnant qu’Ayla ait su prendre les bonnes décisions et parler avec tant de
sagesse, après tout.
    Le lendemain matin, Jondalar partit avec les chevaux récupérer
le matériel qu’ils avaient mis à l’abri avant de se lancer à la recherche de
Whinney. Cela lui semblait si loin qu’il prit conscience du temps qui avait
passé. L’hiver était bien entamé et le chemin était encore long jusqu’au
glacier.
    Le Camp avait besoin de leur soutien, et il savait qu’Ayla ne
partirait pas avant d’avoir terminé sa tâche. Il avait aussi promis d’aider les
S’Armunaï et il était impatient d’enseigner la technique du silex à Doban et
aux autres, et d’apprendre à ceux qui le désiraient le principe du propulseur,
mais il sentait une sourde angoisse monter. Ils devaient absolument parvenir au
glacier avant que la fonte du printemps ne rendît sa traversée périlleuse. Et
pour cela, il ne fallait plus tarder.
    S’Armuna et Ayla joignirent leurs efforts et leurs compétences
afin de soigner les garçons et les hommes. Elles arrivèrent trop tard pour l’un
d’eux. L’homme mourut la première nuit des suites d’une gangrène si avancée que
ses deux jambes étaient déjà condamnées. Tous les autres, ou presque, avaient
besoin de soins pour diverses maladies ou blessures, et tous souffraient de
malnutrition. La puanteur de l’Enclos imprégnait toujours les corps et les
hommes étaient d’une saleté insupportable.
    S’Armuna décida de repousser la Cérémonie du Feu. Le temps lui
manquait, et le moment n’était pas propice aux cérémonies, mais elle regrettait
le pouvoir bienfaisant de ce rituel. A la place, ils utilisèrent la pièce
intérieure du four pour chauffer l’eau nécessaire aux bains et à la
désinfection des plaies, mais le meilleur des remèdes était le repos, une
nourriture saine et abondante, et la chaleur. Après les premiers soins, on fit
déménager les malades les moins touchés et qui avaient encore soit une mère,
soit une compagne, ou un parent chez qui habiter.
    Ayla était scandalisée par l’état des plus jeunes. S’Armuna
elle-même était choquée. Elle n’avait pas voulu voir la dureté de leur
condition. Ce soir-là, après le repas pris de nouveau en commun, Ayla et S’Armuna
exposèrent les problèmes qu’elles avaient rencontrés, dressèrent un tableau
général des besoins de première nécessité et répondirent aux questions. Mais la
journée avait été longue et Ayla, fatiguée, se levait pour aller se reposer
lorsqu’on lui posa une dernière question à propos de l’un des jeunes gens. Une
femme ajouta un commentaire sur

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