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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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telle
adresse pût s’acquérir.
    — Ah, le propulseur ? Oui, je montrerai comment s’en
servir à ceux qui le veulent.
    — Même aux femmes ? demanda Epadoa.
    — Oui, même aux femmes. Lorsque vous saurez vous servir de
bonnes armes, vous n’aurez plus besoin de descendre jusqu’à la Grande Rivière
Mère pour précipiter les chevaux du haut de la falaise. Vous avez la chance de
posséder le meilleur terrain de chasse que j’aie jamais vu. Ici même, près de
la rivière.
    — Tu dis vrai, admit Ebulan. Je me souviens encore des
chasses au mammouth. Quand j’étais jeune, on postait une sentinelle qui
allumait des feux pour signaler l’arrivée du gibier.
    — Ah, je m’en doutais, fit Jondalar.
    — Le charme est en train de se rompre, constata Ayla avec
un sourire satisfait en caressant Loup. Je n’entends plus l’esprit d’Attaroa.
Epadoa, quand j’ai commencé à chasser, je traquais les prédateurs à quatre
pattes, notamment les loups. Leurs peaux sont chaudes et font de bonnes
capuches. J’admets qu’un loup menaçant doive être tué, mais tu apprendrais
davantage en les observant qu’en les capturant pour manger leur chair.
    Les Louves se jetèrent des regards inquiets avec des airs
coupables. Comment avait-elle deviné ? La viande de loup était interdite
chez les S’Armunaï, surtout pour les femmes.
    Celle qui commandait aux Louves dévisagea la jeune étrangère d’un
air perplexe. Maintenant qu’Attaroa était morte, et qu’elle savait qu’on ne la
tuerait pas pour ses mauvaises actions, Epadoa se détendait. Elle était
soulagée que tout fût terminé. Fascinée par la Femme Qui Ordonne, elle avait,
pour lui plaire, commis des actes dont elle n’était pas fière. Sur le moment
non plus, elle n’exécutait pas tous les ordres de gaieté de cœur, même si elle
refusait de se l’avouer. Lorsqu’elle avait aperçu le géant pendant la chasse
aux chevaux, elle avait espéré qu’en l’offrant à Attaroa, elle obtiendrait en
échange la vie sauve pour un des hommes de l’Enclos.
    Elle n’avait jamais eu l’intention de faire du mal à Doban, mais
elle avait craint qu’Attaroa le tue, comme elle avait tué son propre enfant, si
elle refusait de l’estropier selon ses ordres. Pourquoi la Fille du Foyer du
Mammouth avait-elle choisi S’Amodun plutôt qu’Esadoa pour décider de son
châtiment ? Ce choix lui avait sauvé la vie. La vie dans ce Camp ne
serait, certes, pas facile. On la haïssait, mais elle aurait au moins une
chance de s’amender. Oui, elle s’occuperait de Doban, même s’il la détestait.
Elle lui devait bien cela.
    Mais qui était donc cette Ayla ? Était-elle venue pour
libérer le Camp du joug d’Attaroa comme beaucoup semblaient le penser ? Et
son compagnon ? Par quelle magie les sagaies l’épargnaient-elles ? Et
où ceux de l’Enclos avaient-ils trouvé leurs couteaux ? L’homme y était-il
pour quelque chose ? Montaient-ils sur des chevaux parce que c’était l’animal
que les Louves préféraient chasser, alors que le reste des S’Armunaï, tout
comme leurs parents les Mamutoï, chassaient plutôt le mammouth ? Le loup
était-il un esprit de loup, venu venger les siens ? Epadoa se jura de ne
plus jamais manger la chair de cette bête, et décida de cesser de se faire
appeler Louve.
    Ayla retourna à l’endroit où gisait le corps d’Attaroa et croisa
le regard de S’Armuna. Celle Qui Sert la Mère avait beaucoup écouté mais peu
parlé, et Ayla se souvenait de son angoisse et de ses remords. Elle s’adressa à
elle en termes mesurés et amicaux.
    — S’Armuna, dit-elle, l’esprit d’Attaroa laissera ce Camp
en paix, mais les habitudes ne changeront pas toutes seules. Les hommes ont
réussi à s’échapper de l’Enclos – tant mieux, ils y ont gagné une
fierté méritée – mais ils n’oublieront pas facilement Attaroa ni les
années qu’ils ont passées enfermés comme des bêtes. Toi seule peux les aider,
mais ce sera une lourde tâche.
    La vieille femme acquiesça d’un air entendu, prête à saisir la
chance de réhabiliter les pouvoirs de la Mère qu’elle avait dévoyés. Elle n’en
espérait pas tant. La première chose à faire serait d’enterrer Attaroa et d’en
finir avec ce passé honteux. Elle s’adressa alors à la foule.
    — Il reste encore à manger, annonça-t-elle. Je vous propose
de terminer ce festin tous ensemble. Il est temps de détruire les barrières qui
se sont

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